Ce matin-là, j’avais laissé Hélène dormir et je la regardais se reposer tranquillement, j’écoutais le lent rythme de sa respiration, venais de remettre une de ses lourdes boucles couleur de miel sur son épaule, lorsque de violents coups assourdissants contre la porte de notre demeure me tirèrent de ma rêverie. Le bruit réveilla en sursaut ma douce compagne. Les cris de notre serviteur ne laissèrent aucun doute quant à son sort. Nous les entendions saccager tous nos biens, les piétiner. Tous nos souvenirs soigneusement accumulés furent profanés. Nous n’avions pas attendu qu’ils s’en prennent à nous en laissant leur rage aveugle nous détruire. Hélène eut à peine le temps d’enfiler ses chausses et de se vêtir d’une cape chaude que nous avons pris la fuite dans ce petit matin glacial, sautant dans une venelle par une fenêtre à l’arrière de notre maison.