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 NYGARDSHAUG GERT - Le zoo de Mengele

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Luxx




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Date d'inscription : 10/12/2013

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MessageSujet: NYGARDSHAUG GERT - Le zoo de Mengele   NYGARDSHAUG GERT - Le zoo de Mengele Icon_minitime1Lun 23 Juin - 14:26

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Le Zoo de Mengele

GERT NYGARDSHAUG

Sortie 4 Juin 2014



Quatrième de couverture:

La vie du jeune Mino Aquiles Portoguesa, chasseur de papillons, changera à jamais le jour où il verra son village et sa forêt réduits à néant par les grandes compagnies pétrolières américaines, et tous ceux qu'il aime tués ou envoyés dans les bidonvilles des mégapoles surpeuplées.
Alors il deviendra le bras armé de cette Amazonie que l'homme blanc foule au pied, de tous ces pauvres gens sacrifiés au nom du progrès.
Alors il les tuera à son tour.
Tous. Un par un.

Né en 1946, Gert Nygårdshaug est l'un des écrivains norvégiens les plus populaires. Très engagé politiquement, il a à coeur de défendre la forêt amazonienne et ceux qui y vivent. Le Zoo de Mengele, son livre le plus célèbre, traduit pour la première fois à l'étranger, est à la fois un thriller et un véhément plaidoyer en faveur des victimes de la mondialisation.
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Luxx




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MessageSujet: Re: NYGARDSHAUG GERT - Le zoo de Mengele   NYGARDSHAUG GERT - Le zoo de Mengele Icon_minitime1Lun 23 Juin - 14:28

Mon avis:

Le Zoo de Mengele est une oeuvre à part dans la carrière de Gert Nygårdshaug. Cet auteur norvégien était déjà bien connu dans son pays pour ses livres pour enfants et ses policiers, mais il signe avec cet opus un thriller écologique qui est traduit actuellement au niveau international, 25 ans après sa parution originale.

Il y a deux propos distincts au début du roman : d'une part le terrible parcours de Mino, jeune Amazonien victime de l'exploitation pétrolière et d'autre part les investigations des services secrets Français pour faire tomber un groupe terroriste. A la moitié environ, ces deux propos fusionnent.

Je suis assez mitigée sur cet ensemble : si tout ce qui concerne Mino est pour moi une réussite absolue, je suis nettement plus circonspecte sur la qualité du thriller proposé. Quant au message politique que semble vouloir promouvoir l'auteur, certains aspects me révulsent franchement.

Revenons d'abord sur le thriller. Étymologiquement, un thriller est sensé nous faire frissonner, nous tenir en haleine, ménager le suspense jusqu'à la chute de l'histoire... c'est assez peu le cas ici. Ceci dû à un manichéisme outrancier qui met en scène des méchants abominables, riches, au dessus des lois, tortionnaires, pédophiles, violeurs, assassins. Ils sont par contre relativement idiots et mettent un temps infini malgré leurs moyens, pour commencer à menacer un tant soit peu nos "idylliques" "héros". Je reviendrai par la suite sur le double emploi de ces guillemets, lié à la lecture politique que l'on peut faire du roman.

Attardons nous sur les héros du roman : le chef, un jeune issu des milieux les plus défavorisés, adore la lecture et apprend à une vitesse incroyable. C'est une sorte de Tintin au meilleur de sa forme, qui résiste dès l'enfance à toutes les tentatives pour le tuer, soit grâce aux circonstances soit grâce à ses aptitudes exceptionnelles. Il est naturellement doué pour tout, l'art du combat comme les savoirs plus académiques, des mathématiques aux langues en passant par l'histoire et la géopolitique. D'ailleurs, malgré la somme impressionnante de connaissances accumulées au cours de sa jeune vie, il décide par acquis de conscience d'aller tout de même à l'Université vers ses 18 ans. Il finira son éducation par quelques voyages d'observations. Bien sûr, n'oublions pas qu'il est beau, romantiquement fidèle à sa fiancée rencontrée à 14 ans, et qu'il se porte spontanément au secours des victimes de l'injustice...
A croire que l'auteur nous sert son fantasme du parfait petit révolutionnaire, l'hagiographie de Saint Ecolo. Qui plus est, malgré son dégoût de l'humanité, il ne va rencontrer que des gens incroyablement généreux, prêts à sacrifier leur vie pour l'aider et le protéger avant même qu'il ne devienne un preux combattant de la justice. Enfin, un coup de chance va lui offrir des moyens financiers illimités mais néanmoins parfaitement légaux.

