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 DENFELD René - En ce lieu enchanté

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coraline
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coraline


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MessageSujet: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Sam 19 Juil - 21:55

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En ce lieu enchanté
René Denfeld

Sortie 21 Août 2014

Quatrième de couverture :

La dame n'a pas encore perdu le son de la liberté. Quand elle rit, on entend le vent dans les arbres et l'eau qui éclabousse le trottoir. On se souvient de la douce caresse de la pluie sur le visage et du rire qui éclate en plein air, de toutes ces choses que, dans ce donjon, nous ne pouvons jamais ressentir.

Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la prison, le temps s'écoule lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de chaleur, de contact humain, les condamnés attendent leur heure. Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n'a jamais parlé, mais il observe ce monde " enchanté " et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s'occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d'une mission : sauver l'un d'entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d'espoir, un souffle d'humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n'en veut pas. Il a choisi de mourir. La rédemption, le pardon peuvent-ils exister dans ce lieu où règnent violence et haine ? L'amour, la beauté éclore au milieu des débris ?

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Delphine
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Delphine


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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Ven 19 Sep - 20:01

Retrouvez l'intervention de Rene Denfeld lors du café des libraires au Festival America 2014 : Partir à tout prix
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Karen
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Karen


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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mar 21 Oct - 18:57

Mon avis :

« Les monstres ont besoin de paix, eux aussi. Les monstres ont besoin d'une personne sincèrement désireuse de les écouter, eux aussi, de les entendre vraiment, afin qu'un jour nous puissions trouver les mots qui soient davantage que des cases à cocher. Alors nous pourrons faire en sorte que jamais plus n'existent des hommes comme moi. »

C'est ce que se propose de faire Rene Denfeld, donner la parole aux monstres. Alors écoutons-les, comprenons-les, tout en sachant qu'il nous sera impossible de ne pas les juger, et qu'ils méritent de toute manière d'être jugés.
Comme « la dame » du roman, Rene Denfeld est journaliste et enquêtrice spécialisée dans les peines de mort. C'est donc en quelque sorte son expérience personnelle qu'elle nous livre, non pas des cas réels, mais des ressentis et des émotions. Car c'est ce qu'est avant tout ce sublime roman, une suite ininterrompue d'émotions fortes, de ressentis tels qu'ils nous étreignent complètement, nous étouffent, nous prennent à la gorge, nous donnent envie de pleurer, d'arrêter et de continuer. Ce roman est un pur chef d'oeuvre qu'il faut absolument lire, vivre...

L'auteure nous plonge dans l'enfer carcéral, dans les entrailles d'une prison américaine, dans un donjon sans fenêtres et sans sorties où sont enfermés les condamnés à mort. Le narrateur est l'un d'entre eux. On ne sait pas qui il est ni ce qu'il a fait. Il est enfermé mais il est omniscient. Il sait tout, il voit tout. Les pensées de ses codétenus, ceux qui comme lui attendent la mort ou ceux qui, en haut, viennent tout juste d'arriver et sont martyrisés. Il nous présente sa prison, celle que l'on connaît avec ses gangs, ses victimes et ses bourreaux. Celle que l'on découvre aussi, où l'intensité du crime ne fait pas la loi, où seule la force prédomine. Il nous présente aussi ceux qui sont extérieurs à la prison mais qui ont leur part à jouer aussi : un ancien prêtre venu donner l'absolution en espérant trouver la sienne, les gardiens, un directeur de prison à la fois aveugle à ce qui l'entoure mais le seul pourtant à voir derrière notre mystérieux narrateur, le seul à lui apporter un certain réconfort par des livres, mais surtout « la dame », cette enquêtrice chargée de « sauver » les condamnés, de transformer leur peine de mort en détention à perpétuité.
« La dame », York, le garçon aux cheveux blancs, le prêtre déchu, notre narrateur... ils nous racontent tous des histoires horribles que l'on se doit d'écouter...
Impossible de rentrer dans les détails. De cette histoire, il n'y a rien à dire, tout à découvrir...

