EPFEL Catherine - RAPTOR - Tome 2 : Amour Interdit

Amour Interdit
Catherine Epfel

Sortie en octobre 2015
Editions Amalthée

Quatrième de couverture :

(…) je ne veux pas, je t’en empêcherai, cet autre, je l’arracherai, je sais moi que tu n’es que douceur, amour (…)

Kévin ne sait plus envisager de vivre sans Yann. Malgré l’angoisse que Yann ressent à l’entraîner dans son enfer, il ne peut renoncer à Kévin. Mais Kévin parviendra-t-il à se séparer d’Agnès, qui est depuis toujours la femme de ses rêves ? Yann réussira-t-il à convaincre Max de l’aider à retrouver sa vie ?
Sur le présentoir de leur église à Berck, les bougies luttent pour ne pas s’éteindre, mais Raptor impose sa présence de noirceur et de violence. Kévin saura-t-il arracher chez Yann cet « autre », certainement le plus terrible obstacle à leur amour interdit ? Sans oublier que dans l’ombre, le Centre veille…

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Mon avis :

Le premier tome avait été une véritable découverte, un coup de cœur. Le second l'est tout autant, à un autre niveau. Catherine Epfel montre encore à quel point elle est une virtuose des émotions et des mots.

Le premier tome avait été celui de la découverte, celle de ces deux hommes, la naissance de leur amitié, de leur amour. Avec ce second tome vient la maturité. Ils s'aiment, ils le savent, sont conscients des sentiments de l'autre, ont confiance l'un dans l'autre et rien ne pourra jamais altérer cette confiance. Il leur reste cependant tellement d'obstacles à franchir. Tout d'abord ceux de Yann, ses démons, ses craintes, sa difficulté à s'abandonner, à ressentir. Toute la première partie du roman tourne autour de cela. On voit peu à peu Yann abandonner ses défenses, laisser le désir l'envahir, le dévorer, et c'est juste sublime. Alors qu'on s'attendait à de la douceur, leurs étreintes tournent à l'explosion des sens, l'envie frénétique d'aller toujours plus loin, plus fort. Ils s'aiment, se dévorent, se montrent insatiables tout en étant à chaque fois parfaitement repus après leur complet abandon. Et pour ajouter encore à la beauté de ces scènes, Catherine Epfel les émaille de paroles de chanson qui trouvent étrangement ici enfin tout leur sens. Un Je te promets (Jean Jacques Goldman pour Johnny Halliday) qui n'a jamais été aussi bien servi.
Dans la seconde partie, d'autres obstacles reste à franchir : le mariage de Kévin, le « travail » de Yann. Il reste Raptor, une identité qui lui colle à la peau et dont il n'est pas prêt de se détacher. Une seconde partie pleine de rebondissements, avec davantage de découpages, de protagonistes, qui recentre l'histoire dans son contexte et rappelle au lecteur le milieu dans lequel il évolue.

Et encore et toujours, ce style si particulier, si parfait pour cette histoire, décousu, fait de mots, de phrases courtes, de bouts de phrases. Il faut bien les premières pages pour parvenir à s'y faire à nouveau, mais une fois lancés, on oublie tout et on ne retient derrière le style, les mots, que les images et les émotions qu'ils font naître en nous. Une totale réussite.

La fin, en cliffhangher, rend l'attente du dernier tome insoutenable. Mais ça en vaut la peine, largement...

Petit clin d'oeil pour Charenton où Kévin finit par s'installer, qui est ma ville et que je ne pensais pas retrouver un jour en littérature...