Le Chant de l'âmeMarjorie M. Liu
Sortie le 22 août 2012
Darklight
Quatrième de couverture:
Kitala Bell est une musicienne hors pair. Les cordes de son violon peuvent envoûter n'importe qui. Et ce n'est pas sa seule particularité : Kit pressent la mort, et uniquement quand elle frappe de manière violente et inattendue. Aujourd'hui, c'est elle que l'on cherche à éliminer. Mais quand la menace se cache derrière une mélodie et un homme aussi attirant que dangereux, qui est encore capable de prédire quoi que ce soit ?
Une nouvelle enquête pour l'équipe très spéciale des Dirk & Steele.
Avis de Karen :
Tout d’abord mention spéciale à la couverture qui est juste sublime !
J’attendais la suite de cette série que j’adore depuis un certain déjà et je suis donc d’autant plus déçu de ne pas l’avoir trouvé extra. Les personnages sont géniaux, très originaux et pleins de promesse, et pourtant il m’a été très difficile de rentrer complètement dans l’histoire. L’intrigue est beaucoup trop fouillie et on a parfois du mal à s'y retrouver. Quel dommage que Marjorie M. Liu n’ait pas gardé la simplicité et la fraîcheur des premiers tomes !
Kittala Bell, l’héroïne, ne nous est pas inconnue. C’est une des meilleures amies de Della et elle était apparue dans son tome (l’œil du Tigre). Kit est une virtuose du violon mais pas seulement. Comme sa grand-mère, elle a des dons magiques et peut voir la manière dont les gens vont mourir. Un soir, à Vancouver, elle donne un concert et remarque au premier rang une femme avec un poignard dans l’œil. Pour la première fois, elle refuse de faire comme si de rien n’était et suit la jeune fille à la fin de son concert pour la prévenir. Mais les évènements se précipitent et les deux femmes sont enlevées par des policiers véreux. Pour une raison qu’elle ignore Kit est sauvée par un homme magnifique d’une force hors du commun et qui utilise sa voix comme une arme. Cet homme c’est M’Cal. Il est un triton (une sirène au masculin) qui a été asservi par une sorcière quelques années auparavant. Elle l’oblige à sa prostituer pour s’emparer des âmes des clients qu’elle lui a désigné. Sa nouvelle cible : Kit…
Pour la première fois, aucun des héros ne fait partie de l’agence Dirk & Steele. Cette dernière n’est appelée qu’à la rescousse pour les aider à s’échapper. On retrouve alors Hari, Koni (l’homme corbeau), Rik (l’homme dauphin) et Amiri.
M’cal est le gros plus de cette histoire, vu qu’on a rarement affaire avec ce genre de créature. Fils d’un triton et d’une humaine, il a été depuis toujours partagé entre les deux mondes. A la mort de sa mère, il a décidé d’intégrer l’univers des hommes. A la fac, il est tombé tout de suite amoureux d’une de ses profs qui s’est révélé être une horrible sorcière qui n’a vu en lui que le potentiel à s’attacher ses pouvoirs. Depuis il porte un bracelet qui le contrôle, rend le contact avec l’eau salée extrêmement douloureux même lorsqu’il est sous sa forme de triton et l’empêche de toucher un autre être sous peine de lui ôter son âme. Pourtant avec Kit c’est différent. Elle seule parvient à l’apaiser et à le toucher. Car Kit possède des pouvoirs qu’elle ne soupçonne pas et peut aussi avec sa voix contrôler les autres. La musique –étant donné que c’est un point commun entre les deux héros- est d’ailleurs très présente. Certains passages sont d’ailleurs magnifiques, écrits de façon très poétique. J’ai aussi particulièrement apprécié le fait que Kit soit noir de peau. C’est tellement rare !
On retrouve aussi une constante dans les romans de Marjorie M. Liu : ses personnages, notamment les méchants, ne sont jamais complètement définis. Ainsi, la sorcière qui nous paraît parfaitement porter son nom au départ en arrive à devenir sympathique à la fin, malgré tous ses actes maléfiques.
Et pourtant, je n’ai pas accroché à 100% à ma lecture. Comme dans le volet précédent, j’ai eu un peu de mal à suivre l'intrigue car la trame est telle qu’on n’arrête pas de se poser des questions, en se demandant même si on n’a pas sauté des passages. Certains aspects de la personnalité de M’Cal m’ont aussi gênés : il est trop peu sûr de lui, trop effacé, trop apeuré aussi au final pour en faire un vrai héros, digne de ce nom. Et franchement c’est bien dommage car il y avait matière à faire un roman exceptionnel…
Un bilan donc mitigé pour ce roman.