Mon avis :
Lors de sa sortie, il y a déjà 6 ans environ, Homo Vampiris avait piqué au vif ma curiosité. Par le plus grand des hasards, j’ai réussi à mettre la main dessus au détour de mes errances livresques, l’ajoutant donc à ma PAL. Il aura fallu attendre le début de cette année pour que je pénètre en ses pages.
L’histoire débute en Roumanie alors qu’un patient s’échappe d’une clinique très particulière. Il veut retrouver ses enfants. Nous découvrons également la vie d’une jeune étudiante qui prend un virage tout particulier. Une panthère noire massacre des hommes dans une suite luxueuse d’un hôtel. Quel est le rapport entre tous ces événements ? Que signifie le titre de ce roman : Homo Vampiris ?
La découverte fut en demi-teinte lors des premiers chapitres, car il me fut difficile de m’imprégner des personnages. Je ne comprenais que trop peu l’intérêt de nous en présenter certains que l’on ne voyait plus que parcimonieusement ensuite. Quels points communs peuvent-ils tous avoir pour que l’auteur prenne la peine de nous les présenter ?
Parmi ceux-ci, nous trouvons Zéro, patient évadé de « l’Usine », un albinos aux caractéristiques très intéressantes pour les chercheurs. Ashanti, un Africain balafré travaillant pour l’ONU. Fedora, une danseuse de ballet. Nina Kudelski, une jeune étudiante. Marcus, un cuisinier. Epone et Nemrod viennent compléter ces personnages que l’on retrouve au fil des pages. Je ne m’épancherais pas sur leurs descriptions pour ne rien gâcher.
Les questionnements sont bien nombreux et notre esprit s’y perd, cherchant le fil d’Ariane pour en trouver le bout. Longtemps, je suis resté sur le qui-vive, guettant du coin de l’œil cet indice qui recouperait toutes ces histoires, ces vies que nous dévoile Fabien Clavel. Jusqu’à ce que les rencontres viennent éclairer en partie les ténèbres qui me masquaient ces réponses.
Ainsi donc, c’est ainsi que le réel plaisir de lire ce roman est apparu pour ne plus me quitter jusqu’à la dernière syllabe.
Le point fort de cet Homo Vampiris est de ne pas abandonner trop facilement tous ces mystères, et de laisser notre esprit prisonnier de toutes les questions qui le hantent. Le sentiment de libération s’en révèle bien plus fort, bien plus salvateur lorsqu’enfin le dénouement nous ouvre toutes les fenêtres de cet univers. Ce que nous avions lu avec retenue, avec détachement, à la recherche d’une pointe d’intérêt qui tardait à venir, prend une toute nouvelle dimension, et illumine le récit d’une clarté nouvelle. C’était donc ça ! Voici la phrase qui pourrait vous échapper lorsque ce moment vous arrivera.
Une plume bien aiguisée, un style très agréable à lire, voici la clé de Fabien Clavel pour nous entraîner dans un récit qui nous fait visiter une version futuriste et presque apocalyptique (pour le retour en arrière technologique que connait le monde) où le vampirisme nous est présenté d’une façon qui ne manque pas d’originalité et vient sortir des clichés que nous rabattent bon nombre de médias et romans.
Ce roman présente donc l’intérêt de nous ligoter pour mieux se repaître de notre esprit torturé par les nombreuses questions qu’il déchaîne en nous. Et comme nous sommes masos, nous adorons ça. N’est-il pas des plus plaisants que de tendre la joue pour nous prendre une claque littéraire aussi forte que celle-ci ?
Sortez, sortez de vos lectures actuelles, rejoignez ces ténèbres qui habitent le monde et ceux qui le peuplent, voyez ce que le futur pourrait nous réserver et surtout ne soyez pas timides, foncez sur cet Homo Vampiris de Fabien Clavel !