« Je pars comme j'ai toujours souhaité être : oublié. »

La grande force de ce roman c'est avant tout son écriture. Le narrateur pose un tel regard sur le monde qui l'entoure qu'il parvient à mettre du merveilleux, de la poésie et de la beauté sur l'horreur absolue. Sans rien montrer de façon explicite  - tout est suggéré -, par la seule force des mots, l'auteure parvient à nous faire ressentir les émotions les plus noires, les plus terrifiantes. On sent la tension monter avant même que l'action n'éclate, alors même que parfois elle n'éclate jamais, étouffée, censurée, et qu'elle ne reste que vague. C'est dur, oppressant, tellement angoissant qu'on doit s'interrompre assez souvent, le cœur battant. Ce qu'on ressent est parfois tellement violent qu'on se surprend à fermer les yeux d'horreur ou à porter la main à la bouche dans un geste inconscient, machinal, comme pour nier l'inimaginable, l'indicible. A la lecture de certains passages  - ceux sur le pauvre « garçon aux cheveux blancs », sur l'enfance de York, sur notre narrateur -, la tension est tellement forte qu'on sert de toutes nos forces les pages du livres et que les larmes coulent toute seule. On sait que ces hommes méritent de mourir et il n'est pas question de leur pardonner ce qu'ils ont fait. Mais on en vient surtout à espérer qu'ils n'aient jamais vécu, et pas seulement pour leurs victimes (qu'on n'aperçoit pas ici), pour eux surtout. Personne ne mérite leur vie. Même pas eux.

« Pour nous, le temps n'existe pas. Les événements marquants de la vie : naissance, mort, perte, mariage, désir, bonheur n'ont aucun sens dans ce donjon. Ici, le temps passe, mais il ne compte pas. Je pourrais avoir une pendule, mais que m'indiquerait son cadran ? Rien.
Lorsque le temps n'existe plus, tu n'as plus de raison de te lever, tu ne penses pas aux anniversaires, tu n'évoques pas les gens que tu as perdus. Tu flottes dans l'univers, sans être attaché à rien ni personne. Ton cœur est vide, et parce qu'il est vide, tu es hors du temps. Tu n'as pas de place dans l'univers. »

Cette impression d'être hors du temps, le lecteur la perçoit également. Lorsque le roman commence, l'impression est telle que nous pensons que l'histoire se déroule au XIXe siècle ou au début du XXe siècle. Puis le narrateur évoque des auteurs modernes, des technologies modernes et nous comprenons alors que les événements sont contemporains. L'impression reste pourtant que tout est intemporel, universel, car il s'agit avant tout de sentiments humains, de la nature humaine, dans ce qu'elle a de pire et de meilleur.

Dernier mot enfin sur la couverture qui est sublime est qui correspond tellement bien aux chevaux d'or que voit et entend notre narrateur, ces chevaux qui mènent les hommes vers leur demeure éternelle, faisant tout trembler sur leur passage.

Je ne le répéterais jamais assez, ce roman est une pure merveille, de ceux dont les mots prennent aux tripes. Il n'est nul question de moral ou de jugement, juste de connaissance et d'écoute. D'émotions à l'état brut...


Dernière édition par Karen le Mer 21 Oct - 9:53, édité 3 fois
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evenusia

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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mar 21 Oct - 22:34

Le genre de livre qui ne peut pas te laisser indifférent et auquel il faut se préparer avant sa lecture. Merci pour cet avis poignant Karen.
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Delphine
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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mar 21 Oct - 23:00

Bon le livre est toujours trouvable mais là... j'en viens à regretter de ne pas l'avoir pris au festival... alors que j'avais longuement hésité banghead
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Walkyrie

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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mer 19 Nov - 14:38

Un roman coup de poing à la fois poétique et magnifique mais aussi sombre et horrible. Un livre qui changera définitivement votre point de vue sur le milieu carcéral et plus particulièrement sur ces « monstres » condamnés à la peine de mort.

Une prison américaine, un donjon sans fenêtre et souterrain, le couloir de la mort, c’est en ce lieu qu’Arden, un condamné à mort pour avoir fait des choses qui ne se disent pas, raconte sa vie de prisonnier dans ce lieu enchanté où les chevaux d’or galopent dans les entrailles profondes du lieu, où les grisgoules dévorent les restes cendreux des condamnés, où des êtres étranges, grattent, creusent et rient dans les murs épais du Donjon mais aussi où les sévices les plus inhumains sont pratiqués, où le règne du plus fort n’est pas une image mais une réalité, où le directeur affronte la maladie funeste de sa femme, où la Dame tente de sauver la vie de ces prisonniers avec son humanité, où un prêtre déchu tente d’apporter un peu de paix avant l’heure fatidique.

