KANAZAWA Nobuaki - King's Game

King's Game
Nobuaki Kanazawa

Sortie le 15 mai 2014
Aux Editions Lumen

Quatrième de couverture :

Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange message qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. À en croire le mystérieux expéditeur du mail, la classe entière participe à un “King’s Game”, un jeu du Roi auquel elle ne peut se soustraire. Jour après jour, à minuit pile, un nouveau défi s’affiche sur le téléphone portable des lycéens, qui finissent par découvrir la cruelle vérité : ils ont 24 heures pour exécuter les ordres du Roi, et la sanction en cas de désobéissance est la mort.

Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? La mort s’abat inéluctablement sur ses jeunes victimes, où qu’elles se trouvent et quoi qu’elles tentent pour s’échapper. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à démasquer le Roi avant qu’il ne soit trop tard ?

Tout d'abord j'ai été attirée par ce livre dès sa sortie, car la couverture et son accroche ont bien fait leur travail, j'ai été littéralement harponnée.
Son design à moitié manga, ses couleurs sombres et rouges ainsi que la police d'écriture avec des ombres glissantes, tout cela donne l'idée que l'on va baigner dans l'effroi. Le regard noir du personnage, sa peau blême et sa manière de tenir le portable pour bien signifier son importance, tout y est pour déjà vous mettre en haleine. Et cette accroche " 1 classe, 32 élèves, 24h pour obéir. Une seule sanction: la mort", avec ces derniers mots en rouge sang, oui rien que cela m'avait déjà conquise et rendue impatiente de le lire.

Une surprise à la lecture des premiers paragraphes, l'auteur et son héros ont le même nom. Du coup je ne sais que penser tout d'abord de cette histoire.
Roman écrit tout d'abord pour les smartphones, ce livre a ensuite été adapté en manga fort de son succès, il a même eu droit à une adaptation en film. Je n'en connais aucune des versions mais cet engouement japonais me donne encore plus hâte de rentrer dedans. Leur Battle Royal de l'époque était déjà une histoire du même style, c'est à dire la lutte d'élèves pour leur survie dans le cadre d'un jeu.

Ici tout commence d'abord par de petits gages juste gênants pour leurs victimes et plutôt marrants pour les témoins: s'embrasser ou bien lécher les pieds d'un de ses camarades...
Cependant, ça ne peut pas durer et lorsque les gages deviennent franchement plus glauques ou moins innocents alors la peur prend le dessus sur l'amusement. Et lorsque les gages tombent et les cadavres s'amoncellent, ce n'est plus seulement de la peur mais une terreur profonde et un instinct de survie qui croît en chacun des élèves survivants.
A présent, c'est chacun pour soi. Seul Nobuaki semble décider à chercher le coupable et faire une enquête. Il est aidé par son ami Naoya.
Chapitre après chapitre, l'auteur a su nous impliquer dans cette peur montante, cette terreur primale face à la mort. Le stress monte doucement et tout comme les élèves nous attendons avec anxiété le message suivant et les victimes potentielles. Les gages deviennent sordides et leurs conséquences ressemblent de plus en plus à une hécatombe. Plus personne n'est à l'abri et le moindre sentiment peut vous tuer aussi sûrement qu'une arme à double tranchants.
Car ce jeu fait ressortir le pire en chacun d'eux. Les jalousies sont exacerbées, les querelles amplifiées, les sentiments nobles passés aux oubliettes. Notre lecture nous pousse alors à nous interroger sur notre propre réaction devant ce genre d'événements. Serions nous prêts à tout pour notre survie ? Même à sacrifier un ami?
L'ambiance est vraiment bien rendue, les descriptions de l'entourage, celles du climat régnant entre les protagonistes, la lourdeur des sentiments inexprimés, tout cela met  particulièrement bien en exergue le côté sombre de la situation et cependant on ressent à suivre Nobuaki un dernier élan d'espoir.
On croise les doigts, on retient presque sa respiration en avançant dans le livre tant le suspense nous tient en haleine.  
Les phrases sont simples et parfois même courtes mais cela suffit à mettre notre vraie vie en suspens pour ne plus voir que cette classe et ce jeu du roi ignoble et cruel.
Notre pire ennemi étant notre imagination car l'auteur a vraiment su tirer profit de ce point important lorsqu'il a décrit les scènes morbides des gages ou lorsqu'elles ne sont que susurrées. Écoutez cette respiration qui s'éteint par asphyxie lorsque votre camarade est au téléphone, entendez son calvaire, sans rien pouvoir faire n'est qu'un exemple de ce qui vous attend avec ce livre.
Arrivée avant le milieu du récit j'ai eu un soupçon. Une personne me semble capable d'être le roi mais peut être est-ce dû à de petits indices discrets et trompeurs laissés par l'auteur. L'enquête avançant mon doute s'amoindrit et cependant il reste en filigrane.
Je n'ai donc su qu'à la fin comme vous tous le fin mot de l'histoire. Et quelle surprise!!
Quelle imagination de l'auteur, quel brio dans le final ! Je dois dire que j'ai été bluffée car je m'attendais à beaucoup de choses mais pas à ça. Pourtant connaissant un peu le Japon et ses histoires de malédiction ou de fantômes, ses mangas un peu fantastiques ou terrifiants pour l'âme humaine comme le Battle Royale, j'aurais du m'y attendre.  
Comme quoi on peut toujours être surpris.
Maintenant j'avoue que me voici bien tentée d'aller découvrir les versions mangas et film qui existent déjà. Si l'ambiance y est aussi bien rendue que dans ce livre cela promet un bon moment de frisson et stress.

