Attention risque de spoiler les premiers tomes de la série !
Ce tome 3 signe (à mon sens) le meilleur de la série pour le moment. C’est très complet et toujours aussi fluide à lire, un juste dosage entre la romance, l’action, l’intrigue et l’univers toujours aussi fantastico-steampunk, on se régale du début à la fin !
Sir Jasper Lynch est le maître des Engoulevents, une armée de vampires rénégats faisant régner l’ordre sur la citée de Londres. On lui confie une mission qui pourrait bien lui coûter la vie s’il échoue ou bien lui ouvrir les portes de l’Echelon ; ramener Mercury au Prince Consort, qui n’est autre que le dirigeant du mouvement humaniste prônant les droits des humains. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que Mercury n’est autre qu’une femme intelligente qui compte bien s’approcher aussi près que possible de lui pour obtenir les informations qu’elle désire.
Dans ce troisième opus, on se concentre essentiellement d’un côté sur les Engoulevents et l’Echelon, et de l’autre sur le mouvement humaniste et les mécaniques, le maître de Whitechapel et son petit monde ne sont ici qu’évoqués. Cela apporte énormément de fraîcheur, permet d’intégrer de nouveaux personnages tout aussi touchants (Garret et Perry entre autre, les héros du prochain tome, très très prometteur !) et on en apprend bien davantage sur ce qui régit l’univers des Sangs bleus. Mais surtout, il y a une romance absolument captivante, très intense, et surtout très sensuelle, des jeux de séduction élégants et subtiles faisant monter la pression, des joutes verbales piquantes et légèrement grivoises, bref un véritable condensé d’émotions fortes et de passion entre deux personnages fantastiques.
Lynch est époustouflant, c’est un personnage masculin sublime (comme personnellement je les aime), fort, très froid et rigide d’apparence, aussi ténébreux que ses cheveux sont noirs et au tempérament aussi orageux que ses yeux sont gris. Il est charismatique, le genre d’homme qui entre dans une pièce et qui en impose, et bien Jasper Lynch fait la même chose à chaque page où il apparaît, une certaine tension monte et nous pauvres lectrices, on ne peut que retenir notre souffle face à un tel homme. Il va cependant révéler une faiblesse en se consacrant corps et âmes à sa mission ; retrouver Mercury, et le moins que l’on puisse dire c’est que la chef des Humanistes ne le laissera pas insensible et va même le faire fondre d’une manière bien sensuelle. Lynch va aussi se révéler protecteur, très humain, très juste, loyal et prêt à défendre ce en qui et en quoi il croit, le maître des Engoulevents ressemble beaucoup au Maître de Whitechapel sur bien des aspects. On découvrira un passé qui explique sa place actuelle. Il se refuse toutefois à éprouver le moindre sentiments ayant déjà assez donné dans le passé. Il se retrouve à enquêter sur des meurtres violents et sanglants de familles Sang Bleu nobles, quelque chose semble transformer les sangs bleus en vampire, créature assoiffée et avide de sang. Accompagné de sa charmante assistante, il va découvrir qu’un grand danger menace toute la société sang bleu.
Mercury, Rosalind ou Rosa, c’est selon, est la chef des humanistes, c’est une femme de poigne et de caractère, elle est cependant fragilisée après la perte de son frère qu’elle recherche activement. La seule solution qui se présente à elle pour tenter de le retrouver est d’accepter de s’infiltrer chez les Engoulevents en tant qu’assistante de Sir Lynch. Une mission qui s’annonce dangereuse et périlleuse pourtant, la jeune femme à la crinière de feu, apprécie rapidement de jouer avec son employeur, se moquant de lui finement, osant même les commentaires très coquins, elle joue de son charme pour tenter de faire tourner la tête de Jasper, cela va fonctionner d’une certaine manière mais Rosa va finir par se brûler… Rosa porte un passé assez lourd, des pertes douloureuses, des souffrances dramatiques, le tout en lien étroit avec les Sangs bleus d’où sa haine pour eux. Pourtant, en les côtoyant d’un peu plus près, elle se rend bien vite compte qu’ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier et que peut-être une attaque frontale n’est pas forcément le plus judicieux. Le personnage fort va s’adoucir dans ce rôle d’assistante, Rosa, et offre un panel de personnalité qui laisse probablement entrevoir sa vraie nature. Elle est aussi décontenancée par ce qu’elle ressent pour Lynch, une espèce d’attraction folle, déroutante, enivrante, voire même désinhibante, son cœur va céder et probablement lui permettre d’ouvrir les yeux sur la réalité des choses, la faire réfléchir sur ses propres actions.
Évidemment, Lynch ne va pas comprendre que Mercury et Rosa sont la même et unique personne et cela va lui donner quelques bouffées de chaleur mais aussi d’énervement, et notre cher Jasper en colère est encore bien plus sexy qu’en temps normal. La force de cette relation réside vraiment dans leurs échanges, Rosa qui s’amuse à le faire tourner en bourrique, pour lui tirer quelque rictus, un semblant de sourire, osant des échanges qui s’éloignent souvent de la rigueur réglementaire entre un homme et une femme de la société, limite provocante, et le pauvre Lynch se fait avoir, et va même entrer dans son jeu pour la perturber, tel est pris qui croyait prendre ! Cela débouche sur des situations très intenses, très fortes, très sensuelles, c’est souvent sur le fil du rasoir, on reste parfois fébrile dans l’attente de savoir, cela va t-il basculer, qui va remporter cette manche, qui va lâcher prise. Et puis, il y a ce double jeu entre Mercury et Rosa, un Lynch perdu entre ses émotions et son devoir, la passion physique et charnelle d’un côté, les sentiments, le bien être, l’impression de revivre de l’autre, Lynch est complètement contrarié par ces deux femmes qu’il nomme souvent avec ironie « sorcières ».
On s’attache aussi beaucoup à tous ces autres personnages qui gravitent autour de ce couple, Garrett, le bras droit de Lynch et le beau gosse à l’eau de cologne qui a un succès monstre auprès de la gente féminine mais surtout plein d’humour, Perry, une engoulevement au look plutôt masculin qui semble cacher quelques sentiments plus doux, Jack, le frère de Rosa porte sur lui les stigmates d’un drame familial, Ingrid, la loup-garou assoiffée de liberté et sur-protectice avec Rosa, et tant d’autres méchants que l’on aimerait zigouiller nous mêmes. On continue à entrevoir l’aspect plus humain de Lord Barrons, un personnage qui sera le héros du tome 5, personnage au bon cœur, qui tente d’amadouer le Conseil comme il peut sur des décisions qu’il n’approuve pas. Un personnage qui se révèle à nouveau très intrigant.
En bref, un tome une nouvelle fois très réussi, riche de personnages savoureux, d’une intrigue de fond très intéressante et palpitante, et tout un univers passionnant. Voilà une série qui entre dans mes séries fétiches absolument idéale pour passer un bon moment plein de bons sentiments quand vous en avez besoin. Qu’est – ce que j’ai hâte de lire le tome 4 !
Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions J’ai lu pour cet excellent partenariat.