Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: FITOUSSI Michèle : La nuit à Bombay Mer 1 Oct - 16:11 | |
| La nuit à BombayMichèle Fitoussi Quatrième de couverture:« Tu verras, l'Inde est un pays imprévisible. »
Ces mots sont les derniers que Michèle Fitoussi entend prononcer par son amie Loumia Hiridjee, le 26 novembre 2008. Quelques heures plus tard, Bombay est paralysée par une série d'attentats d'une violence sans précédent, un massacre qui fait 165 morts et plus de 300 blessés.
Loumia et son mari Mourad comptent parmi les premières victimes.
Ce livre retrace l'histoire de destins qui n'auraient jamais dû se croiser. Celui de la lumineuse Loumia Hiridjee, créatrice avec sa sœur Shama de la marque de lingerie Princesse tam.tam ; ceux de dix terroristes pakistanais venus semer la mort en martyrs.
Après deux ans d'enquête sur les traces de Loumia, Michèle Fitoussi rapporte un récit dense et bouleversant, qui se dévore comme un roman à suspense.
Michèle Fitoussi a été longtemps éditorialiste et grand reporter au magazine ELLE. Elle est l'auteur de nombreux romans, essais, documents, couronnés en France et à l'étranger. Elle écrit aussi pour la télévision et le théâtre. | |
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Fariboles Admin
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| Sujet: Re: FITOUSSI Michèle : La nuit à Bombay Mer 1 Oct - 16:13 | |
| « Tu verras, m’a-t-elle soufflé avant de raccrocher, l’Inde est un pays imprévisible. » Ces mots, lâchés dans un grand éclat de rire, sont ceux de Loumia Hiridjee, l’une des créatrices de Princesse tam.tam, à Michèle Fitoussi le 26 novembre 2008. L’une est à Bombay où elle vit depuis un peu plus d’un an, l’autre est à Pondichéry en route pour la rejoindre et découvrir un peu mieux ce pays-continent, cette terre de contrastes, de paix et de violence. Mais les deux amies ne se retrouveront jamais. Quelques heures après ce dernier coup de téléphone, Loumia et son mari Mourad seront morts, victimes de l’une des pires séries d’attentats que l’Inde ait connu. Pendant deux ans, Michèle Fitoussi va enquêter sur celle qui a « failli devenir son amie », sur sa famille, ses origines et son destin. Elle va aussi s’interroger sur la personnalité des terroristes pakistanais à l’origine de tant de vies brisées, de familles détruites, d’enfants orphelins.
Avec La nuit à Bombay, Michèle Fitoussi signe un livre qui nous touche profondément, à plusieurs degrés. D’abord, il y a évidemment la personnalité et la vie de Loumia Hiridjee. Si nous étions familiers de ce nom, indissociable de la mode colorée et amusante de Princesse tam.tam, nous ne connaissions finalement pas grand-chose de l‘histoire de cette famille à la destinée hors du commun. Du Gujarat à Paris, les Hiridjee forment un clan uni et audacieux, joyeux aussi. Leur destin se confond avec celui des Indiens qui ont osé l’exil à Madagascar pour fuir la misère et tenter de s’en sortir. C’est aussi la force du livre de Michèle Fitoussi, nous plonger dans l’histoire des pays où les Hiridjee et les terroristes pakistanais se trouvent, nous aider à comprendre d’où viennent les protagonistes du récit, quels sont les enjeux politiques, économiques, sociaux des conflits qui secouent l’Inde, Madagascar ou le Pakistan. Cet aspect « documentaire » nous permet aussi, pendant la première partie du roman du moins, de ne pas nous laisser envahir par les émotions, de tourner les pages avec curiosité, avides d’en savoir plus sur cette famille, sur cette réussite inouïe, sur la personnalité attachante de cette femme énergique, débordante de vie et d’idées, sur l’Inde, ce pays fascinant qui oscille entre modernité et tradition, pauvreté et opulence, ce creuset où Hindouistes, Musulmans, Sikhs, Chrétiens, Juifs, … cohabitent depuis des siècles, de moins en moins en paix malheureusement… Et puis, le récit prend une autre ampleur lorsque l’on retourne à Bombay. La distance n’existe plus, l’horreur est là, elle prend la forme de l’obscurantisme, du fanatisme et de l’intolérance. Au fil des pages, nous avons appris à connaitre Loumia et son époux, nous nous sommes attachés à eux et nous savons que certains passages seront durs à lire… Et cela n’a pas loupé ! J’ai pleuré non-stop pendant les trente dernières pages, même si, à aucun moment, Michèle Fitoussi ne bascule dans le pathos, dans le dégoulinant de bons sentiments. Elle reste sobre, digne et honnête, elle n’interprète rien, elle offre simplement la vérité à ses lecteurs. Justement, j’ai été profondément émue par ce récit parce qu’il ne s’agit pas d’une fiction mais de la réalité, cela n’est pas sorti de l’imagination de l’auteur, cela est arrivé, en vrai, il n’y a pas si longtemps et cela, on ne peut pas l’oublier, on le veut pas, on ne le doit pas.
Un récit fort, intense et touchant qui nous pousse à tourner les pages, à réfléchir aussi sur la violence de notre monde. | |
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