HART Megan - Le temps du désir

Le temps du désir
Megan Hart

Sortie le 1er avril 2014

Quatrième de couverture :

Et si le fantasme devenait réalité ? Pour Emmaline, le fantasme a un nom : Johnny Dellasandro, un artiste énigmatique qui vit dans son quartier, connu pour avoir tourné, des années plus tôt, des films érotiques devenus cultes. Cet homme, elle le croise chaque jour au café où elle adore passer du temps avec son amie Jen. Mais elle le croise aussi chaque nuit, chez elle : sur l’écran où elle se passe et repasse ses films, qui la fascinent inexplicablement, et surtout dans les étranges rêves éveillés qui s’abattent sur elle par surprise, et qui la laissent chaque fois épuisée et tremblante de désir. Dans ces moments hors du temps et en marge de la réalité, elle devient l’amante du beau Johnny, une amante décomplexée, gourmande, insatiable. Au point que lorsqu’elle revient à elle, elle ne désire plus qu’une chose : recommencer. Mais pour de vrai…

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Un premier roman de l’auteur pour moi, qui se laisse bien lire, mais dont je suis sortie très mitigée.

Emmaline et Jen se retrouvent souvent dans leur café de quartier, le Morningstar Mocha, à Harrisburg en Pennsylvanie. C’est attablé à leur pause gourmande que Jen ne peut s’empêcher de regarder en direction d’un autre habitué des lieux, le célèbre Johnny d’Alessandro. Pour Emmaline, de son surnom Emm, c’est une totale découverte. Pourquoi n’avait-elle jamais entendu parler de ce bourreau des cœurs, dans les années 70, ancienne superstar et mannequin vénéré par toutes les femmes de sa génération ? Il est à présent galeriste et expose souvent ses peintures apprend-elle. Elle est intriguée. Son amie et confidente a ouvert la brèche, elle doit se procurer les anciens films de Johnny...

Emmaline est une narratrice et héroïne qu’on prend plaisir à suivre dans son rassemblement d’informations obsédant sur celui qui fut apollon du petit écran. Il y a un côté assez comique aussi, sachant que les films sont des navets et que Johnny y apparaît forcément toujours dans le plus simple appareil. C’est plus fort qu’elle, cet homme aujourd’hui plus âgé que son propre père l’attire comme aucun ne l’avait fait auparavant. C’est à la fois attendrissant et ce qui fait sa force, Emm étant certaine d’une chose, il lui faut un homme, un vrai, qui ait vécu et accompli ce qu’il aime. Seulement, ses absences neurologiques, qui se transforment en véritables fugues, sont un sacré frein à une éventuelle histoire avec celui qui est devenu son fantasme…

Le roman est à chaque fugue d’Emm, un retour dans les années 70, à l’époque dorée où Johnny et son groupe d'amis vivaient de leurs arts, dans une ambiance débridée bientôt rattrapée par la mélancolie et la dépression. Jusque-là, les tableaux présentés sont plutôt intéressants, on voit une vraie évolution entre le Johny d’antan et le Johnny moderne, très mesuré dans ses manières et pro, alors que c’est un polisson irraisonnable dans les fugues. Elles ont également pour effet de faire d’Emm une femme totalement libre de ses désirs et décomplexée. Ces fameuses fugues qui à la longue, commencent à lasser, et si elles installent un décor fidèle avec des références justes, je n’en voyais plus l’intérêt.

Si les personnages forment un ensemble réaliste, entre les parents d’Emm avec qui elle est très proche, son amie Jen, ainsi que son port d’ancrage Johnny – attentionné, ultra patient et tendre – cela n’a pas suffi à en faire un bon roman. Toute l’histoire des fugues est bien trop abracadabrante à mon goût…
Dommage, le seul sujet d’une romance entre une femme indépendante, cherchant à affirmer ses envies, avec un homme de 20 ans son aîné, était suffisamment dur à traiter. Ça aurait mérité quelque chose de plus construit et de plus émoustillant pour une romance érotique.