Nobuaki Kanazawa est un lycéen, un adolescent normal, il a une petite amie, des amis, une classe de lycée relativement normale. Cependant un soir à minuit il reçoit un message du « Roi ». Des consignes sont données ainsi qu’un ordre, deux élèves nommés de la classe doivent s’embrasser. Et c’est ainsi que le « Jeu du roi » débute.

La classe entière rigole, s’amuse à la découverte des premiers ordres, mais certains désobéissent et l’amusement se change en angoisse et terreur. Des gages ont été donnés aux élèves ne suivant pas les ordres et des gages plutôt mortels.

Les élèves sont sous le choc, quelqu’un ou quelque chose les manipule, le « Roi » fait d’eux ce qu’il veut, le jeu morbide et malsain débute vraisemblablement.

King’s Game est un livre plutôt sympathique à lire. Oui celui-ci n’est pas joyeux, la fin semble inéluctable impliquant une conclusion prévisible. On peut cependant dénoter un tour de main dans ce qui est du développement de l’intrigue, bien que ces réponses peuvent donner une impression de fantaisie grotesque.

L’aventure est forte, elle commence assez lentement pour ensuite prendre une vigueur et une très forte célérité, les événements s’emballent au milieu du roman ce qui est plutôt bien.

Cependant, on notera tout de même une écriture un peu trop facile, peu de détails concernant les élèves, même si on découvre par flash-back le passé de certains. Les bons sentiments sont aussi de mise, les réactions pas vraiment crédibles.

Malheureusement on a beaucoup de mal à s’attacher vraiment aux personnages, Nobuaki et ses amis sont certes des adolescents tourmentés par ce jeu fou dans lequel ils sont entraînés, mais il manque une étincelle. Ce petit quelque chose qui fait que le livre bouleverse et tient aux tripes.

On est bien sûr curieux de connaître le dénouement, et surtout, il faut le reconnaître, on brûle de savoir qui est le roi. Si l’ensemble peut paraître inégal, cela reste intéressant, d’autant qu’il s’agit à priori d’un premier tome. C’est donc une affaire à suivre !

A noter, qu'il existe une adaptation manga en 5 volumes disponible aux éditions Kioon. Si le travail est plutôt fidèle, quelques petites choses ont été modifiées. Avoir lu le manga avant de découvrir le roman permet de parfaitement se visualiser toutes les actions.