ALEXANDER Nick - L'Autre Fils

Quatrième de couverture :

Depuis des années, Alice vit dans le mensonge, affichant un bonheur conjugal et familial parfait, bien loin de la réalité. Elle n’est restée avec son mari que pour protéger ses enfants et ces derniers se sont pourtant éloignés d’elle. Son fils aîné, banquier brillant et ambitieux, s’est installé près de chez ses parents mais sa jeune épouse s’évertue à tenir Alice à distance. Quant à son autre fils, qu’elle n’a jamais réussi à cerner, il a choisi de parcourir le monde si bien qu’Alice ne sait même plus sur quel continent il se trouve.

Peu à peu, elle ne parvient plus à accepter ce quotidien morose et artificiel. Les questions se bousculent dans sa tête : a-t-elle fait le bon choix en maintenant à tout prix un bonheur de façade ? Que se passerait-il si elle cessait brusquement de faire semblant ? Comme dans tous ces romans qu’elle dévore, la vie peut-elle réserver des surprises dans ses derniers chapitres ?

Un désir grandit alors en elle : donner un grand coup de pied dans la fourmilière et surtout, faire passer son bonheur avant celui des autres. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sent son cœur battre la chamade. Osera-t-elle changer le cours de sa vie ?

Mon avis

Ce roman est merveilleux, je ne trouve pas d’autres mots pour le décrire, juste merveilleux. Et j'ai adorée! Sans se rendre compte on se laisse happer par cette tranche de vie que nous dévoile l’auteur. Une famille avec des membres en apparence ordinaire, mais pourtant si complexe.

Le roman est divisé en quatre parties et chacune fait entendre une voix. Celle d’Alice tout d’abord, une mère avant tout, puis une épouse et enfin une femme de 69 ans, qui regarde sa vie et se demande si elle a fait les bons choix. Ensuite de ses 2 fils à tour de rôle, Tim et Matt. Vulnérables tous les 2 et portant à l’âge adulte les séquelles des évènements de leurs enfances. On a aussi doit ça et la aux pensées et réflexions d’autres protagonistes qui nous éclaire sur certains faits. Le tout rend le roman plus profond, plus corsé.

Il s’agit de l’histoire d’une famille dysfonctionnelle dont on pourrait juste voir la laideur apparente de leur réalité, la violence, la distance ou l’indifférence. Mais dont chacun des membres m’a vraiment touchée, dans leurs désirs d’acceptation et d’amour, dans les erreurs commises et leurs incompréhensions. Il n’y a pas de grande course poursuite, et on se doute de certaines choses au bout de quelques pages, mais c’est un roman humain je pourrais dire à défaut d’autre qualificatif. Il se concentre sur les personnages, leurs désirs, leurs émotions, leurs craintes, leurs espoirs. Sur leurs choix et leurs conséquences, sur ce qu’ils projettent et ce qu’il en est réellement. Bref sur la vie réelle de plusieurs personnes qui pourraient sans doute s’identifier à l’un ou l’autre des personnages.

Et j’ai tourné la dernière page avec des larmes aux yeux en étant heureuse pour eux, en voulant plus, plus d’Alice, de Matthew et de Bruno, de Tim et de Nat et étrangement de Ken aussi, le mari d’Alice même si c’est le personnage le plus antipathique du roman. Parce que dans mon envie de plus il y a cet espoir que le changement pourrait l’atteindre lui aussi.  Et puis ce roman a su me rappeler cette certitude qu’il n’en faut vraiment pas beaucoup pour être heureux, quelque chose que l’on a tendance à oublier quand on est submergée par la vie quotidienne. Et que le courage ne réside pas toujours dans des actes héroïques, juste en faisant ce qui est juste pour soi et ses enfants.