Je n’avais encore jamais eu l’occasion d’aller voir un documentaire au cinéma et encore moins un récit animalier. Avec
Aïlo, une Odyssée en Laponie, ce fut le film parfait, car c’est bien ce dont il s’agit : une histoire pour petits et grands, nous emportant avec plein d’émotions aux côtés d’un jeune renne de Finlande du Nord.
A l’origine de cette réalisation tout en grâce et avec de sublimes photographies, c’est un souhait spécial. Les enfants de Guillaume Maidatchevsky, biologiste et réalisateur français, lui ont « commandé » un film sur les rennes du Père Noël, et quoi de mieux que de se rendre au-delà du cercle polaire, en Laponie ?
Aïlo, notre personnage principal, est un renne sauvage né un peu plus tôt que la normale. Dès sa naissance, son avenir est incertain. Son voyage ne fait que commencer : rude traversée des pitons enneigés, rencontres avec les autres occupants de la Taïga, courir pour échapper aux loups… C’est comme si le film avait été pensé pour lui, petit renne au début fébrile, et que nous avons plaisir à découvrir bien vite, téméraire et robuste. C’est une immersion pleine de poésie dans la vie du troupeau, accompagné de personnages secondaires aussi drôles, attendrissants, qu’imprévisibles : l’hermine (la turbulente), le renard polaire, les loups, mais aussi le glouton (attention scène de romance niaise en approche), le harfang des neiges, l’ours brun, l’écureuil et les petits lemmings ! D'ailleurs, comment ne pas craquer pour l'adorable bouille d'Aïlo?
Guillaume Aldebert est auteur, compositeur et interprète. Il se produit et chante sur scène des textes traitant de la famille, de la vie et de ses apprentissages. Pas mal de liens donc, qu’il a pu faire en nous racontant l’histoire d’Aïlo. Il prend là un vrai rôle de comédien en s’adressant au public, puis en interprétant les pensées d’Aïlo. C’est tellement bien conté, avec bienveillance et une sincérité parfois candide, que toute la salle est embarquée dans cette épopée sauvage.
Ce qui m’a particulièrement saisie, en plus des images – qui donnent parfois l’impression de pouvoir toucher les pelages ou ressentir le froid – c’est la musique de Julien Jaouen. Elle rythme l’histoire, telle la boucle des quatre saisons. Pas étonnant que lui soit décerné en 2017 le Prix de la meilleure musique, pour
Vivre avec les loups, documentaire de… Guillaume Maidatchevsky. Aldebert est aussi l’auteur de la chanson du générique.
Pas besoin d’avoir une sensibilité pour les animaux avant d’aller voir ce film : vous en sortirez forcément émerveillés. Sans morale et sans discours didactique, il éveille aussi les consciences. Et tout comme un Finlandais de l’équipe, il est facile de se rendre compte de l'importance de ces rennes dans les forêts et les hauteurs laponnes : « Tu m’as fait découvrir les rennes. J’avais oublié de les regarder dans les yeux. De les voir comme des individus à part entière. »
Je ne peux que vous inviter à vous rendre sans tarder et en famille, dans les salles Gaumont, ce mercredi ! Des albums souvenirs, tirés du film, sont ensuite disponibles chez l’éditeur Les livres du dragon d’or – à aller dénicher dans les allées de Livre Paris, ce week-end à Porte de Versailles. Je vous laisse sur quelques photos qui montrent l’ambiance magique de
Aïlo, une Odyssée en Laponie.