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un roman fort. Un de ces romans à la fois difficile à lire par le sujet qu’il traite mais qui surtout évade le lecteur dans un univers sombre, humide et à peine humanisé décrit pourtant avec des mots poétiques et enchanteurs et agrémenté d’une touche d’imagination et de métaphores proches du fantastique et des légendes. On distingue les prisonniers d’une part, ceux qui sont condamnés à mort d’un côté, York et Arden (le narrateur) notamment et ceux qui ne sont là que pour purger leur peine courte, à l’imagine du jeune homme aux cheveux blancs rapidement brisé, ou longue et ceux qui sont de l’autre côté de ce monde ; le Directeur de la prison, les gardiens, corrompus ou non, la Dame ou encore le prête. Ces êtres présentant une dualité significative se retrouvent dans un lieu où les codes qui régissent notre société n’existent plus. Il y a beaucoup d’horreur dans ce roman, le lecteur aura envie de tuer lui même certains des condamnés, les trafics, les viols, les meurtres injustes auront parfois raison de notre tolérance, mais, il y aussi énormément de bonté, à contrario parfois, on en viendra à se surprendre de compatir pour ces monstres qui auront eu les pires gestes et pourtant notre part d’humanité en viendra presque à s’attacher et à tenter de comprendre ces êtres à l’image de la Dame.

Ce personnage fort dénote très fortement dans ce récit, c’est un personnage énigmatique et solitaire, qui réalise des enquêtes pour des avocats afin de tenter de sauver certains prisonniers d’une mort certaine pour qu’il ne soit plus que condamné à perpétuité, on la sent à la fois détachée face aux délits horribles de ces condamnés et à la fois très proche d’eux ayant eu elle – même une enfance difficile et un passé inavouable. Dans le roman, elle s’occupe du cas de York, un condamné qui souhaite la mort et qui ne veut pas être sauver. A travers son enquête, elle fouille le passé de ce meurtrier récidiviste en rencontrant des membres de la famille, en démêlant une à une les énigmes et les interrogations du prisonnier, en lui apportant un peu de chaleur humaine dont il est depuis trop longtemps privé. La Dame rencontre dans cette enquête ses propres questionnements, ses propres blessures passées et semblent s’attacher au prêtre déchu. Le prêtre, personnage atypique, doux, discret et compréhensif, qui ne juge pas, qui s’est trompé sur son orientation religieuse et qui s’est retrouvé là après avoir quitté l’église en se cherchant lui même. Et puis, il a surtout le narrateur, Arden, condamné à mort, on ne sait pas vraiment ce qu’il a fait, on sait juste qu’il se cache sous sa couverture, qu’il se perd dans son imagination, qu’il perçoit les choses à l’intérieur du Donjon, à l’extérieur mais aussi entre les deux, qu’il lit, beaucoup, se mutile et seul le Directeur semble le voir au delà de cette image de folie qu’il dégage. D’autres personnages viendront par ailleurs agrémenter et renforcer les sentiments conflictuels nés de la lecture de ce récit.

L’auteure à vraiment un talent d’écriture indéniable, offrir un moment de poésie sur un thème aussi fort et ténébreux, c’est savoir choisir judicieusement ses mots et communiquer intelligemment aux autres des émotions humaines et naturelles. Elle a aussi su doser parfaitement la quantité d’informations données au lecteur pour pouvoir le maintenir dans sa lecture tout en lui suggérant les pires horreurs. On est finalement tellement subjuguer par les mots et les métaphores que l’on en oublie presque le lieu où se passe le roman, ce lieu qui devient rapidement enchanté…

En bref, un roman magistralement écrit et parfaitement réussi, il n’y a ni trop peu, ni pas assez, c’est d’une justesse incroyable. Il faut le lire et le ressentir, vous en sortirez changé voire grandi par cette expérience unique partagée par une auteure de talent.

Je remercie Louve du Forum Mort Sûre et Les éditions Fleuve éditions pour cette lecture magnifique.
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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mer 19 Nov - 14:42

Sublime chronique Walkyrie ! tu me donnes envie de le relire...
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Walkyrie

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MessageSujet: Re: DENFELD René - En ce lieu enchanté   DENFELD René - En ce lieu enchanté Icon_minitime1Mer 19 Nov - 14:44

Merci Karen ! Il faut dire que la matière de base (le roman) aide beaucoup ! ^^
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