Maitrisé et passionnant du début à la fin,
La Floraison est un vrai coup de cœur, un superbe moment de lecture !
Céline Landressie nous offre un grand livre, autant romance historique que paranormale,
Rose Morte se savoure en prenant son temps, en laissant l’atmosphère du roman nous habiter, en marchant dans les pas de ses personnages, en vibrant pour Rose et d’Artus, en s’immergeant complètement dans cette histoire dense, complexe et merveilleusement écrite.
1570, la noble famille des Greer, catholique, fuit l’Angleterre protestante et ses persécutions pour trouver refuge en France, à Rouen précisément.
1598, Eileen de Greer, qui préfère qu’on l’appelle Rose, est à vingt-huit ans une jeune Lady hors du commun. Elle est vive, intelligente, ne croit pas en Dieu et porte un regard amusé sur les croyances populaires, rejetant bigoterie et fanatisme religieux. Mais surtout, elle refuse de se marier, préférant être seule mais libre des entraves d’une union malheureuse. A l’opposé, son amie Charlotte ne voit que le mariage pour échapper à un père qu’elle dérange et qui menace de l’enfermer dans un couvent. Rose accepte malgré tout de se rendre à Paris avec Charlotte pour y rencontrer de possibles fiancés. En réalité, les deux jeunes femmes ont déjà un plan en tête : Charlotte séduira le prétendant de Rose et si cela ne suffit pas, celle-ci est prête à prendre la fuite, peu importe le scandale et les conséquences dramatiques. Rose est éprise de liberté et prête à tout pour la conquérir… oui mais voilà, à un bal, elle fait la connaissance du séduisant Comte de Janlys. Inquiétant, mystérieux mais fascinant, Artus bouleverse Rose, bouscule ses certitudes et l’entraîne à sa suite dans un monde sombre, violent, sensuel aussi, dont elle ignore tout…
Dans un premier temps,
La Floraison nous apparaît comme un roman historique foisonnant. Céline Landressie maîtrise son sujet et nous immerge complètement dans la France de la fin du XVIème siècle grâce à de fines descriptions et à ces petits détails qui font toute la différence. C’est remarquable, que l’on soit familier ou non de l’Histoire Moderne, on ne peut qu’apprécier et surtout, à aucun moment on ne se retrouve perdu dans le récit ou à la limite de l’overdose historique. Non ici, tout coule, tout se met en place avec aisance, les rouages de l’intrigue s’emboitent peu à peu et l’on savoure tout simplement ce bon moment de lecture. En situant l’intrigue de son roman en 1598, Céline Landressie nous plonge d’entrée de jeu dans une période complexe et trouble. C’est en effet le moment de la promulgation de l’Edit de Nantes qui voit certes la fin des guerres de religion qui ont mis le royaume à feu et à sang mais la France est loin d’être en paix . La haine, la méfiance et la violence entre catholiques
Ligueurs et
Huguenots sont toujours bien présentes et il suffit d’un étincelle pour que tout s’embrase… Étincelle qui pourrait être la découverte de cadavres atrocement mutilés.
Mais voilà que le roman devient plus fantastique avec la rencontre de Rose et Artus. Céline Landressie prend alors son temps, ne cédant pas à la facilité d’une histoire d’amour convenue. Elle ménage de nombreuses surprises à son lecteur et distille par petites touches des indices sur la vraie nature du Comte de Janlys. Le surnaturel jailli là où on ne l’attend pas forcément, c’est surprenant et réjouissant. Nous pénétrons à la suite de Rose dans un monde plus sombre mais des plus fascinants. Tout comme elle, j’ai été envoûtée par Artus. C’est un héros, un vrai, un personnage vibrant, intense, énigmatique, en un mot captivant. Il habite le roman mais n’écrase pas pour autant les autres héros. C’est là-aussi la magie de
Rose Morte, un roman équilibré, où chaque personnage joue sa partition à la perfection pour former un bel ensemble. On s’attache à Rose, faisant nôtre son destin, ses doutes et ses espoirs. C’est une jeune femme de passions, d’émotions qui ne peut entrer dans le moule bien lisse de la jeune fille de son temps. Tant mieux, car elle n’en est que plus touchante et sincère ! Cela fait du bien aussi de sortir un peu de l’archétype de l’héroïne fragile, naïve, un brin stupide qui n’existe qu’à travers le regard d’un homme. Non, ici, Rose évolue, change, se rebelle avant d’accepter ce qu’elle est ou plutôt ce qu’elle devient mais elle reste profondément elle-même.
Roman à part, mélange réussi entre la romance historique et paranormale,
La Floraison nous retient captifs de ses pages du début à la fin. Céline Landressie nous livre un récit d’une rare élégance, merveilleusement bien écrit et totalement maitrisé. Il ne me reste qu’à trépigner d’impatience en attendant la suite,
Trois Épines, qui sortira au mois de mai…
Pour en savoir plus sur la saga :
Blog de Rose Morte