Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: TONG CUONG Valérie : Pardonnable, impardonnable Mer 28 Jan - 14:33 | |
| Pardonnable, impardonnableValérie Tong Cuong Sortie le 7 janvier 2015 Quatrième de couverture: Un après-midi d’été, alors qu’il se promène à vélo sur une route de campagne, Milo, douze ans, chute et se blesse grièvement. Ses parents Céleste et Lino et sa grand-mère Jeanne se précipitent à son chevet. Très vite, chacun va chercher les raisons de l’accident. Ou plutôt le coupable. Qui était avec lui ce jour-là ? Pourquoi Milo n’était-il pas à sa table, en train de faire ses devoirs, comme prévu ? Tandis que l’angoisse monte autour de l’état de Milo resurgissent peu à peu les rapports de force, les mensonges et les petits arrangements qui sous-tendent cette famille. L’amour que chacun porte à l’enfant ne suffira pas à endiguer la déflagration. Mais lorsque la haine aura tout emporté sur son passage, quel autre choix auront-ils pour survivre que de s’engager sur le chemin du pardon ? Un roman choral qui explore la difficulté à trouver sa place au sein du clan, les chagrins et la culpabilité, mais aussi et surtout la force de l’amour sous toutes ses formes.
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Fariboles Admin
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| Sujet: Re: TONG CUONG Valérie : Pardonnable, impardonnable Mer 28 Jan - 14:34 | |
| Ce n’est pas un secret, j’adore les romans de Valérie Tong Cuong. Ils ont un « je-ne-sais-quoi » de particulier, abordent des sujets souvent délicats, douloureux aussi et les personnages, si lisses en apparences, se révèlent toujours savoureux et bien complexes. En bref, ses romans nous parlent d’amour, d’entraide, de rédemption, de faux-semblants, … de la vie, la vraie, la belle et difficile vie ordinaire d’humains ordinaires tout simplement. Pardonnable, impardonnable, son dixième livre ne déroge pas à la règle. On le dévore, on le savoure, on se laisse happer par l’histoire et cela nous remue, nous remue vraiment !
Cela commence au milieu des rires, d’instants de joie et d’insouciance par une belle journée ensoleillée. Et puis, brutal, violent, douloureux, survient le drame. Hôpital, coma, dommages cérébraux, le petit Milo, l’âme de la famille, celui que tout le monde aime, ne sera plus jamais le même. Présente au moment de l’accident, sa jeune tante, la fantasque et trop jolie Marguerite, négligée depuis toujours par sa mère, protégée par sa sœur, désirée autant que haïe par son beau-frère, adorée par son neveu, est celle vers qui se tournent tous les regards, celle dont on attend les réponses et les explications. Pourquoi cela est-il arrivé ? Comment ? Autant de questions qui sonnent bien vite comme des accusations. Et c’est là, dans l’intimité feutrée d’une chambre d’hôpital que l’apparente normalité, banalité de cette famille va voler en éclats, exposant en plein jour tous les non-dits, toutes les rancœurs et faux-semblants tus depuis des années, depuis toujours …
Peut-on tout pardonner ? Peut-on tout accepter ? Y compris l’inacceptable, l’indicible ? Qui sommes-nous d’ailleurs pour juger et/ou pardonner ? Et que faire quand la faute est si grave, si douloureuse, le mensonge si grand que l’on ne peut, l’on ne veut pas pardonner ? Peut-on vivre avec de tels fardeaux, que l’on soit bourreau ou victime ? Valérie Tong Cuong vient titiller son lecteur, le confronter à sa propre moralité, le renvoyer à ses propres peurs, ses errances et ses doutes et elle fait cela de main de maitre. On ne ressort pas indemne de cette lecture, loin de là d’ailleurs. Chaque personnage nous livre tour à tour son histoire, les clefs de son passé et nous fait avancer doucement, douloureusement aussi parfois dans ce récit sombre mais non dénué d’espoir et de lumière. Si normaux, si lisses, les héros nous apparaissent alors dans toute leur complexité, capables d’amour fou, monstres par moments, ils sont surtout terriblement humains avec leurs failles et leurs faiblesses. J’ai eu peur parfois de m’enfoncer dans un récit trop triste, dans un excès de pathos, de « sur-peine » mais heureusement, l’auteur ne s’attarde pas trop et évite (de peu) la surenchère dans le malheur. Et puis, il y a la plume merveilleuse de Valérie Tong Cuong, cette écriture vive, ce don qu’elle a pour trouver le mot juste, celui qui fait mouche et nous frappe en plein coeur au détour d’un paragraphe. Certains mots nous hantent, nous heurtent, nous choquent. Avec elle, il n’est pas possible de rester à distance, de rester indifférent, de ne pas s’attacher à ses personnages, de ne pas les aimer, de ne pas avoir envie de les voir heureux, apaisés. Plus que des romans à lire, on a là des romans à vivre, à vivre pleinement, à chérir et qui surtout nous font grandir. | |
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