SLOCOMBE Romain - La Gestapo Sadorski

La Gestapo Sadorski
Romain Slocombe

Éditeur : Robert Laffont
Sortie : 1er octobre 2020

Quatrième de couverture :

Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.
Paris, octobre 1943. Un important dignitaire nazi, le colonel SS Julius Ritter, a été assassiné en sortant de chez lui, près du Trocadéro. La Gestapo est sur les dents. Elle convoque l'inspecteur principal adjoint Sadorski pour lui confier la direction d'une petite unité de policiers français gestapistes chargée de traquer les " terroristes " juifs FTP-MOI. Sadorski caresse l'espoir de gagner de l'avancement en effectuant un brillant coup de filet.
Joignant l'utile à l'agréable, il cache dans son appartement la jeune Juive Julie Odwak, qu'il a mise enceinte. La situation est des plus scabreuses : sa femme Yvette, qui ignore la véritable identité du père, doit simuler pour elle-même une grossesse afin d'éviter la curiosité des voisins lorsque l'enfant naîtra...
Les choses ne se passeront pas exactement comme Sadorski l'avait prévu. Ce sera bien pire.

La peinture d'une époque

Ce livre, c'est la peinture d'une époque. Le personnage principal n'a rien, absolument rien de sympathique. Ce n'est même pas un anti-héros, car un anti-héros peut être sympathique (c'est peut-être cliché, mais c'est ainsi : quand on parle de "héros", on a tendance à penser à un héros grand, beau, fort, viril, ce qui fait qu'un personnage cinquantenaire, chauve et bedonnant serait un anti-héros, quand bien même il est sympathique).
Sadorski, lui, n'est pas un anti-héros. Juste un sale type. Et pas seulement parce qu'il est l'archétype du fonctionnaire de Vichy, qui obéit aveuglément aux directives de Pétain et donc collabore avec l'occupant (un occupant qu'il affirme ne pas aimer, mais dont il épouse bien des convictions, notamment l'antisémitisme et la haine des communistes), mais aussi parce qu'il ne recule devant rien pour satisfaire son appétit pour les jeunes filles...
Il joue donc sur plusieurs tableaux, avec Julie, sa jeune maîtresse juive enceinte de lui (ce qu'ignore sa femme), Yvette, son épouse, qui feint d'être enceinte, Adrienne Bolus, la prostituée, et surtout Jacqueline Perret, la jeune lycéenne qu'il tient à tout prix à mettre dans son lit.
Jacqueline dont il a assassiné le frère, véritable père de l'enfant de Julie, parce qu'il convoitait la demoiselle (et ce n'est pas un spoiler ; ça s'est déroulé dans une histoire précédente)...
Quand je disais que Sadorski est un sale type...
Et puis il y a bien sûr l'enquête, menée par les occupants, avec les méthodes que l'on sait... Attention, certaines scènes sont très dures à lire ! L'auteur s'est très bien documenté, et s'appuie sur des faits réels pour mieux peindre cette sombre période de l'histoire, et il le fait très bien.
Mieux vaut le savoir avant de commencer ce livre...

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