MILLWOOD HARGRAVE Kiran - Les Graciées

Les Graciées
Kiran Millwood Hargrave

Éditeur : Robert Laffont
Sortie : 20 août 2020

Quatrième de couverture :

1617, Vardø, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnus-datter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s'abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardø qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie.
Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d'Écosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l'autorité de son mari, elle se lie d'amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardø qu'un endroit où Dieu n'a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.

Bêtise, machisme, intolérance et bigoterie

Ce livre est l'un de ceux qui donne envie de hurler et d'en secouer certains des protagonistes (en particulier masculins) tant il décrit avec justesse des choses horribles, tragiques, qui se sont hélas bel et bien produites, dans un contexte qui, malheureusement, ne peut être qualifié de passé.
Car ce serait se cacher la tête dans le sable que de nier que de telles situations existent encore de nos jours, au détriment des femmes, bien sûr, ce qui donne des échos bien contemporains à ce récit d'autrefois.
Les mots sont justes, percutants, les descriptions vivantes, bouleversantes. Absalom, on ne peut que le mépriser, le haïr, même. Ursa et Maren sont touchantes, et leur rapprochement est un éclat de beauté dans un écrin de cauchemar. Kirsten est admirable, par sa fougue, sa liberté, son esprit de décision. C'est grâce à elle que le village ne sombre pas après la tempête, ce village que personne n'aide, comme si les garde-manger allaient se remplir par miracle alors qu'il n'y a plus d'hommes pour pêcher ! Mais les hommes n'aiment pas les femmes libres, indépendantes, et celle de Vardø paieront le prix de leur esprit étroit et borné...