Mon avis :
Lorsque j’ai aperçu ce livre au titre et à la couverture plus que prometteur, je ne pouvais passer à côté. Une nouvelle sortie de Nathalie Dau n’est jamais anodine, car elle sait retranscrire ses talents de conteuse dans ses écrits et nous le prouve une fois encore avec En revenir aux Fées.
Imaginez donc, dans un futur très proche, l’humanité a provoqué l’Échec, une régression très nette pour elle. La pollution condamne les hommes à vivre reclus. La nature a payé un lourd tribut pour leurs actes. Et quand est-il des fées ?
Ce livre semble de prime abord être un recueil de nouvelles et de poésies, mais l’on se rend compte au fil des récits que chacun des textes et des poèmes est lié aux autres pour former une histoire féérique, entrecoupé de purs moments de rêve. Le fil conducteur s’avère une fée, Follette, que l’on retrouve dans la majorité des textes, veillant sur son humain, Julian, un poète. Tous deux sont voués à vivre des choses magnifiques ainsi que d’autres, effrayantes.
En ces récits, Nathalie Dau capture notre attention de sa plume virevoltante. Elle nous mène où elle le souhaite à travers chaque texte, chaque poème. On y découvre des contes et légendes du passé, des créatures fantastiques, mais aussi le monde futuriste tel qu’elle l’imagine, cauchemardesque et pourtant si proche du nôtre, de ce qu’il pourrait devenir.
Autant les paysages et les conditions de vie que nous décrit l’auteur se révèlent bien sombres lorsqu’il s’agit des villes, des paysages et des hommes lorsque l’on découvre ce qu’a provoqué l’Échec. D’ailleurs, ne nous voilons pas la face, nous découvrons ce que pourrait devenir notre monde. L’Échec qu’a subi l’humanité dans les écrits de l’auteur, on s’y dirige tout droit, car nous avons perdu d’avance le combat que nous menons contre nous-mêmes. Nous sommes ses hommes et ses femmes qui vivent confinés, obligés de porter des masques pour sortir, voués à devenir aussi triste et gris que le monde qui nous est dépeint.
Autant, l’univers des fées s’emplit de couleurs vives, d’espoir qui nous est nécessaire afin de poursuivre notre lecture, d’ouvrir les yeux sur le monde, de le voir d’un œil nouveau, d’y déceler la féérie qui l’emplit, la magie qui l’habite et de nous émerveiller. Certains d’entre vous, comme moi, se rêveront fées, ou autre créature du bestiaire imaginaire qui peuple ces pages. Ceux-là ne lâcheront pas En revenir aux Fées, s’en verront profondément touchés.
Nathalie Dau nous conduit vers un final qui se pare de l’espoir qui gonfle nos cœurs, de la peur qui nous enserre, afin de s’émerveiller ou non du dénouement, du sort de Follette et Julian, de l’avenir des fées et du monde.
En revenir aux Fées, au final, est bien plus qu’un livre, il est un appel à l’être, en chacun de nous, qui est capable de s’émerveiller devant un paysage comme de détruire ce qui l’entoure. Il est une ode à la beauté et la féérie, mais aussi un avertissement pour notre futur. C’est la clé qui ouvre grand nos cœurs et qui marque nos esprits. Nous en ressortons le regard empli du brymant des fées, nous ne sommes plus tout à fait nous-mêmes.