LINKAM Iris - La grace et la graisse

Samuel Bred est un misanthrope fortuné souffrant d’obésité morbide. Pour réussir à maigrir, il engage des jeunes auxiliaires qui doivent l’empêcher de céder à sa gloutonnerie, quitte à l’attacher.
Mais il s’agit aussi d’un prétexte. En effet, Bred éprouve un plaisir pervers à détruire psychologiquement ses employées… jusqu’au jour où son antithèse, Camille Bareille, jeune, belle et mince, entre à son service.
La frêle jeune femme va se révéler tenace. Qui, de Samuel ou Camille, sortira vainqueur de cette confrontation ?

Mon avis

Un roman captivant qui génère des émotions violentes. Il n’y a que deux réactions possibles : soit on aime soit on déteste.

Monsieur Bred est obèse et atteint de boulimie. Il cherche à employer une femme qui l’aiderait à revenir à un poids normal. Mais son véritable but c’est de trouver quelqu’un qui sera son opposé et qu’il pourra faire souffrir. Quand il trouve Camille qui accepte toutes ses conditions étranges, et qui est tout son contraire, mince, gracieuse et belle, il pense avoir trouvé son bonheur. Cependant au fil des jours celui qui pensait dominer ce jeu étrange qu’il a instauré pourrait bien être pris dans ses propres filets.

Tout au long du roman des émotions sombres et violentes s’en dégagent, colère, mépris, peur et tout cela conduit vers une folie qui semble atteindre chacun des personnages.

Je ne suis pas arrivée à éprouver de l’empathie pour Samuel Bred, l’employeur, bien qu’on se doute qu’il a dû subir quelque chose de terrible qui a marqué son esprit et l’a entrainé dans les profondeurs où il se trouve. On a l’impression qu’il « contamine » tous ceux qui l’entourent et même Camille d’une certaine façon. Camille qui va s’acharner sur lui pour qu’il trouve la rédemption et qui au passage en paiera le prix. Malgré tout, l’on pressent que le bonheur, ou tout du moins la paix leur sera refusé.

C’est prenant et addictif, l’auteur sait jouer avec les mots, des mots beaux en certaines occasions et puissants tout au long. On ressent pleinement ce que vivent les personnages, dégout, haine, désespoir, et elles pénètrent l’esprit même quand c’est incompréhensible pour nous.
Que l’on aime ou pas ce genre, La grâce et la graisse vous marque, bien que la chute reste prévisible.