Il est entouré de son bras droit, un jeune homme du même âge à la beauté renversante, orphelin SDF mais lui aussi d'une culture encyclopédique, qui va passer en quelques semaines de hippie hédoniste à révolutionnaire aguerri, et de deux jeunes femmes très belles, dont l'une va user de ses charmes pour servir la cause et l'autre utiliser ses talents de chimistes pour élaborer des poisons mortels. Je vous laisse relever les clichés...!

Bref, rien de très réaliste dans tout cela. Les parties concernant les vilains services secrets aux trousses de nos terroristes sont assez peu nombreuses et peu détaillées, la fin du roman se transforme en catalogue d'assassinats au nom de la cause avec leur justifications, et la chute reste très attendue. Un mauvais thriller en somme.

Pourtant, ce sont tous ces défauts pour un thriller qui font dans un premier temps un excellent roman initiatique se déroulant en Amérique latine. En effet, cette absence de réalisme, ce recours à des personnages improbables ou très typés, cette ambiance magique, cette communion avec la Nature, ces références à des civilisations disparues : tout cela relève d'une très bonne connaissance de la culture sud-américaine.
J'ai adoré lire les incroyables aventures de Mino à travers ce continent sauvage, ses rencontres avec des personnages fabuleux et un peu fous comme Papa Magico ou encore Juan Ibanez, son amour passionné pour Maria Estrella dans leur maison au bord de la mer. J'ai terriblement aimé le combat perdu d'avance entre la poésie enfantine de notre jeune héros et la violence des dictatures.

Si l'auteur s'en était tenu là, non seulement je pense que le livre aurait été excellent, mais qui plus est on n'aurait rien perdu en terme de dénonciation politique, que ce soit au sujet de la déforestation et du sort des Indiens d'Amazonie ou au niveau de la brutalité des régimes sud-américains soutenus à cette époque par les Etats-Unis.

Pourtant, l'auteur ne voulait pas seulement témoigner, il a voulu rendre son message plus virulent. On peut comprendre ce besoin, car si aujourd'hui nous sommes assez peu surpris des horreurs décrites, à l'époque le public était moins informé et moins conscient des enjeux écologiques. A mon sens, l'éco-terrorisme n'est rien de moins qu'un terrorisme : imposer des idées extrêmes par la violence.
Quand l'auteur écrit, entre autres, "Le fait d'arracher une Peperomia de son tronc et de la piétiner constituait un acte plus brutal que de couper la tête à une demie-douzaine de gringos", on pourrait sans doute nuancer un peu.
Le fait de rendre les Américains, tous les Américains, et dans une moindre mesure les Occidentaux et le Japon, systématiquement coupables de tout, les propos franchement racistes tenus par les personnages (notamment envers les Japonnais), les rapprochements incongrus avec le sort du Liban ou encore les apparitions de Khadafi comme une autre victime de l'ordre mondial font moins penser à un écologiste qu'à un gourou mégalomane qui ne veut pas sauver l'humanité mais s'en venger avant de pouvoir jouir de sa forêt à lui tout seul.

Peut-être le but de l'auteur était-il de prévenir qu'à force de refuser notre aide aux populations touchées on finirait par s'exposer à la vengeance de tels individus. Dans ce cas, il aurait sûrement été préférable de choisir un récit à la première personne, afin que les propos et idées extrêmes soient clairement attribuables au seul protagoniste, sans caution éventuelle de l'auteur.

En l'état, la folie du personnage vient malheureusement atténuer le message écologique, alors qu'il contient beaucoup de faits incontestables et méritant d'être diffusés. Sans doute aurait-il fallu choisir entre roman initiatique, thriller ou pamphlet écologiste pour me convaincre. A lire cependant, pour toutes ses qualités et pour toutes les questions que ce roman soulève.
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