coraline Modérateurs
Messages : 5539 Date d'inscription : 20/03/2012 Age : 42
| Sujet: BAUERMEISTER Erica - Le goût des souvenirs Sam 14 Sep - 17:31 | |
| Le goût des souvenirs Erica BauermeisterSortie le 17 janvier 2014 Quatrième de couverture : Lillian et son restaurant ont une manière tout à fait singulière de rassembler les gens. Il y a tout d'abord Al, le comptable, qui voit une signification dans les chiffres et les rituels ; Chloé, un futur chef prometteur qui a perdu toute confiance en l'autre après un chagrin d'amour ; Finnegan, aussi discret et solide qu'un arbre ; Louise, l'épouse d'Al, emplie d'une colère prête à exploser ; et Isabelle, dont les souvenirs s'estompent petit à petit. Enfin, il y a Lillian bien sûr, dont la vie prend un tournant inattendu... Toutes ces personnes se croisent, se rencontrent, se mélangent, se séparent ; des souvenirs ressurgissent et d'autres se créent. Et de là, naîtra une famille que tous auront choisie. Un beau roman sur les liens qui se font et se défont. Des personnages touchants. Une histoire pleine d'espoir et de gourmandise.Acheter sur Amazon | |
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Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: Re: BAUERMEISTER Erica - Le goût des souvenirs Dim 15 Déc - 20:35 | |
| Mon avis : C’est avec une folle impatience (et un brin de nervosité aussi) que j’ai commencé le deuxième opus d’Erica Bauermeister, suite tant attendue de L’école des saveurs, un livre que j’avais adoré. Et je dois bien l’avouer, c’est à nouveau un coup de foudre pour cet auteur à la plume si particulière qui papillonne de personnage en personnage pour nous offrir au final un très beau roman choral. Al, Louise, Chloé, Isabelle, Abby et Finnegan ont tous un point en commun : Lillian et son restaurant. Certains y travaillent comme Finnegan, géant silencieux mais qui cache un au grand cœur ou Chloé qui peine à se remettre d’un chagrin d’amour malgré l’attention et l’écoute que lui offre Isabelle. Isabelle dont la mémoire s’étiole mais qui prend tout cela avec humour et fatalisme. Comptable, fasciné par les chiffres et leur beauté, Al attend toujours avec impatience ses rendez-vous avec Lillian. Ils sont pour lui synonymes de mets délicieux, de parenthèses gustatives enchantées loin des plats fades et tristes de son épouse Louise. Persuadée que son mari a une maitresse, celle-ci ronge son frein, accumulant rancœur et colère, au bord de la crise de nerfs. Au centre de toutes ces vies, il y a donc Lillian, restauratrice des corps et des âmes, dont la vie avec Tom est sur le point de prendre une tournure plutôt inattendue … Comme dans l’Ecole des saveurs, chaque chapitre du roman s’attarde sur un personnage. Cela peut paraitre déroutant au départ mais Erica Bauermeister maitrisant son sujet à la perfection, loin de nous perdre dans l’histoire, cela nous permet de vraiment connaitre chacun de ses héros. Ici, point de super héros, de vies fantastiques, de rebondissements loufoques ou irréalistes. Non, nous avons à faire à des êtres ordinaires avec des problèmes, des interrogations qui nous parlent tant ils sonnent vrais. Chacun se débat avec un passé plus ou moins encombrant, tente de croire en l’amour malgré les déceptions et essaie surtout d’avancer dans la vie, d’être heureux, à sa place dans un monde un peu fou. Fil rouge de l’histoire, Lillian et sa cuisine. Elle continue d’observer son petit monde, toujours un peu en retrait « Elle avait toujours préféré se mettre à l’arrière et regarder les deux autres marcher devant elle. On apprenait beaucoup depuis cette position. » Notre chef préférée est à la croisée des chemins et le moins que l’on puisse dire, c’est que la vie lui fait une bien jolie surprise… Reste à savoir comment tout gérer, Tom, le restaurant et ceux qui comptent sur elle. Au-delà de l’intrigue et des personnages, la grande force de ce roman vient de la plume magnifique et singulière d’Erica Bauermeister. Evocatrice, elle nous invite dans les vies des héros et nous fait saliver tout au long du livre. « La cuisine de son restaurant était née de parfums, de saveurs, des textures. Elle était faite des lignes épurées d’une assiette ronde et blanche, de la peau bien ferme des poires, de la crémeuse générosité des fromages à pâte molle, des innombrables couleurs d’épices qui s’alignaient dans les bocaux, sur les étagères, telle une galerie de portraits de famille. Voilà où elle se sentait chez elle. » Le Goût des souvenirs nous invite à réfléchir sur l’amitié, la famille ou l’amour. Il rappelle aussi que les liens qui nous unissent à ceux qui nous entourent sont bien fragiles et qu’ils méritent que l’on en prenne soin. Un roman gourmand et touchant qui parle au cœur et fait du bien à l’âme ! | |
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