JACKSON Vina - EIGHTY DAYS - Tome 2 : 80 notes de bleu

80 notes de bleu
Vina Jackson

Sortie le 23 août 2013

« Enfin un roman où le désir féminin se décline en d’autres nuances que le Grey » Belle de Jour
« Un roman qui regorge de scènes d’amour passionnées. » New !
« Vous allez adorer cette nouvelle série sur la relation tumultueuse et sexuellement intense de ces deux inconnus. Très addictif ! » Look

Summer a intégré un prestigieux orchestre new-yorkais. Sa carrière de violoniste décolle. Mais à nouvelle ville et nouveaux succès, nouvelles tentations. La jeune femme cède une nouvelle fois aux attraits d’un monde sensuel et dangereux qu’elle croyait avoir laissé derrière elle. Dominik, le séduisant professeur de littérature rencontré à Londres, la rejoint à New York. Mais bien qu’il tente de la protéger de ses pulsions vénéneuses, ses propres passions risquent de les détruire tous les deux…

Grisante, charnelle et audacieuse : une histoire d’amour qui vous laisse le souffle court.

Un second tome encore meilleur que le précédent, encore plus profond et intelligent, plus mâture avec toujours cette dose d’érotisme extrême qui nous transporte loin dans les coulisses du monde libertin et BDSM, le vrai. Un régal !

Après que Summer se soit libérée des griffes de Victor, Dominik l’a rejoint à New York où ils filent pour quelques jours le parfait amour. Mais ils savent que leur relation ne pourra pas être malgré tout conventionnelle, d’ailleurs ils ne le désirent absolument pas. Summer ne peut quitter New York et l’extraordinaire opportunité de jouer dans l’orchestre philharmonique, Dominik a son poste à Londres. Elle le laisse donc repartir avec toujours la même promesse, la même exigence : lui raconter ses aventures sexuelles avec d’autres hommes. Mais Summer est lasse de tout ça, elle recherche l’excitation mais ne le trouve pas, et se rend compte que les relations « normales » l’ennuient et ne lui apportent définitivement aucune satisfaction. Quant à Dominik, il poursuit sa quête de lui-même et ses réflexions sur les plaisirs BDSM vont le mener dans l’univers des Gang Bang qu’il va étonnamment analyser froidement, en universitaire qu’il est (analyses juste géniales et passionnantes !). Surtout ça ne comble en rien le vide en lui, Summer lui manque et c’est avec elle qu’il veut faire de nouvelles expériences. Il parvient ainsi à obtenir une bourse d’étude pour neuf mois à New York sur un sujet qui ne le passionne pas des masses, juste pour rejoindre la jeune femme. Neuf mois de cohabitation, et pire encore, de routine. En sont-ils capables si tôt ?
Entre New York, Londres, la Nouvelle Orléans et la Nouvelle Zélande, nous retrouvons Dominik et Summer dans une histoire passionnante et émouvante.

Dans ce tome, pas de scène vraiment glauque comme il y a pu en avoir dans la seconde partie du premier roman. Summer est moins joueuse, contrairement à Dominik. Surtout, entre toutes ses répétitions, et malgré les fortes envies qui la taraudent, elle n’en a pas le temps. Il n’y a donc pas vraiment de « moment choc » même si c’est loin d’être rose bonbon. On se contente de suivre avec plaisir, et parfois avec tension, l’évolution de leur relation, et surtout l’évolution de leurs pensées. Car le roman est truffé de réflexions sur leur sexualité et leurs envies, mais aussi sur la sexualité en général, sur les rapports de Soumission/Domination, des rapports consentis, maîtrisés et plus que désirés. Du coup, même si nous ne sommes pas du tout des adeptes du BDSM on prend nôtres ces réflexions, on comprend leurs motivations, que ce n’est en rien condamnable et que certaines personnes ont juste besoin/envie de relations atypiques, « perverses » dirait Summer, pour se faire plaisir. Pourquoi pas…

Dominik et Summer se cherchent donc, sont encore dans la phase de découverte de leurs propres désirs et de ceux de l’autre. Dominik a peur d’aller trop loin, tandis que Summer ne demande que ça. Mais il garde l’envie de rester correct, de la protéger, et ne le voit pas encore. Et ce n’est sans doute que lorsqu’il va comprendre ça qu’ils pourront enfin passer à l’étape supérieure, avec une relation non pas encore exclusive, mais plus épanouie. Et la scène de la fin, horrible mais nécessaire, va sûrement compter pour beaucoup dans cette prise de conscience.
Malgré la naissance et l’évolution de leurs sentiments, de leur amour, leur relation reste exclusivement basée sur le sexe et les loisirs. Summer ne connaît rien de Dominik, ne s’intéresse absolument pas à sa vie et ne lui pose jamais de questions. Elle culpabilise par moments mais cela ne l’empêche pas au final de ne faire que ce dont elle a envie. Il y a donc toujours cette incapacité à se donner complètement dans leur relation, et on comprend qu'elle en sera incapable tant qu'elle n'aura pas plus confiance en elle et ses désirs.

La musique est toujours omniprésente comme pour adoucir l’ensemble. Et les auteurs sont parvenus encore une fois à nous immerger complètement dans leur univers musical, à ressentir cette passion. Une musique qui rajoute au final au côté « classe » de leur relation, un adjectif qui caractérise parfaitement Summer et Dominik. Ils ont beau aimer le sexe extrême, ils n’ont tombent jamais pour autant dans la vulgarité et l’ont en horreur.

