WYLDE Joanna - REAPERS MOTORCYCLE CLUB - Tome 1 : Possesseur

Possesseur
Joanna Wylde

Sortie le 26 juin 2015

Marie n’a pas besoin d’une complication comme Horse dans sa vie. Ce biker couvert de tatouages et dénué de scrupules, qu’elle a rencontré chez son frère, n’est pas de cet avis. Il veut Marie sur sa moto et dans son lit. Pourtant, malgré les orgasmes incroyables que Horse lui procure, elle refuse d’appartenir à qui que ce soit.
C’est alors que le club de Horse, le Reapers Motorcycle Club, accuse le frère de Marie de leur avoir volé de l’argent. Et il risque de le payer de sa vie. Seule la jeune femme peut le sauver – à condition de donner à Horse ce qu’il désire. Tout ce qu’il désire.

Avant toute chose, Reapers Motorcycle Club n'est pas une lecture qui plaira à tout le monde. Le lecteur est en effet embarqué dans un monde vraiment parallèle au nôtre. La culture des bikers est différente, ils ont leurs propres lois et codes, et leur vision des femmes est très sexiste. De fait, certains propos et scènes peuvent heurter. Ceux qui ont déjà lu la série Hell's Horsemen ne seront pas vraiment dépaysés, on retrouve bien cette ambiance typique des clubs de motards sauf que cette fois-ci il n'y a pas rien de trop trash ou glauque. En revanche le récit dans son ensemble est assez pauvre et peu captivant, dommage...

Marie s'est mariée bien trop tôt et en paye aujourd'hui les conséquences. En fuite après avoir reçu des coups de son mari la jeune femme se réfugie dans le mobile-home familial. Sa mère étant actuellement en prison, elle vit donc avec Jeff, son frère. Ce dernier passe ses journées à glander et à fumer, un vrai raté pour certains, mais il est très doué avec les ordinateurs. C'est pourquoi il travaille en tant que hacker pour les Reapers Motorcycle Club. Marie fait alors la connaissance de Horse et l'attirance entre eux est immédiate. Mais son monde à lui, cette manière qu'il a de parler et d’exiger lui font terriblement peur. Elle refuse donc de se lier à cet homme. Seulement lorsque Jeff trahis les Reapers leur relation prend alors un nouveau tournant. Horse lui propose un marché : il laisse la vie sauve à son frère à condition que Marie le suive et fasse tout, absolument tout, ce que lui seul désir. Marie accepte car pour Jeff, par amour pour lui, elle est prête à tout...

Horse n'est évidemment qu'un surnom, donné en honneur à la taille de son sexe (il est énorme et ceci est répété tout le long du récit, au cas où nous ne l'aurions pas encore compris...). Pour lui le club c'est toute sa vie et a toujours fait partie de cet univers. C'est un homme autoritaire et pour preuve voici un petit passage qui illustre parfaitement le personnage : « Cette chatte m'appartient, a-t-il dit. (Je frissonnais.) Je la baise quand je veux et comme je veux. Si on fait la fête avec les mecs du club et que j'ai envie de baiser, tu écartes les jambes sans moufter, que ça te plaise ou non. Contre un mur, par terre ou au milieu d'un supermarché : c'est moi qui décide. C'est pigé ? » Voilà les propos de Horse que vous retrouverez du début à la fin, vous êtes prévenus ! Il peut avoir parfois des gestes tendres envers Marie, ce qui le rend un peu plus sympa et attendrissant mais c'est assez rare et l'instant d'après son côté macho refait surface. Ne cherchez pas un quelconque trouble psychologique il n'en a pas. Pas grand chose à cerner chez cet homme, on se rend très vite compte qu'il est comme ça, point final, sans surprise. Marie lui voue une véritable fascination, dévotion et en parle avec passion. Parfois elle s'énerve (si si je vous assure) mais un regard et elle s'écrase (ou elle frissonne d'excitation...). C'est une héroïne très fade en somme. En fait il n'y a que vers le dernier chapitre qu'elle a un certain ascendant envers lui. On perçoit enfin une véritable complicité entre eux mais il aurait été tellement plus intéressant que ce genre de moments apparaissent plus tôt. Alors certes elle est nouvelle dans ce milieu très rude et on comprend bien qu'elle ne va pas y trouver sa place rapidement mais il aurait été tellement agréable d'avoir une héroïne plus pétillante tout en gardant évidement son innocence et sa fragilité.

On alterne entre les points de vues de nos deux personnages. Ce qui est assez agréable mais la toute première fois que le lecteur découvre les pensées de Horse nous revivons les mêmes passages qu'avec Marie. Toutes ces pages sont au final répétitives et n'apportent pas grand-chose de plus au récit, heureusement ceci ne se reproduit plus par la suite. Les Bikers ne parlent pas avec délicatesse, on s'en doute un peu mais là le vocabulaire utilisé est vraiment trop vulgaire, fade, et à la longue ça en devient fatiguant à lire. Il y a également beaucoup de sexe, cru, mais pas sensuel du tout, et cet aspect là manque cruellement. Ça aurait clairement mis une petite touche plus agréable au récit. Il y a aussi une banalisation des protections pendant les scènes de sexe, dans certains romans cela ne gêne pas trop (et encore) mais dans la situation de nos personnages c'est franchement grave de prendre les choses avec autant de légèreté (affligeant !).
Nous sommes donc totalement happés dans cet univers si particulier des motards. On s'y croirait vraiment et surtout on comprend très bien leurs codes – même si nous, communs des mortels, ne le tolérions certainement pas. Un univers bien décrit mais certains points auraient demandé à être un peu plus approfondi. Les Reapers sont donc un gang de bikers qui a été crée il y a de nombreuses années pendant la guerre du Vietnam. Leur petite particularité est que tous sont des frères d'armes, ont servi l'armée, et certains sont encore sur le terrain. Leur devise : Reapers un jour,  Reapers toujours. Ils sont une véritable famille, les liens entre tous sont très forts (c'est d'ailleurs le côté le plus positif du livre en fait), unis au point que les femmes passeront toujours après le club et ça personne et rien n'y changera jamais. Les femmes, alors parlons-en. Dans leur monde, il y a donc les Jolis-Culs, elles font deux trois bricoles comme le ménage etc et surtout elle sont là pour les servir sexuellement, et toutes consentantes dans cet arrangement. Puis il y a les Régulières, un titre à part et très respecté qui les lie au club des bikers mais elles n'en font pas partie pour autant. La régulière est la '' propriété '' d'un motard, personne n'y touche et tout le monde la protégera quoi qu'il arrive.
Si l'univers est intéressant il y a néanmoins énormément de clichés et le tout paraît un peu too much. Les premiers personnages présentés ne sont franchement pas très attachants. Il manque aussi cruellement de sentiments et de sensualité et le peu que l'on nous offre vers la fin suffit bien peu à nous satisfaire. Les derniers chapitres sont émouvants, touchants et marquants ce qui relève un peu le niveau (juste un peu). Espérons alors que les prochains protagonistes soient plus captivants et que l'histoire soit plus profonde.

Un premier tome qui ne m'a pas convaincue, car s'il y a des passages sympathiques ils sont trop peu nombreux, et dans l'ensemble l'histoire et les personnages principaux ne sont pas franchement intéressants. Espérons que la suite soit plus brillante !