Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: LAWSON Mary : Un hiver long et rude Mer 25 Mar - 10:22 | |
| Un hiver long et rudeMary Lawson Quatrième de couverture:Rien ne va plus chez les Cartwright. Alors qu'Emily s'apprête à donner naissance à son huitième enfant, qu'Edward, le père, cherche dans son bureau une échappatoire au chaos ambiant, que Tom, le fils aîné, s'enferme dans la dépression, Megan, fille unique de la fratrie et mère de substitution de chacun, décide de voler de ses propres ailes. À vingt et un ans, l'heure est venue pour la jeune fille de se libérer des siens. Adieu le Grand Nord canadien, bonjour le swinging London !
Pendant que Megan se cherche dans la Vieille Europe, les Cartwright, eux, tentent de survivre. Qui pour s'occuper du foyer, désormais ? Pour remplir le frigo ? Pour protéger Adam, quatre ans, et ses frères de la folie douce d'Emily, uniquement absorbée par son nourrisson et négligeant tout le reste ? Qui pour arracher Edward aux ruminations d'un passé qui le hante ? Accablé par la culpabilité depuis le décès de son meilleur ami, Tom, brillant étudiant, renonce chaque jour un peu plus à ses rêves... Et si le moment était venu pour lui d'assumer son rôle d'aîné ?
Le silence qui étouffe les Cartwright peut-il être conjuré ? Et si le plus difficile, parfois, était l'espoir ? | |
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Fariboles Admin
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| Sujet: Re: LAWSON Mary : Un hiver long et rude Mer 25 Mar - 10:23 | |
| Un livre hors du temps, hors du monde qui porte merveilleusement bien son titre. Un très joli voyage au coeur d’une famille ordinaire, intime, touchant et rudement bien mené, ce livre est vraiment une belle découverte !
Canada, 1966-1969. Les Cartwright habitent une petite ville du Grand Nord canadien où le temps semble suspendu pendant les longs hivers, rigoureux, froids, âpres. Rien ne va plus depuis longtemps au sein de cette famille nombreuse et débordée. Emily, la mère, n’est heureuse qu’enceinte et avec un bébé dans les bras. Résultat, malgré les avertissements du médecin, elle s’apprête à mettre au monde son huitième enfant. Le problème : elle néglige totalement ses autres enfants, délaisse son foyer et les tâches domestiques les plus élémentaires. Le père, Edward, directeur de banque, s’évade dans les livres, s’enfermant dans son bureau pour échapper au chaos de la maison et ne s’occupe pas non plus de sa progéniture. Tom, le fils aîné, celui qui semblait promis à un bel avenir, n’est plus que l’ombre de lui-même, s’enfonçant dans une sévère dépression après la mort tragique de son meilleur ami. Toute seule pour porter la famille à bout de bras, jouant à la fois la mère, la sœur, la femme de ménage et l’intendante, Megan, la seule fille de la famille, n’en peut plus. Elle rêve de partir, de vivre sa vie, loin du Canada, de la neige, de la maison. Son objectif : le swinginig London des années 60, toucher un peu du doigt l’insouciance de la jeunesse, être libre, enfin heureuse. Mais à Londres, rien n’est pas facile pour notre jeune canadienne … et pendant ce temps-là, la famille Cartwright tente de survivre, de se réorganiser après le départ de celle qui s’occupait de tout… Pas évident du tout quand les parents sont à la limite de la folie !
Mary Lawson nous livre, avec Un hiver long et rude, une très fine analyse de la dynamique familiale d’un foyer à la dérive, où plus rien ne va depuis des années. Son roman est sans concession, âpre, dur, il nous donne à voir la réalité, crue, brutale, sans joli filtre ensoleillé. Après le départ de Megan, il faut un certain temps aux hommes de la famille, Edward et Tom, pour réaliser à quel point la situation est désespérée, chaotique. La mère est plus que démissionnaire, elle est hors du monde, ne se préoccupe de rien, sombrant dans une forme de folie maternelle, rien ne la touche, ne l’atteint, elle en devient aussi misérable que haïssable. Pour s’en sortir, nos deux hommes ne vont pas avoir le choix, ils vont devoir revenir dans la vie réelle, briser le silence, la haine et le remord qui les rongent. Peu à peu, tout vole en éclats, tout est révélé et c’est fait avec beaucoup de finesse, de justesse aussi. On suit aussi Megan dans sa nouvelle vie à Londres. Pas vraiment celle dont elle rêvait, elle va voir ses rêves et illusions vite tombés face à la réalité. Rien n’est facile pour cette jeune femme courageuse, audacieuse. Mais elle ne se laisse pas abattre, elle a osé partir, claquer la porte, elle ne peut pas revenir sans être allée au bout de son voyage.
Un hiver long et rude n’est pas une joyeuse chronique familiale, pleine de miracles et de joie. C’est un récit sombre et dur mais non dénué d’une certaine tendresse. On s’attache aux personnages, on espère qu’ils vont enfin s’en sortir, voir la lumière au bout du tunnel mais le chemin est long, très long et vraiment difficile !
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