SILVA Daniel - L'espion anglais

L'espion anglais
Daniel Silva

Sortie le 15 juin 2016

Quatrième de couverture :

Gabriel Allon au cœur d’une poudrière géopolitique à haut risque

En mer des Caraïbes, le yacht de luxe l’Aurora explose en pleine nuit, désintégré par une bombe. A son bord se trouvait une ex-princesse britannique, fraîchement divorcée du futur roi d’Angleterre. Sa mort bouleverse le royaume.
Il faut agir vite, discrètement. Le patron du MI6 se tourne vers Gabriel Allon, l’espion qui s’apprête à prendre la tête des services secrets israéliens. Méthodes peu orthodoxes et efficacité extrême, Allon est l’homme le plus à même de traquer le mercenaire suspecté d’avoir commis l’attentat. Un ancien membre de l’IRA, dont il faut absolument découvrir pour le compte de qui il travaille.

Avec un talent qui ne se dément jamais, Daniel Silva fait de L’Espion anglais une épopée géopolitique vertigineuse et fascinante, aux sombres et complexes implications. En écho, les ondes d’un passé tourmenté et violent.

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Mon avis:

Mer des Caraïbes, un yacht explose... Branle-bas de combat au Royaume-Uni ! Car l'une des victimes s'avère être l'ex-femme du futur roi d'Angleterre. Le MI6 veut à tout prix comprendre qui a pu s'attaquer à elle et surtout pourquoi.

Or sur la base de renseignements fournis par les services secrets d'un autre pays, de vieilles blessures se rouvrent : il semblerait bien que celui qui ait commis le crime soit le même que celui qui a commis plusieurs attentats sur le sol du Royaume-Uni, dont celui d'Omagh... Le chef du MI6 prend cela comme une affaire personnelle car il était à l'époque responsable de l'unité antiterroriste du MI5. Et il sait qu'il faut agir vite avant que le criminel ne disparaisse dans la nature ! Pour cela, il fait appel à Gabriel Allon ainsi qu'indirectement à celle de quelqu'un qui est supposé être mort depuis longtemps. Mais cela sera-t-il suffisant pour arrêter le « monstre » ?

Si vous avez lu ma chronique sur L'affaire Caravaggio, vous comprendrez qu'ayant beaucoup aimé celui-ci, quand j'ai vu qu'une des autres aventures de Gabriel Allon allait être éditée, j'ai sauté dessus.

Ici, peu d'histoires de restauration de tableaux, non, mais une histoire qui fait remonter de sombres souvenirs du passé : entre terrorisme, espionnage, vengeance... Et le tout est ouvert en fanfare avec l'explosion d'un bateau à bord duquel se trouvait l'ex-femme du futur roi d'Angleterre... Cela vous fait penser à quelque chose ? ;) (l'auteur s'explique au sujet de cette « similitude » dans sa note de fin de roman)

De même que dans L'affaire Caravaggio, il est question dans le roman de faits qui se sont réellement passés dont l'attentat d'Omagh, commis par l'IRA véritable, le 15 août 1998 en Irlande du Nord, qui a fait 29 morts et quelques 220 blessés. Il y est aussi raconté le fait que certains pays/services secrets (Iran, Lybie, mais aussi Russie …) avaient « sponsorisé » l'IRA pour créer des problèmes au Royaume-Uni ou encore avaient recruté des experts en explosifs...  

Et justement, dans le roman, Eamon Quinn, l'un de leurs anciens membres ( ! Attention, il ne s'agit que d'un personnage sorti de l'imagination de l'auteur!), artificier redoutable qui s'est « vendu » à l'international comme mercenaire, fait figure de grand méchant : ancien fanatique, il s'est mis à son propre compte... Cependant, sa route va croiser le chemin de deux personnes qu'il déteste : Gabriel Allon mais aussi « l'assassin corse » qui l'avait aidé dans le cadre de L'affaire Caravaggio.

Le roman va d'ailleurs faire la part belle à l'histoire de cet assassin : qui il est réellement, pourquoi il est devenu un assassin pour un parrain de la mafia corse... Et finalement, c'est ce personnage qui m'a le plus plu dans le récit. Il reste fidèle à lui-même, à ses idéaux, mais a une volonté de revanche lorsqu'il apprend que celui qui est à l'origine de la mort de la femme qu'il a aimée est de retour... (outre le fait que Gabriel fait appel à lui sur « ordre » de Graham Seymour, chef du MI6) Oui, j'avoue, j'ai un faible pour les personnages qui ne sont pas vraiment méchants sans pour autant être gentils.

Non pas que le personnage de Gabriel démérite dans les situations difficiles : il va en apprendre plus sur l'attentat qui a tué son fils, devoir envisager de « raccrocher » les armes pour prendre la direction du Bureau (service secret israélien) et par conséquent, renoncer à son amour pour la restauration de tableaux... mais pas avant une dernière mission qui lui est demandée par le chef du MI6, et ce alors même que sa femme doit bientôt accoucher de jumeaux. Mais, je ne me suis pas vraiment attachée à lui.

Bref, encore un sacré coup de maître de la part de Daniel Silva qui arrive à mêler d'une main de maître faits réels et faits romancés. Avec toujours, en fin de livre, une petite note explicative synthétique qui permet de mieux comprendre l'aspect « géopolitique » du roman.