Mon avis:
A la simple vue du titre et de la couverture, j'avais déjà une folle envie de tenir ce livre dans mes mains, de découvrir son histoire et ses personnages. C’est donc comme à mon habitude que j’ai pris possession de ce roman, vierge de toute idée préconçue puisque je ne lis jamais les résumés et quatrièmes de couvertures.
Une fois encore ma stratégie fût payante !
J’ai en effet adoré faire connaissance avec Étienne et Camille, leurs deux fillettes et leurs familles au lourd passif.
Étienne et Camille sont donc mariés depuis une vingtaine d’années et le temps n’a épargné ni leur couple, ni les deux personnages. Ils traversent en effet un passage à vide comme bon nombre de couples. Au fil des années, ils s’éloignent. Leurs carrières respectives et la naissance de leurs deux filles ont eu raison de la passion et les sentiments se sont émoussés pour ne plus laisser place qu’à la routine et la cohabitation.
Lors d’une nuit d’insomnie plus violente que les autres, Étienne fait le constat amer que son couple bat de l’aile et se fait la promesse de tout faire pour reconquérir sa femme et de nouveau la rendre heureuse. Ce fût là la dernière chose qu’il fit de son vivant puisqu’il succombera à ’une crise cardiaque cette même nuit. Camille découvre donc le corps inanimé de son mari au petit matin. Une fois le choc et l’effroi passé, les émotions et les sentiments de Camille restent aux abonnés absents. Elle est veuve mais ne ressent pas la profonde tristesse et l’infini désarroi qui devraient la ravager. Bien qu’étant rongée par les remords et se sentant « monstrueuse », elle assume pleinement ce qu’elle ressent et se refuse à jouer les veuves éplorées au risque de déplaire à son entourage et particulièrement à sa belle-mère. Il s’agira là pour Camille du premier acte posé sans se soucier du qu’en dira-t-on, en étant en parfaite harmonie avec elle-même.
Étouffée par l’ambiance lourde, endeuillée et sur-jouée qui règne dans la maison de famille lors de la réception qui suit les obsèques, Camille ressent un besoin irrépressible de prendre l’air et de s’échapper de ce carcan. Elle s’évade alors pour quelques heures et se pose à la terrasse d’un café. C’est là qu’elle va rencontrer Romain, un professeur de danse. Instinctivement attirés l’un par l’autre, Romain et Camille s’apprivoisent. Ce qui n’arrange rien à ses problèmes, bien au contraire car son comportement léger et déplacé compte tenu des circonstances ne fait que rajouter à sa culpabilité et son mal-être vis à vis de son tout récent veuvage, Étienne venant à peine d’être mis en terre. Pour couronner le tout, sa belle-mère menace de tenter de lui retirer la garde de ses filles en prétextant la grande instabilité de cette dernière. Camille va donc devoir faire face à un tas de soucis en même temps. Le lecteur découvrira comment elle se réapproprie sa nouvelle vie en tant que de femme (veuve) et comment Étienne bien que décédé aura un impact sur le bonheur de Camille.
Même si, de mon point de vue, le roman était cousu de fil blanc et que j’ai deviné tous les rouages de l’intrigue assez rapidement, j’ai passé un très bon moment de lecture. En effet malgré ce gros point noir, j’ai adoré les messages passés en filigrane par l’auteure à propos de la quête du bonheur. Ce roman est hyper positif, rempli de bons sentiments et de vérité. Le lecteur peut à de multiples reprises se sentir concerné de près ou de loin par l’un des sujets traités par l’auteure. Je salue tout particulièrement la plume si juste et si légère de Marylise Trécourt qui manie les émotions à la perfection, tout en finesse mais sans fioritures. Des émotions et des sentiments à l’état pur.