KONO Fumiyo - Le pays des cerisiers (OS)

Le pays des cerisiers
Fumiyo Kono

Hiroshima, 1947. Comment vivre normalement, comme une jeune fille, en ayant été témoin de tant d'horreur ? C'est sur cette interrogation que l'on ouvre “le Pays des Cerisiers”, récit poignant et lyrique sur la nécessité de se reconstruire et de s'apercevoir que la vie vaut quand même la peine d'être vécue...

Pour dire vrai, quand j'ai pris ce manga à la bibliothèque, je n'ai pas vraiment lu le résumé (je les lis des moins en moins j'ai l'impression). Mais la couverture m'a fait du charme, les couleurs pastelles m'ont accroché et il se dégageait du dessin beaucoup de légèreté, d'espoir, une petite lecture tranquille, une romance mignonne (je pensais au début que c'était un shojo d'ailleurs). Et donc je l'ai pris pour découvrir avec curiosité ce qu'il en retournait.

Eh bien.... J'avoue avoir été très surprise, je ne pensais pas que ce livre parlait en fait du post-Hiroshima. Personnellement je touche d'assez loin les mangas historiques, et je sais pourtant qu'ils n'ont rien pour me déplaire, mais c'est comme ça. Ce post-guerre, 10 ans après, une période assez courte mais longue à la fois.

J'ai donc lu ce manga avec beaucoup d'attention, mais je pense que même si on essaye de le lire avec plus de légèreté ça ne fonctionne pas forcément, en effet, le traumatisme est fort, il nous frappe tout le temps en suivant l'héroïne, il est là dans un recoin, il est derrière toujours collé à elle. Cependant des touches d'espoir sont parsemées tout le long de ce OS, cela nous évite de nous étouffer, les dessins aident aussi à voir les choses plus facilement, parfois assez brouillons, indécis, le petit côté "fleur bleue", on lui regrettera peut-être des traits plus rigoureux et moins tremblants.

Mais le mélange de l'histoire et du dessin font vraiment très bon ménage. Puis à la seconde moitié du livre, on est attaché à une autre histoire, mais liée à la première, j'ai eu un petit peu de mal à faire les liens, mais plus on avance, plus c'est limpide, c'est un témoignage, ceux qui sont restés, ceux qui ont subir, les enfants et parents qui ont vécu ce malheur. Des questionnements juste en ressortent, une tristesse mélancolique ce dégage de cette ouvrage, on le referme presque avec regret.

Je pense que c'est un seinen qui peut se relire, qui fait réfléchir sérieusement, un ouvrage qui a un impact et qui reste dans le fond positif, que se soit dans le sentiment qu'il dégage ou dans la couverture !