MINNE Olivier - Un château pour Hollywood

Un château pour Hollywood
Olivier Minne

Éditeur : Séguier
Sortie : 18 juin 2020

Quatrième de couverture :

« Abigail s'avançait le long du boulevard quand elle devina devant elle, comme découpées dans le noir, les formes à la fois franches et imaginaires d'un château. »
Los Angeles, été 1958. Abigail Fairchild, ancienne directrice du Chateau Marmont, décide soudainement d'y reparaître après des années de retrait et de solitude. Un lieu hors du temps que cet hôtel baroque et licencieux, élégant et libertaire, construit à une époque où les abords de Sunset Boulevard étaient encore colonisés par les coyotes. Pourquoi Abigail, qui fut aussi une star du cinéma muet, revient-elle au Chateau ? Serait-elle poussée par un élan nostalgique ? Un désir de revanche ? Il est vrai que sa rencontre accidentelle avec le jeune Wayne Cornwall vient de lui redonner le goût d'une vie oubliée. Ce beau vagabond surgi des collines de Hollywood prend peu à peu une place essentielle dans son existence, de même qu'il se révèle plus complexe que son air réservé ne le laissait penser. Avertie de la cruauté de Hollywood, Abigail compte bien l'éduquer et le préparer aux nombreux dangers qui menacent. L'usine à rêves n'a rien d'une Arcadie et il arrive que les candidats au succès finissent au fond d'un bar ou d'un canyon...
Un récit imprégné de cinéma, de musique et de Californie, où la fiction se mêle à des épisodes réels. Les prestigieux pensionnaires du Chateau défilent, de James Dean à Robert De Niro, de Duke Ellington à Jim Morrison, cherchant là une inspiration, une planque, une récréation... parfois au mépris de la loi.

Il arrive que les murs parlent...

Le héros principal de ce livre, c'est le château Marmont, un endroit pas comme les autres, dont le credo était de conserver pour lui tout ce qui s'y passait, en particulier lorsqu'il s'agissait d'y cacher des comportements dits déviants (l'homosexualité a longtemps dû se cacher, y compris dans les milieux artistiques) ou d'y accueillir des musiciens noirs, refusés partout ailleurs. Le château Marmont, c'est une institution qui existe toujours (un peu de justesse, car il a bien failli disparaître, ce qui aurait été dommage).
À travers les souvenirs d'Abigail, son ancienne directrice, nous en pénétrons les arcanes. On y croise des grands noms de la musique et du cinéma, on y est témoin de tous les excès (ce qui, une fois de plus, me fait dire que ce milieu n'est qu'un miroir aux alouettes), exactement comme si on regardait un film. D'ailleurs, j'avoue que si un film ou mieux, une série, était tiré de ce livre, je ne manquerais pas sa diffusion. Ce livre se lit tout seul, les pages défilent sans qu'on s'en rende compte. On s'attache à Abigail, à Wayne, et à bien d'autres. J'ai trouvé la fin particulièrement touchante, même si, à mon sens, les derniers mots appellent une suite. Ou peut-être est-ce juste parce que je n'ai pas envie de quitter cet univers si passionnant à observer ? En tout cas, ce roman est une parfaite lecture pour l'été !