VOS Max - Rentrer à la Maison

Rentrer à la Maison
Max Vos

Quatrieme de couverture :

Le journaliste Carter Roberts est prié de faire une interview de Carl Foltz et de Matt Evans pour un article sur leurs vies. Ce n’est pas une mission qu’il apprécie outre mesure : il veut juste y aller, la faire et repartir. Rien que de penser à ce sujet, cela lui retourne l’estomac.

L’interview lui en apprend autant sur lui-même que sur les deux hommes et, pour la première fois de sa vie, Carter apprendre à quoi ressemble un véritable chez-soi. Il n’aurait jamais pensé que sa rencontre avec les deux hommes changerait sa manière de penser – et sa vie – pour toujours.

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Mon avis : (lu en vo)

Il y a quelque chose qui me gène beaucoup dans la quatrième de couverture et certaines chroniques que j'ai pu lire parfois, c'est que pas une fois le mot "inceste" n'est précisé, ou ne serait-ce juste mentionné qu'il s'agit d'une relation entre un père et son fils. Les lecteurs ont le droit de savoir dans quoi ils s'engagent, surtout quand un tel sujet est évoqué. Oui c'est joli de continuer à dire que l'amour transcende tout, mais certains amours sont interdits moralement et/ou légalement, et les lecteurs ont le droit de choisir s'ils veulent lire ce genre d'histoire ou pas. Et quelle que soit leur décision, il n'y a rien à juger, tout à accepter.

Ceci dit, Max Vos étant un auteur que j'adore, je me suis lancée dans la lecture de ce roman qui a fait tellement polémique et qui a été interdit à la vente sur amazon. Je vous avoue qu'au départ je n'ai pas trop compris pourquoi, et il m'a fallu tomber sur des chroniques explicites qui ont nommé le lien entre les deux hommes sans considérer que c'est un spoiler pour enfin comprendre. J'ai lu il y a peu Forbidden de Tabitha Suzuma sur un inceste entre un frère et une soeur, un roman bouleversant, magnifiquement conté qui m'avait donné envie que les deux héros puissent vivre leur amour en toute impunité (envie qui m'avait malgré tout dérangé).

L'histoire d'abord : Carter Roberts est journaliste et on l'envoie interviewer Carl et Matt, un père et son fils qui sont devenus amants et qui vivent en couple. Le sujet le dérange profondément, le dégoûte mais c'est son boulot et il n'a pas le choix. Il déchante cependant rapidement quand il rencontre les deux hommes. Lui qui n'a jamais connu de foyer aimant, est frappé par l'intensité de l'amour que partagent les deux hommes. Et au fur et à mesure qu'ils lui confient leur histoire, il n'est pas seulement touché, il en devient envieux. Il veut connaître ce même amour et finit par tomber amoureux d'eux. Un intérêt complètement partagé et, entre échanges et confidences, une relation à trois finit par s'instaurer...

La manière dont a été présentée la relation entre Matt et Carl a fait qu'il m'a été impossible de la condamner. Matt était déjà adulte quand tout a commencé et cela a débuté par un concours de circonstance. Carl a eu beaucoup de mal à accepter ses sentiments naissants pour son fils, son désir, et ce n'est que sur l'insistance de ce dernier (qui lui a avoué son amour sans détours) qu'il a enfin succombé. Les deux hommes sont donc adultes et pleinement consentants. Malgré tout, je n'ai pas réussi à m'ôter de l'esprit qu'ils sont père et fils et qu'ils ne sont donc pas sur le même pied d'égalité. Le père a sur son fils une autorité naturelle qui a dû influer dans l'évolution des sentiments de son fils. Du coup, sans condamner, je n'ai pas réussi réellement à m'attacher à leur couple, et encore moins quand Carter va faire partie de l'équation, tout simplement parce que je ne suis pas friande des trios.
L'écriture de Max Vos est par contre toujours aussi superbe et on ne peut nier qu'il a un véritable talent pour écrire les scènes de sexe. Elles sont magnifiques et font leur petit effet.
Dommage que le sujet évoqué m'ait empêché d'en profiter pleinement...