Comme dans le premier volet, d’autres personnages interviennent, plus ou moins importants mais jamais gratuitement. Lauralynn d’abord, la violoncelliste que Dominik avait engagée pour jouer avec Summer dans la crypte et qui connaît très bien Victor. Elle est une Dominatrice et aide Dominik à y voir plus clair dans ses désirs, à réfléchir sur le vrai sens des rapports Domination/Soumission. Simon, le nouveau chef d’orchestre vénézuélien de Summer, qui devient de plus en plus présent dans sa vie. Cherry qui lui enseigne l’art de faire des nœuds et devient une amie. Victor enfin, qui revient dans le deuxième tiers du roman et qui nous terrifie. Il dégage plus que jamais une impression malsaine qui fait froid dans le dos. Et dès sa réapparition, on sent venir avec effroi la scène finale et c’est juste insoutenable. On ne peut s’empêcher de fermer le roman dans une tentative vaine de nous voiler la face et de repousser le moment fatidique. Et on a raison. C’est une scène très dure à lire, non pas à cause du sexe, mais à cause de l’intensité émotionnelle qu’elle dégage, de leur détresse, qui devient très vitre nôtre.
Une fin donc très difficile mais logique et nécessaire, qui nous donne l’envie irrépressible d’avoir très vite le prochain roman entre les mains !

Eighty Days est vraiment une série qui me plait de plus en plus ! C’est une histoire réaliste, plausible, sans faux semblant ni lunettes roses, à l’érotisme affirmé et assumé. C’est aussi une histoire parfaitement écrite, maîtrisée, intelligente, qui nous offre de merveilleux moments d’analyses philosophiques et psychologiques autour de la Domination/Soumission, des réflexions qui nous aident nous-mêmes à y voir plus clair (et à accepter ce qui aurait pu paraître il y a peu inacceptable).
« En tant que lecteur compulsif, il avait déjà croisé les pratiques sadomasochistes, mais il avait été surpris de constater qu’elles étaient très répandues, cachées sous le masque de la respectabilité. Le monde entier lui semblait concerné, vivant dans un monde parallèle dont il avait jusque-là naïvement ignoré l’existence. La fiction n’était pas à la hauteur de ce qu’il avait découvert. » C’est ce que nous fait ressentir et comprendre Eighty Days…

Quelques exemples de passages sur lesquels je me suis arrêtée :

« Summer. Qu’il avait laissée seule dans une autre ville. Elle n’était pas sans défense, mais il l’avait abandonnée. Avec ses démons, ses contradictions et ses désirs extravagants dont il se nourrissait mais qui l’effrayaient.
L’aurait-il autant désirée, l’aurait-elle autant troublé si elle n’avait pas été si différente des autres, si imparfaite, si dangereuse ? »

« Il n’était pas question de possession. Une force puissante le poussait à expérimenter leurs limites respectives : jusqu’où pouvaient-ils aller ? Quelles émotions, quelles souffrances découvriraient-ils ? Elle brûlait de se soumettre à lui, il n’y avait aucun doute à ce sujet.
Il devait donc continuer dans cette voie avec elle. Il serait celui qui la dominerait et la mènerait sur les chemins de la soumission. Et cela n’empêchait pas d’éprouver des sentiments pour elle. Inutile de se voiler la face : il aimait Summer, d’une manière aussi totale que terrible. Et cet amour lui disait qu’il apprécierait peut-être de la voir de nouveau dans les bras d’un autre, mais quand il l’aurait décidé et selon ses conditions ; ce ne serait ni une tocade ni un hasard. »

« À ce moment précis, en plein milieu de son premier gang bang, Dominik comprit ce qu’était la soumission et il sut avec une absolue certitude que, s’il était né femme, il se serait donné ainsi, à des étrangers. Il découvrit, sidéré, qu’une femme soumise exerçait, par le pouvoir que lui conférait la sexualité, une forme de contrôle sur une situation aussi hallucinante.
La jeune infirmière poussa un cri. Quelqu’un était allé trop loin.
— Ça suffit, protesta-t-elle.
Son visage rougissant était cependant rayonnant, presque extatique.
Les hommes reculèrent immédiatement, respectueux.
Elle se glissa hors du lit et des corps enchevêtrés. »

« D’un côté, il était profondément choqué par son propre comportement : le sexe pour le sexe, l’indifférence, le vide. Les femmes, les hommes, tous ces sexes, les échos triviaux de ces accouplements dénués de tous sentiments. De l’autre, il ressentait encore la puissance du plaisir causé par la domination, comme une drogue courant dans les veines d’un junkie. »

Lauralynn sur Summer : « Je connais bien ce genre de femmes, ce sont des papillons de nuit charmés par la lumière. Elles sont dangereuses. Summer croit qu’elle contrôle tout, mais elle se trompe. Elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez et ne comprend pas ses propres motivations. Et elle ne s’assume pas complètement. Elle se trouve moderne et sûre d’elle, mais c’est tellement facile de se mentir ! (…) Ces femmes sont leur pire ennemie. Si on les laisse se débrouiller seules, elles cèdent à toutes les tentations. Leur orgueil leur brouille la vue. (…) Si tu es vraiment attaché à elle, poursuivit-elle, tu ne devrais pas la laisser seule à New York ou ailleurs. Tu vas la perdre. »