Walkyrie
Messages : 3358 Date d'inscription : 17/12/2012 Age : 40 Localisation : Sud Clermont
| Sujet: WINDLING Terri - L'épouse de bois Jeu 5 Fév - 20:49 | |
| L'épouse de Bois
Terri Windling Edition Les Moutons électriques Sortie le 5 février 2010 Réédition chez J'ai lu le 25 mai 2011 Quatrième de couverture : Maggie Black est écrivain, auteur d'études sur des poètes. Elle apprend qu'un de ses plus anciens correspondants, David Cooper, vient de mourir en lui laissant tous ses biens en héritage. Maggie décide d'aller s'installer dans l'ancienne maison de Cooper, pour enfin s'atteler à la rédaction d'une biographie du grand écrivain. Mais elle n'avait pas prévu que Cooper habitait en plein désert, dans les montagnes de l'Arizona (près de Tucson). Là, la vie n'a pas le même rythme qu'ailleurs. Les choses sont plus pures, les formes plus essentielles, les mystères plus profonds... Pourquoi Cooper est-il mort noyé dans un lit de rivière asséché ? Pourquoi des coyotes rôdent-ils autour de sa maison ? Qui est l'étrange fille- lapin qui s'abrite sous les grands cactus ? La magie de ces collines désertiques est puissante, Maggie Black devra prendre garde à ne pas y perdre la raison - ou la vie. Mon avis : Un roman empreint de culture amérindienne, de paysage accidenté et désertique de l’Arizona et d’une finesse artistique, le tout, magnifié par une couverture parfaitement représentative de l’atmosphère de ce roman singulier.
Davis Cooper, grand poète des années 40, est assassiné étrangement dans les montagnes désertiques et retrouvé noyé dans une rivière pourtant asséchée. Maggie Black, poétesse et grande admiratrice de Cooper, avec qui elle correspond depuis des années, apprend sa mort. Celui-ci lui a laissé en héritage sa demeure proche de Tucson en Arizona et tous les biens qu’elle contienne. Elle décide donc de s’y rendre afin d’enfin connaître l’homme qu’elle a toujours rêvé de rencontrer et qui pourtant a toujours refusé, et pourquoi pas, écrire sa biographie. Sur place, Maggie découvre un environnement isolé, aride et rocheux, bien éloigné de ses habitudes. Une nature profonde, emplit de folklore, de coyotes et de doux bruits étranges issus de l’univers local. Mais les mystères demeurent, qui entre la nuit dans la maison pour y voler des objets ? Quel est cet homme aux charmes envoûtants rencontré sur la montagne ? Que cache ce coyote borgne qui tourne régulièrement autour de la maison ? Et surtout, qui a pu vouloir tuer Davis dans cet environnement si paisible ?
L’auteure offre un roman pur, doux et poétique. Ce récit se savoure en prenant le temps de ressentir et de vivre les choses ; la chaleur aride du désert en journée, le vent qui colporte les esprits, le froid et les bruits de la nuit, les esprits artistiques à la musicalité entêtante, aux peintures vivantes, aux récits magiques et aux œuvres sculptés réalistes. Ne cherchez pas ici de l’action, du mouvement ou des rebondissements, vous ne les trouverez pas. On suit notre héroïne, Maggie Black, femme de 40 ans et au look citadin à la découverte de la vie de Davis Cooper et de sa femme peintre. Les révélations se révèlent plus déconcertantes que prévu dans cette nature atypique et très rapidement addictive. Les oeuvres de la femme de Cooper et certains poèmes de ce dernier semblent avoir pris vie dans un certain animisme où les légendes locales s’intègrent aisément à la réalité. Les mages et les créatures étranges se confondent avec la faune et la flore énigmatique et endémique, apparaissant ici et là. Maggie se retrouve face à des croyances incroyables où le chamanisme n’est jamais très loin. Au contact des autres résidents du hameau, tous plus ou moins artistes ; musicien, écrivain, peintre ou ayant un lien privilégié avec la nature ; guérisseur ou « écouteur », Maggie apprivoise les cultes ancestrales et la vie au cœur du désert des Monts Ricon. Les animaux et la nature sauvages sont décrits avec beaucoup de réalisme et de sensibilité. Quand aux êtres surnaturels, ils sont à la fois aussi léger que le souffle du vent et aussi fort qu’une terre en colère, des êtres ni bons, ni mauvais.
Concernant le style de l’auteure, il est tout aussi magique que son récit, une plume posée et élégante, loin d’être lassante, elle est même enivrante. A croire que les mots de l’auteure, au delà de l’encre sur du papier, impactent notre esprit de manière irrationnelle. On entre donc avec beaucoup d’apaisement dans cet univers décrit avec soin et richement documenté.
En bref, un roman mystique et magnifique, où la féerie amérindienne côtoie une nature hostile et sauvage. Un roman à « deux sens » qu’il est important de garder à l’esprit pour pleinement l’apprécier. A lire, c’est certain…. | |
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