ATWOOD Margaret - Graine de sorcière

Graine de sorcière
Margaret Atwood

Quatrième de couverture:
Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance.
Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève de nouveau ?
Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadiennes au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois.

Mon avis:

Pour tout vous dire, quand j'ai pris en main Graine de sorcière, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. En effet, je ne connaissais l'auteur que de très loin pour son roman qui est à la base de la série à succès The Handmaid's Tale sur Hulu (série sombre dans un univers « proche » où la religion domine) qui n'a absolument rien à voir avec cette « relecture » de La tempête de Shakespeare, pièce de théâtre que je ne connais pas du tout (aucune comparaison ne sera donc faite).

Mais, finalement, je ne pense pas que cela soit gênant tant l'auteur parvient à rendre ses personnages accessibles dans une mise en scène simple et efficace sur fond de pièce de théâtre et de vengeance. Car oui, la vengeance va servir de fil directeur... Ainsi, le héros, Félix Philips, célèbre metteur en scène a été licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg et a décidé de disparaître, tout du moins temporairement, afin de fomenter sa vengeance contre ceux qui ont causé sa chute, tout en aidant des prisonniers grâce aux cours qu'il donne (idée de l'intrigue que j'ai beaucoup appréciée).

Alors non, les personnages ne m'ont pas paru marquants, mais certains m'ont malgré tout semblé sympathiques : d'Estelle, professeur à l'université de Guelph, qui permet à Félix de « remettre le pied à l'étrier » et de poser les bases de sa recherche de vengeance et de reconquête de son ancien poste, aux prisonniers du centre pénitentiaire de Fletcher où Félix a décroché un poste de professeur en charge d'un programme d'alphabétisation par la littérature (ils vont s'avérer drôles, touchants, attachants...) et d'autres absolument détestables, comme le personnage de Tony, à l'origine même de la « chute » de Félix...

Il y a malheureusement certaines longueurs dans le récit qui feront que le lecteur peu assidu perdra peut-être l'envie de continuer, mais l'ensemble en vaut la peine. C'est « frais », tantôt mordant, tantôt mélancolique...

Le récit est structuré en cinq parties (Le recul obscur, Un beau royaume, Nos comédiens, Magie brute, Cette chose des ténèbres) plus un prologue et un épilogue (Délivrez-moi), parties qui, chacune, marquent une progression dans l'avancée de l'intrigue avec un point d'orgue qui devrait vous surprendre...

Et pourquoi Graine de sorcière en titre (identique au titre original en terme de sens) ? Eh bien, à vous de le découvrir !