PROCTOR Candice - Trahisons dans les Bayous

Trahisons dans les Bayous
Candice Proctor
Réédition : 07/12/11

Juillet 1862. Alors que les troupes nordistes occupent La Nouvelle-Orléans, un meurtre étrange est commis dans le quartier français : la victime, un riche médecin créole, a été abattue au beau milieu d'un cimetière, d'une flèche en plein cœur. Les circonstances de cet assassinat évoquent de façon troublante quelque rituel vaudou... L'enquête est confiée à un officier yankee, Zachary Cooper. Très vite, les soupçons se portent sur une proche collaboratrice du mort, Emmanuelle de Beauvais.
Veuve depuis peu, cette dernière assume des fonctions de médecin, voire de chirurgien, dans un petit hôpital privé où affluent les victimes de la guerre de Sécession. Zachary en est certain : elle ne dit pas la vérité. Mais pourquoi aurait-elle tué Henri Santerre ? Envoûté par la beauté de la jeune femme, Zachary va devoir affronter de sombres secrets...

J’ai rarement été aussi ravie d’une réédition. J’avais oublié combien ce livre était génial et je ne l’aurais sans doute pas relu de sitôt sans ça. Donc tout d’abord merci !

L’histoire se déroule en plein cœur de la Nouvelle Orléans et de ses bayous, en 1862, durant la Guerre de Sécession donc (1861-1865). La ville est occupée par les Yankees et les tensions sont vives entre Sudistes et Nordistes.
Quand un respectable médecin est retrouvé mort, Zachary Cooper – officier yankee – se voit chargé de l’affaire. Il rencontre aussitôt le seul témoin du meurtre, une amie et collègue du défunt, Emmanuelle de Beauvais. Tout de suite, les soupçons se portent sur elle, d’autant plus que les preuves qui l’incriminent ne cessent d’augmenter….

Nous suivons donc l’enquête pas à pas et c’est là le cœur de l’histoire. Davantage que la romance, c’est l’enquête policière qui tient la première place ici. Et c’est extrêmement bien mené. L’intrigue ne sert pas seulement de toile de fond pour l’histoire d’amour et c’est assez rare pour le souligner. On est complètement immergé dans l’histoire et on suit avec avidité l’investigation. Tout comme Zack et Emmanuelle, on émet plusieurs suppositions quant au coupable et au mobile des meurtres. Et comme eux à la fin on se dit : « Waouah ! ça je ne l’avais vraiment pas vu venir ! ».

On apprécie également beaucoup qu’il n’y ait pas de coup de foudre au premier regard, de « tonnerre qui gronde », de « terre qui tremble », de « temps qui s’arrête ». Seule l’enquête monopolise la première partie (et même après). Zack voit en Emmanuelle un témoin et sans doute un suspect. Emmanuelle voit en Zack un enquêteur particulièrement zélé, un Yankee, et de plus en plus un homme d’honneur. Ce n’est qu’au bout d’une centaine de pages, quand elle est obligée de le soigner, que la romance débute réellement. Zack est obligé de se mettre torse nu et…. Ce qui devait arriver arriva : « autour d’eux, tout sembla s’être figé dans le silence de la nuit » (p. 96)
L’atmosphère fantastique, magique et romanesque de la Nouvelle Orléans est parfaitement bien rendue et on sent vraiment derrière les recherches sérieuses de l’auteur. Le contexte historique est tout aussi bien décrit, de même que les réflexions sur la condition des femmes à cette époque. Emmanuelle rêve d’être médecin or il n’y a qu’à la Faculté de médecine de Paris que les femmes sont acceptées. De grandes figures du féminisme sont citées, telle Florence Nightingale.

Tout cela rend vraiment ce livre passionnant et profitez surtout de la réédition pour le (re)découvrir !