J'avoue, quand j'ai lu la présentation du film, je me suis dit "aïe, encore un pseudo
50 nuances de Grey,
365 DNI,..." bref une romance érotique tendance BDSM & soumission mais en fait, pas du tout et c'est tant mieux !
J'ai eu un joli coup de foudre pour cette histoire portée magnifiquement par les deux acteurs principaux, Alexandra Daddario et Takehiro Hira. Comme bon nombre de ma génération, j'ai été marquée par le film
Crying Freeman (1995), son atmosphère sombre et sensuelle, la manière de filmer les corps, la peau, la couleur de la photographie du film... Et j'ai retrouvé un peu cela avec
Love Hotel Girl (mais l'histoire n'a rien à voir, je parle juste de l'ambiance).
Même si il vaut mieux éloigner les enfants de l'écran quand on le regarde, ce n'est pas un film érotique, on n'enchaine pas scènes de sexe sur scènes de sexe, les corps se dévoilent et se touchent mais cela reste soft et sensuel.
Margaret est professeur de prononciation d'anglais dans une école de formation pour hôtesses de l'air à Tokyo. Le soir, elle endort son mal-être en buvant plus que de raison dans les bars de nuit tokyoïtes, elle séduit et termine avec des inconnus dans un des nombreux Love Hotels de la capitale japonaise. Pour vibrer, elle a besoin d'être attachée, soumise et étranglée, des gouts particuliers qui ne séduisent pas toujours ses amants d'un soir.
Un soir, elle croise le regard de Kazu, un yakuza sombre, intense, mystérieux...entre eux nait une relation étrange et fascinante, compliquée aussi.
Alexandra Daddario est parfaite dans le rôle de Margaret. Elle parvient tellement bien à transmettre le désespoir de son personnage, son besoin d'endormir la douleur, de tout oublier. Ce n'est pas un rôle facile et elle joue avec toute une palette d’émotions, d'un regard, elle nous transperce, mélange détonnant de candeur et de folle sensualité. Et face à elle, on ne pouvait rêver mieux que Takehiro Hira. Sombre et fascinant, il incarne à merveille ce yakuza qui vit selon les traditions qui ont façonné sa vie et qui presque malgré lui, malgré l'impossibilité de cette relation, est attiré par Margaret. Ce n'est pas une histoire d'amour mais plutôt une histoire de rédemption, une relation qui aide Margaret à sortir enfin des ténèbres, à oublier le passé, à ne plus se détruire, à renaitre à la vie.
La fin est d'ailleurs parfaite, cohérente avec l'ensemble du film.