Mon avis :Le dernier déluge, un titre prometteur et un résumé qui intrigue, voilà de quoi se laisser tenter lorsque cette lecture nous est proposée. Et par la même occasion, je découvre un auteur dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. C’est donc la curiosité piquée à vif que j’ai entamé ma lecture.
Une jeune femme, sans histoire menant une vie tout à fait banale de célibataire, se lamente sur ce Noel qui se profile, seule chez elle, alors qu’un déluge s’abat depuis plusieurs semaines sur Paris. La réception d’un colis va complètement bouleverser sa vie. Un nouveau-né enveloppé dans une membrane protectrice. Un cadeau empoisonné qui va l’obliger à fuir, poursuivie par des tueurs de pays et d’organisations aux buts bien différents. Sa fuite ne sera pas facilitée par les conditions météorologiques désastreuses qui voient la capitale sombrer sous les eaux. Une atmosphère de fin du monde qui nous renvoie à nos peurs primales.
Le sujet de l’apocalypse, de la nature, qui se déchaîne a déjà été de nombreuses fois traité, que ce soit au cinéma ou en littérature. Mais placer l’action si près de nous, dans la capitale de la France rend le récit encore plus intrigant. Comment Paris peut-elle succomber à la violence des éléments ? C’est ce que nous découvrons au cours de ce récit. Avec de nombreuses références historiques, notamment à la crue de 1910 pour nous aider à mieux visualiser sa vision, David Emton nous plonge au cœur de cette ville.
Alors que l’on a déjà de quoi frémir devant l’ampleur de la catastrophe qui se profile devant nous, l’auteur injecte dans son récit une dose de suspense supplémentaire avec cette course pour récupérer le nouveau-né qui a été livré à notre héroïne. La mort aux trousses pourrait être une bonne manière de résumer cette intrigue tant sa vie se trouve mise en danger, que ce soit par ceux qui veulent s’emparer du bébé qu’elle protège que par les éléments déchainés qui tentent de rayer Paris de la carte.
Il nous faut bien avouer que David Emton ne lésine nullement sur les moyens pour mettre notre cœur à l’épreuve. On s’attache bien vite à cette jeune femme, qui se découvre alors que la nécessité fait loi. Sans même savoir ce qu’a de si spécial le nouveau-né qu’elle protège. Il nous met également face à ce que jamais l’on ne pourrait imaginer, même dans nos pires craintes, la désolation, le déluge tel que l’a connu Noé dans l’Ancien Testament.
Les révélations qui lèvent peu à peu le voile au fil des pages ont de quoi nous faire frémir. Où diable l’auteur est-il allé chercher de pareilles idées ? Dans une réalité très proche ? Une probabilité que l’on n’aimerait jamais avoir à vérifier.
Jusqu’au dénouement, nous sommes captivés par ce que nous lisons. Nous nous révélons incapables de décrocher tant ce que nous découvrons en ces pages nous apparait possible lorsque l’on réalise à quel point l’Homme et la Nature sont bien les plus grands fléaux pour l’Homme lui-même. Nous en venons à penser profondément ce que David Emton a couché sur papier.
Nous espérons une fin heureuse dont nous n’avons aucune certitude qu’elle aura lieu. Jusqu’où va-t-il aller ? Le final vient donc mettre un point final à toutes nos interrogations et nous le vivons, totalement asphyxiés par ce que nous y découvrons.
Le Dernier Déluge tient toutes les promesses faites par le titre et le résumé. Nous recevons de plein fouet cette tempête qui sévit en ces pages et nous sombrons sous le talent de l’auteur. Une découverte des plus satisfaisantes qui me donne plus qu’envie de lire son précédent roman.
Si vous souhaitez découvrir ce que Le Jour d’Après et La Mort aux trousses pourraient donner s’ils étaient réunis en une seule histoire après un passage en centrifugeuse, lisez Le Dernier Déluge et subissez la tempête de mots que vous offre David Emton.