SLIDERS Tim - Timeville

Timeville
Tim Sliders

Fleuve Noir
Sortie le 15 novembre 2012

David Cartier fait partie des chefs étoilés les plus réputés de la planète et Anna Cartier est une brillante chirurgienne. Ce soir, David et Anna ont signé les papiers de leur divorce, et David s'apprête à passer une dernière nuit dans son ancienne maison. Mais à son réveil, le décor a radicalement changé et son téléphone portable a disparu. Un hurlement à l'étage lui indique que sa fille Agathe vient de découvrir sa nouvelle coiffure à la Tina Turner et son immonde pyjama Duran Duran. Quant à Tom, le petit dernier, il se demande pourquoi la télé n'a que trois chaînes et ou sont passés ses DVD préférés. Seule Anna semble comprendre l'impossible réalité. La petite famille a voyagé dans le temps... et se retrouve au tout début des années 80, précisément à l'époque ou Anna et David se sont rencontrés et juré un amour éternel... Qui les a envoyés là et dans quel but ? Et surtout comment feront-ils pour supporter cette cohabitation forcée et... rentrer en 2012 ?

Tim Sliders est le pseudonyme d'un scénariste et écrivain franco-américain de renom.

Imaginez être transporté en 1980, une année sans portables, sans Wifi, avec 6 chaînes à la télé et un look horrible. L’horreur absolue ! Et pourtant c’est ce qui arrive à la famille Cartier alors qu’ils étaient en plein bouleversements.

David Cartier est devenu un chef étoilé reconnu et riche à million grâce à sa maîtrise de la cuisine moléculaire. Mais le succès et l’argent lui sont montés à la tête et il est devenu un être détestable qui néglige sa famille et multiplie les liaisons avec des bimbos sans cervelle. Avant de s’envoler vers New York pour l’ouverture de son nouveau restaurant, il se rend chez lui pour signer les papiers du divorce. Mais en se réveillant le lendemain matin, il découvre effaré que la maison a été relookée dans le style des années 80. En sortant il se rend compte rapidement qu’il ne se trouve plus à Versailles mais à Timeville, en 1980. Et tout a changé pour la famille : il se retrouve heureux propriétaire d’un minable bistrot tandis qu’Anne, son épouse, passe de neurochirurgienne réputée à infirmière. Il leur faut donc non seulement découvrir ce qui leur est arrivé mais aussi parvenir à s’en sortir avec leur nouvelle vie…

On suit donc en détails chacun des membres de la famille qui apprennent à s’acclimater à l’année 1980. David refait l’expérience du travail et de la modestie, ce qui ne lui fait pas de mal et surtout lui redonne conscience des choses importantes dans la vie : sa famille (on s’en doute dès le début bien évidemment !). Anne est incapable de se contenter de sa simple condition d’infirmière quand elle voit le nombre de diagnostiques faux qui sont faits sur les patients. Elle décide alors d’utiliser ses connaissances du futur pour soigner ses patients, et de façon pas toujours très discrète. Agathe, leur lycéenne de fille, est tout d’abord complètement atterrée par l’horreur des années 80 et en particulier la mode et la musique. Puis elle décide de tirer un maximum de profits de son savoir en faisant payer ses camarades de classe pour ses « dons de voyance » et en essayant de percer dans la musique grâce à Lady Gaga. Après tout, elle a bien su prévoir la mort de John Lennon ! Seul le petit Tom semble poursuivre sa petite vie, même si ses camarades et sa maîtresse ne comprennent pas toujours ce qu’il dit.
On se régale de toutes les références aux années 80 qui parcourent le récit. Le style est dynamique et plein d’humour et on se surprend plusieurs fois à sourire durant notre lecture. Tim Sliders a parfaitement réussi sa version de « Retour vers le futur » avec une société complètement ahurie face au langage utilisé par la famille Cartier et aux révélations du futur qui lui sont faites. Il nous fait rencontrer Jean Jacques Goldman et Mylene Farmer avant qu’ils ne soient célèbres, nous parle de voitures sans GPS et ouverture centralisée des portes, des premiers temps du rubik's cube, d’une époque où Michael Jackson n’était pas encore connu…

Un excellent divertissement donc, drôle et décalé, avec un vrai Happy End, comme il se doit !