Mon avis:Jack Bradshaw, ancien diplomate supposé consultant en affaires mais soupçonné d'être trafiquant d'art, a été assassiné et son cadavre a été découvert par son ami Julian Isherwood. Gabriel Allon, espion et restaurateur d'oeuvres d'art est chargé de l'enquête.
Pour ce faire, il va devoir voyager un peu partout dans le monde, mais bénéficiera heureusement de l'aide de ses amis et contacts (y compris de la pègre), ainsi que de celle de « Barak », son équipe du Bureau, le service secret israélien dont il fait partie et dont il va bientôt prendre la tête.
Mais il semblerait bien que les adversaires de Gabriel soient prêts à tout, y compris à assassiner tous les témoins gênants... y compris Djihane Nawaz, une jeune femme que l'équipe de Gabriel a manipulée...
Dès lors, tous les coups sont permis.
Tout d'abord, un petit « avertissement » : Il s'agit ici de la quatorzième aventure de Gabriel Allon, alias Mario Delvecchio, alias... agent d'un service secret israélien connu sous le nom de Boulevard du Roi-Saül ou le Bureau. Cependant, je vous rassure tout de suite, nul n'est besoin d'avoir lu les treize tomes précédents des aventures de Gabriel pour comprendre cette
affaire Caravaggio.
En effet, bien que le lecteur se rende compte que le roman fait état de faits ou événements passés d'une importance telle qu'ils ne peuvent qu'avoir fait l'objet d'un autre livre, l'auteur parvient savamment à les évoquer de manière synthétique pour que tout le monde puisse comprendre le déroulement de l'intrigue. Qualité qui est importante car elle évite une frustration du genre : mais Qui est-ce ? Comment en est-il arrivé là ?
Cependant je dois avouer qu'ayant eu énormément de mal à poser ce livre une fois entamé (mon sommeil ne me dit pas merci), je pense essayer de me débrouiller pour trouver les tomes précédents de cette série qui m'a paru très accrocheuse (hein, qui a dit que j'avais déjà une pile-à-lire qui était prête à s'écrouler?)
Passons...
Nous retrouvons (ou découvrons, c'est selon) donc ici Gabriel Allon, futur chef du Bureau, un service secret israélien, en pleine restauration d'un tableau de Véronèse dans une église en Italie. Car Gabriel, non content de ses fonctions d'agent, est également un restaurateur de tableaux de talent (un talent qui frise le génie au point qu'il réussit à copier une toile de Maître sans problèmes). Mais ce calme apparent ne va pas durer ! Car le Général Cesare Ferrari, homme à la tête de la Brigade de l'Art italienne, menace de s'en prendre à un des amis de Gabriel si ce dernier ne découvre pas les responsables d'un meurtre...
C'est parti pour une enquête dans le milieu de l'art et des faussaires ! Et Gabriel ne va pas tarder à réaliser que non seulement le Général Ferrari lui a caché la raison première de l'enquête, mais également que son adversaire est quelqu'un d’extrêmement dangereux ! Personnage inspiré de quelqu'un qui existe réellement et est lié à l'actualité internationale...
De même, l'auteur s'inspire de faits historiques pour créer la trame de son histoire, comme il l'explique de manière brève dans une note figurant à la fin du livre. Note intéressante s'il en est...
A part ça, l'auteur nous offre dans ce livre une galerie (nous sommes dans le milieu de l'art après tout...
) de personnages extrêmement fouillés, où certains « truands » s'avèrent avoir plus de morale que des gens « normaux »... Car Gabriel, le héros du roman, est un personnage qui agit en permanence à la limite de la légalité, qu'il enfreint d'ailleurs quand le besoin s'en fait sentir : ainsi se livre-t-il à un vol d'oeuvre d'art, à une copie d'un tableau de Maître, à du détournement de fonds... assisté pour ce faire notamment par un assassin corse, un trafiquant parisien... Mais il y a également des vrais « gentils » dont fait partie la Djihane, jeune femme solitaire mais au combien forte, seule survivante de sa famille du massacre de Hama (la note de l'auteur révèle que ce massacre est un fait réel) et de vrais « méchants » (là, je ne peux vous en dire plus sans vous révéler une partie de l'histoire)
Et pour ajouter à l'intérêt du lecteur, Daniel Silva distille habilement tout au long du livre des notions artistiques, de restauration de tableaux... ce qui donne un côté un peu intellectuel mais ludique à la lecture.
Bref, un bon roman qui mêle espionnage et polar, et qui fait preuve d'une originalité plus qu'intéressante ! Un petit regret : même si j'ai énormément apprécié l'histoire, je n'ai pas réussi à m'attacher à l'un des personnages, ce qui fait que ce livre n'a pas été un coup de cœur...