Ce petit livre - 77 pages - est un concentré de plaisir. On suit avec beaucoup d'émotions la relation qui s'est nouée entre le narrateur et le vieux qu'il a adopté, Léo.
Ils se sont rencontrés à la maison de retraite où le narrateur (on ne connaît pas son nom) allait visiter sa tante. Et lorsque cette dernière est décédée il s'est rendu compte que Léo lui manquait. Et plutôt que faire des allers-retours quotidiens jusqu'à la maison de retraite, pourquoi ne pas l'adopter? Et on apprend ainsi avec stupeur qu'on peut adopter une personne âgée comme on adopte un enfant, plus simplement même.
Une fois les démarches faîtes, Léo vient s'installer chez lui et une routine agréable s'installe entre eux. Mais un jour le drame survient, Léo fait une chute et ne rentre qu'après plusieurs mois d'hôpital. Et tout change. Léo n'est plus pareil. Son état physique et mental s'est considérablement dégradé. Et on découvre ici la réalité brute du quotidien. Tout est décrit avec une honnêteté sans faille, aucun voile n'est placé pour cacher les défaillances de la vieillesse. Un quotidien qui est décrit sans honte comme pénible, tout simplement parce que c'est vrai. Que ce soit politique correct ou pas.
Certains passages sont vraiment attendrissants car ils montrent le côté positif de la relation, la sagesse de Léo, ses manies sympathiques.
Nous sommes donc loin ici d'un quelconque discours moralisateur sur la vieillesse, sur la solitude des personnes âgées ou l'inhumanité des maisons de retraite. C'est une histoire simple, réaliste, présentée sans taboues qui montre que parfois on ne peut plus rien faire et qu'il ne faut pas en avoir honte pour autant... Une honnêteté très rafraîchissante.