Mon avis :
La fiancée de Castlemora de Joanna Fulford nous emmène en Écosse au XIè s. Nous y retrouvons Isabelle, une jeune veuve de 18 ans. N’ayant pas conçu d’héritier avec son défunt mari, elle est renvoyée auprès de son père, le seigneur de Castlemora, par sa belle-famille. Entachée de sa prétendue infertilité, son avenir s’annonce bien sombre… Ce sera le couvent, ou accepter comme nouvel époux lord Ban, un seigneur sans terres, dépouillé de son domaine par Guillaume le Conquérant. À moins que le terrifiant Murdo, maître d’arme de Castlemora et amoureux d’Isabelle depuis de nombreuses années, ne trouve un moyen de se l’approprier…
Je n’ai pas spécialement accroché sur ce livre dont la lecture, sans être désagréable, ne m’a pas emportée. Peut-être la faute aux personnages qui répondent tous à des archétypes convenus. Le héros, Lord Ban, est beau, viril, bâti comme un dieu, courageux, intègre, protecteur, et cache au fond de lui une ou deux blessures secrètes. L’héroïne, Isabelle, est belle, sensuelle, intelligente, forte et fragile à la fois, et cache au fond d’elle une ou deux blessures secrètes. Le couple de personnages secondaires, Iain le Noir et sa femme Ashlynn, est construit sur le même modèle : à part la couleur des cheveux, rien ne change ! Leur histoire est d’ailleurs racontée dans un autre roman de l’auteure, The Laird’s Captive Wife. Quant à Murdo, le méchant, et bien il est vraiment très très méchant, cruel, sadique et lâche, d’ailleurs ses yeux sont froids et une vilaine cicatrice lui barre le visage... Bref, vous l’aurez compris, j’ai regretté le manque de nuance de ces personnages, d’autant plus que l’auteure avait je pense introduit assez de matière pour les complexifier un peu…
Malgré une écriture fluide et de nombreux rebondissements, ces personnages peu crédibles, quelques invraisemblances et facilités (peut-on VRAIMENT s’enfuir aussi facilement d’un château ?!!) m’ont donc empêchée d’apprécier le développement de la romance, les sentiments des protagonistes s’intensifiant peu à peu au fil des épreuves, et de me laisser prendre par les enjeux auxquels ils sont confrontés, notamment la question, cruciale pour la société machiste de l’époque et notre héroïne, de la conception d’un héritier. Quant au dénouement, il laisse quelques questions en suspens, laissant présager d'une éventuelle suite.
Pour moi, il ne reste donc qu’une romance un peu facile, qui n’est pas pour autant déplaisante et peut se lire pour passer le temps.