Luxx
Messages : 127 Date d'inscription : 10/12/2013
| Sujet: HOPE Oxanna, L'apôtre de l'ombre Jeu 19 Mai - 20:44 | |
| " /> L'Apôtre de l'ombreOxanna Hope Rebelle Sortie Avril 2016 Quatrième de couverture :Quatre corps enterrés à la va-vite dans un jardin bourgeois. Quatre autres ici ; quatre autres là, et toujours ce même pentacle gravé sur les murs...
Pour Thomas Van Eecke et Maxime Lanier, les officiers de la PJ lyonnaise confrontés à ces crimes sordides, ce n’est qu’une enquête de plus. Pourtant, celle-ci va très vite déraper, se compliquer et s’enliser pour se teinter d’une étrange et inquiétante aura magique.
Ils découvriront, à leurs dépens, que le mal est plus profond. Un mal qui vous ronge de l’intérieur et vous foudroie en un éclair. Un mal sans remède... Lien Amazon | |
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Luxx
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| Sujet: Re: HOPE Oxanna, L'apôtre de l'ombre Sam 21 Mai - 10:09 | |
| Mon avis :
Pour vous parler de ce livre, je vais une fois de plus distinguer le fond de la forme, afin d’être la plus juste possible. Cela étant, ma conviction reste que l’un ne va pas sans l’autre, mais je sais que beaucoup de lecteurs ne sont pas aussi gênés que moi par les défauts de langue.
Le fond d’abord. Sur une trame de policier classique, l’auteur brode une variation teintée de magie ; l’enquête initialement centrée sur le tueur va glisser peu à peu sur le passé de l’un des enquêteurs, qui semble mystérieusement lié à cette affaire. Si la connotation fantastique ne m’a pas plus emballée que ça par goût personnel, il est vrai qu’elle amène une certaine nouveauté au genre ; je pense qu’il aurait été intéressant qu’elle intervienne un peu plus tôt dans le roman. Les dialogues sont savoureux et naturels, et les personnages assez intéressants et développés. L’intrigue en revanche manquait pour moi de rebondissements – trop peu de suspects aux motivations trop vite dévoilées – et le rythme général m’a paru mou : il se passe trop de temps entre le moment où l’on pressent les choses et le moment où elles se confirment, à mon sens. La chute est très bonne, et mérite que l’on s’accroche jusqu’au bout.
J’aimerais donc pouvoir dire que cela se lit bien, mais malheureusement l’écriture m’a beaucoup dérangée. D’une part, la plume de l’auteur en elle-même, si elle est parfois très belle, me semble peu adaptée au policier et davantage à la fantasy. Je m’explique : il s’agit d’un style baroque, très détaillé et très imagé. Certaines métaphores sont d’une réelle élégance, et j’aime assez que l’on s’attarde parfois sur les volutes d’une fumée de cigarette avec poésie. En somme, tout cela va très bien lorsque l’on décrit un monde imaginaire, où tout est nouveau pour le lecteur et où tout doit donc lui être décrit, parfois de façon onirique. En revanche, dans le cadre d’un polar, où le rythme a son importance, le lecteur peut s’impatienter de se voir conter dans le détail comment le protagoniste prend sa douche ou la façon dont il boit son café. Le revers du baroque c’est le bavard ^^ J’ai donc regretté la multiplication des descriptions et surtout des métaphores parfois un peu abusives, comme celle-ci : « Ce logiciel était plus capricieux qu’une vieille pucelle en mal d’amour » (même si elle me fait rire !) Mais à nouveau, dans un autre genre, le style de l’auteur ferait sans doute merveille.
Ce qui est bien plus dérangeant pour moi, et ce d’autant plus que je rencontre ce problème de plus en plus fréquemment dans mes lectures, ce sont les coquilles et les fautes d’orthographe. Personne n’est à l’abri, bien sûr, mais il me semble tout de même qu’il y a des gens rémunérés pour les traquer et éviter qu’on les imprime. Là, il y en a trop. Je ne parle pas seulement des approximations de vocabulaire (« Comme un poisson privé d’air »… heu, d’oxygène peut-être, mais un poisson privé d’air se porte très bien, en fait. Autre exemple, l’emploi du terme familier « transbahutage » dans ce qui est sensé être un rapport officiel d’autopsie) des coquilles (faute de frappe, cafouillage dans les majuscules, oubli de ponctuation), mais aussi de véritables fautes de français : « Vivement que ce putain de connard soit […] balancé en tôle ». Ahem. En taule, donc, à moins de vouloir le transformer en métal ondulé par je ne sais quel procédé alchimique. J’arrête ici le catalogue, mais il y en a d’autres et je trouve ça inadmissible. Quand j’étais môme, on me disait qu’un lecteur assidu apprenait du même coup l’orthographe et enrichissait son vocabulaire, mais ce ne serait pas le cas avec cet ouvrage.
En somme, si le texte mériterait une sérieuse relecture, L’apôtre de l’ombre reste un agréable roman plein de mystère, dans lequel ténèbres et poésie se heurtent au réalisme brut du thriller. | |
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