SYKES Sam - La porte des Eons - Tome 1 : Le livre des Abysses

La vie est rude pour les aventuriers.
En particulier pour Lenk, flanqué de cinq irascibles compagnons qui préfèrent s'entredéchirer plutôt que d'affronter leurs ennemis communs.
Mais le jeune homme doit aussi composer avec une voix qu'il est le seul à entendre et qui ne nourrit qu'une obsession : tuer, encore et encore.
Face à une telle bande de mécréants et aux troubles de la personnalité de leur prétendu chef, qui serait assez fou pour les charger de retrouver le Codex de l'Outremonde, un artefact à même de libérer la Reine Kraken qui hante les abysses ?
Mais à situation désespérée...
« On prend un incroyable plaisir à la lecture de premier volet des aventures de Lenk et son groupe d'aventuriers, dans la lignée des romans de Joe Abercrombie. »Scifi-universe.com

Mon avis:

Quand j'ai lu le résumé de ce livre, je me suis dit : pourquoi pas... J'étais effectivement curieuse de voir comment la thématique de la quête afin de « sauver le monde » allait être traitée. Eh bien je n'ai pas été déçue.

Ce livre commence par un prologue rédigé à la première personne, comme si l'un des personnages allait nous raconter son aventure, ce qui permet de planter les grandes lignes et de présenter l'activité des « héros » dont nous ferons plus tard la connaissance (ou plutôt d'ailleurs des « anti-héros ») : ce sont des aventuriers... Or il nous est expliqué que cette activité professionnelle est très mal vue. Comme les mercenaires, les aventuriers travaillent pour de l'argent. Mais contrairement aux premiers, ils ignorent tout code de conduite ou sens de la moralité, leurs actions ne profitent en général à personne d'autre qu'à eux-mêmes. Ils se comportent souvent comme la pire des racailles et comme s'ils étaient libres de faire et prendre ce qu'ils veulent.

Passée cette partie introductive, le premier chapitre nous introduit les « héros » alors que le navire sur lequel ils se trouvent est victime d'une tentative d'abordage par des pirates appelés « falaiseurs ».
Nous avons donc un groupe de six aventuriers soit quatre humains, une humanoïde de la race des Schictes (race qui pourrait être cousine des elfes) qui déteste les humains comme tous ceux de sa race, et un homme-dragon de la race des Rhega. Et chacun possède des compétences particulières. Ainsi parmi les humains, nous avons : le « chef » Lenk escrimeur doté semble-t-il d'une voix intérieure qui lui dicte parfois ses actions, Denaos spécialiste des interrogatoires (et je vous garantis que ça n'est pas la manière douce), Aspen prêtresse et guérisseuse et Dreadaeleon sorcier. Kataria, la Schicte , est une archère et une pisteuse redoutable et Gariath possède force, résistance et facultés de guérison rapide. Mais tout ce monde ne s'entend pas, mais alors là pas du tout. Ils passent une bonne partie de leur temps à se chamailler, se taper dessus... Tout les oppose mais pourtant ils « travaillent » ensemble... Ce qu'on a du mal à comprendre. On ne voit pas très bien pourquoi d'ailleurs c'est Lenk qui est le chef alors même qu'il est décrit comme plus petit et moins fort que les autres (jusqu'à ce que l'on en découvre plus à son sujet). Notre groupe hétéroclite est, après l'abordage, chargé de récupérer un artefact (le fameux livre) qui a été volé et cet événement marque le vrai début de la Quête...

S'agissant d'un premier roman, on y trouve des défauts : une histoire assez lente et biscornue, un style parfois assez décousu et une violence trop omniprésente sans qu'on la comprenne vraiment... Mais il ne manque pas d'intérêt et fait preuve d'originalité tant au niveau de l'approche « anti-héros » que des relations quasi toujours conflictuelles entre les personnages principaux. J'ai eu du mal à m'accrocher à l'histoire car comme indiqué, au départ, nous avons droit à une scène d'abordage assez violente (et sanglante) ainsi qu'à un certain étalage de vulgarité. Mais passée la phase « d'adaptation » notamment à la narration particulière, on apprend à s'attacher à certains personnages, à comprendre ce qui les motive à travailler ensemble alors que rien, du moins au début, ne les destinait à côtoyer les autres et on peut entrevoir une relation « très spéciale » qui se bâtit entre Lenk et Kataria. Tout ce que j'espère maintenant, c'est que l'auteur s'améliore au fil des livres parce que je pense vraiment que cela vaut le coup (et je ne demande qu'à lire la suite).