HAYES Suzanne & NYHAN Loretta : Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles

Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles
Suzanne Hayes et Loretta Nyhan

Dans la lignée du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, un premier roman plein de légèreté, d'humour et de tendresse, le portrait de deux femmes attachantes, courageuses et solidaires, réunies par le hasard dans l'Amérique des années 1940.

Depuis que son mari a été appelé à rejoindre les forces alliées pour combattre en Europe, Glory Whitehall s'ennuie. Enceinte, seule avec son fils de deux ans dans sa grande demeure du Massachusetts, la pétillante jeune femme cherche une amie à qui parler.

À des centaines de kilomètres de là, en Iowa, Rita Vincenzo s'interroge : comment joindre les deux bouts dans un pays rationné ? Comment réconforter la douce Roylene, la fiancée de son fils parti pour le front ? Et, surtout, avec qui partager les angoisses et les joies du quotidien ?
Puis un jour, Rita reçoit une lettre d'une inconnue nommée Glory, comme elle épouse de soldat.

Recettes pour lutter contre la morosité, conseils de jardinage, échange de confidences, de potins de voisinage et de secrets plus intimes... Unies par un inébranlable optimisme, Glory et Rita vont partager une intense complicité épistolaire. Et découvrir que, même dans les temps les plus difficiles, le bonheur trouve toujours un chemin.

Il y a cinq ans, je découvrais Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer, roman épistolaire que j’avais dévoré et adoré ! Depuis, je guette, je cherche un roman du même style et c’est le cas avec Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles. Nous sommes dans la même veine avec ce roman sensible et drôle qui donne le sourire et nous met le moral au zénith !

Glory Whitehall habite au bord de l’océan Atlantique, à Rockport dans le Massachusetts. En ce début d’année 1943, elle se sent bien seule avec son mari, Robert, parti rejoindre les forces alliées pour s’entrainer avant de combattre en Europe. Elle élève son fils de deux ans, Robbie, et attend avec impatience et crainte la naissance de sa petite fille. Seule dans sa grande maison silencieuse, elle décide de correspondre avec une autre femme de soldat. Le sort désigne une « Sorcière aux mains vertes », Marguerite Vincenzo que l’on surnomme Rita et qui habite en Iowa où elle s’occupe de son jardin avec passion. Pétulante quarantenaire, elle a un mari qu’elle adore, Sal, dans le corps médical en Tunisie et un fils, Toby, qui a dix-huit ans s’apprête à rejoindre le front. Elle hérite d’ailleurs de la fiancé de son fils, l’étrange et secrète Roylene qui travaille au pub de son père, un homme frustre et violent.
Entre les deux femmes débutent une correspondance régulière qui va bouleverser leurs vies. Elles vont apprendre à se connaitre et à s’aimer malgré la distance, guettant les lettres avec impatience. Au fil des pages, elles vont discuter jardinage, cuisine et couture mais surtout, elles vont se confier leurs rêves, leurs craintes et leurs désirs avec sincérité.

Les deux auteurs de ce roman ont eu un vrai coup de foudre littéraire au détour d’un blog. Comme leurs héroïnes, elles ont commencé à correspondre avant que l’idée d’un roman à deux mains ne germe. Sans se connaitre, elles ont écrit un livre riche en émotions et sentiments forts. Glory et Rita n’ont rien de super-héroïnes, ce sont simplement des femmes qui se sentent seules et surtout qui ont peur pour ceux qu’elles s’aiment. Au fil des lettres, nous allons plonger au cœur de leurs vies et les découvrir. Rita, plus âgée et plus expérimentée, va jouer un peu le rôle d’une mère auprès de Glory. Seul enfant d’un défunt couple riche et mondain qui s’adorait, elle n’a reçu que peu d’amour encore moins de conseils de sa mère et se sent parfois un peu dépassée par sa vie. Alors, elle écoute Rita, lui demande son avis, se confie à elle, lui parle de ses amours, … Et en retour, Glory apaise les craintes de Rita en lui parlant de choses futiles, en lui offrant un regard plus neutre, moins passionné sur les événements qui viennent bouleverser sa vie. Le ton est tour à tour léger ou bien plus profond (prévoir quelques mouchoirs) et surtout, cela sonne vrai, franc, sincère. Les émotions ne sont pas feintes, les réflexions sont celles que l’on pourrait faire et les conseils sont avisés mais réalistes. On voit aussi ces femmes faire preuve d’astuces pour faire face au quotidien dans un pays rationné. Les recettes de cuisine sont un beau reflet de tout cela : simples, faciles, elles vont à l’essentiel, nourrir et faire du bien ! Plus on tourne les pages, plus l’on s’attache à ces femmes courageuses, solidaires et leur amitié nous touche profondément. Les dernières pages sont d’ailleurs magnifiques, inspirées et emplies d’émotion, on a la gorge nouée, le souffle coupé.

Un roman fin, délicat, drôle et touchant, à découvrir de très très vite !