WARREN Susan May - DEEP HAVEN - Tome 1 : Un coin de paradis

Un coin de paradis
Susan May Warren

Sortie le 23 novembre 2012

Mona est sur le point de réaliser son rêve : transformer une vieille demeure victorienne dans la petite ville côtière de Deep Haven en une librairie-café. Sauf qu'elle sait à peine se servir d'un marteau. Heureusement, le mystérieux et séduisant Joe Michaels accepte de lui prêter main-forte. Alors que les catastrophes s'enchaînent, Mona découvre que Joe a bien plus à lui offrir que ses talents de bricoleur. Il n'est autre que l'auteur préféré de la jeune femme...

Il faut avoir clairement à l’esprit avant même de commencer le roman qu’il s’agit d’une pure romance inspirationnelle en provenance tout droit des États Unis où le genre est très populaire. Cela part du principe qu’une relation amoureuse peut être étroitement imbriquée avec des croyances religieuses qui imprègnent toute la vie des héros. Ils sont croyants, pratiquants et ont une conscience aigüe de la volonté divine dans leur destin. D’ailleurs, l’évolution de leur relation les amène souvent à réfléchir sur des vertus proprement chrétiennes (mais qui sont aussi tout simplement morales) : la décence, la fidélité, l’honnêteté ou le pardon.
Susan May Warren en est une auteure emblématique puisqu’elle fait partie des American Christian Fiction Writers. Et on ne peut s’y tromper dès qu’on ouvre le livre : Dieu vient en première position dans les remerciements, ainsi que dans la note de l’auteure. On découvre d’ailleurs dans celle-ci qu’elle a été missionnaire.
Est-ce gênant au final ? Personnellement, ça ne m’a pas trop gêné. J’ai trouvé l’histoire sympathique, mignonne et les incessantes références à Dieu ne m’ont pas dérangé plus que ça, même si parfois il y en a vraiment beaucoup. Il m’est donc certes arrivé de lever les yeux au ciel au bout d’une énième référence à Jésus ou lorsque Joe sauve Mona de la mort et ne trouve rien d’autre à dire qu’il n’est pour rien dans son sauvetage vu qu’il n’a été qu’un instrument divin. C’est parfois exagéré parce que tout simplement ce n’est pas mon mode de pensée quotidien. Il faut juste prendre les personnages ainsi, comme une de leur caractéristique principale et après ça coule tout seul.

Venons-en à l’histoire.
Joe Michaels est un écrivain à succès connu sous le pseudonyme Reese Clark. Il est mignon et Jonah, le personnage qui est au cœur de sa série, est charismatique, ce qui fait de lui la coqueluche de ces dames. Partout où il va c’est l’hystérie. Il a donc pris l’habitude de disparaître entre les promos de ses livres, de s’éloigner le plus possible de la foule. Cette fois-ci, ses pas le mènent à Deep Haven, un petit village du Minnesota où son jeune frère trisomique vit. Décidé à trouver une occupation il se fait embaucher par Mona pour rénover une vieille maison en ruine pour un faire un café-librairie, un coin de paradis. Pour Mona, c’est le rêve de toute une vie qui est sur le point de se réaliser mais de nombreux contre-temps ne font que la désespérer davantage. Et ce n’est certainement pas le bon moment pour se laisser distraire par son employé trop beau et trop discret pour être honnête…

La vertu qui est ici au premier plan (trop peut-être) est le pardon. Mona doit apprendre à se pardonner à elle-même pour le drame qui est survenu dix ans plus tôt, tandis que Joe doit pardonner à son père de l’avoir abandonner après la naissance de son jeune frère. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront goûter à nouveau au bonheur.

L’histoire est très simple et se lit facilement. On passe juste un bon moment sans rien d’extraordinaire pourtant et pour le coup ça n’a rien à voir avec le côté inspirationnel du roman. Mona ne m’a pas vraiment plu. Elle a souvent des réactions puériles et pour une jeune femme qui se dit profondément pieuse et pratiquante elle n’est pas toujours sympa avec les autres, à commencer par Joe. Elle a des côtés nettement antipathiques qui gâchent parfois notre lecture et on ne peut s’empêcher de penser qu’elle n’est pas à la hauteur de notre héros.

Au final donc une romance mignonne mais sans plus.