Karen Admin
Messages : 12159 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 45 Localisation : Paris
| Sujet: HALL JT - Forest of Thorns and Claws Jeu 22 Juin - 8:34 | |
| Forest of Thorns and ClawsJT Hall Riptide Publishing Sortie le 15 mai 2017 Quatrième de couverture :
Donovan McGinnis, a veterinarian and conservationist at a research center in Sumatra, is fighting to save the rainforest from poachers and politicians alike. One day he discovers a tigress trapped by a snare, and while treating her injuries, she bites him. He becomes ill with strange symptoms that leave him feverish and dreaming of the jungle and blood.
Kersen and his family are part of the Siluman harimau, a clan of tiger shifters hidden away in a secret village near the rainforest. When Kersen’s sister is caught, he knows he must free her before she infects someone with their magic and reveals their secret.
But Donovan has already been turned, and only time will tell if he can control the tiger within. Kersen must help him, but will the fierce attraction between the pair bring ruin to them all? With the rainforest under threat from outside forces, they may be doomed anyway, unless Kersen and Donovan can find a way to defeat the danger from inside and out.
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lowooh
Messages : 56 Date d'inscription : 26/03/2017 Age : 39
| Sujet: Re: HALL JT - Forest of Thorns and Claws Jeu 22 Juin - 9:19 | |
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Salut les boudeurs et les boudeuses, aujourd’hui on se retrouve pour une revue de Forest of Thorns and Claws de J.T. Hall, un titre qui m’avait vraiment fait de l’œil à la lecture de son résumé et qui m’a laissé en fin de lecture avec des sentiments vraiment mitigés, voire face à une complète déception. Je vous explique tout ça dès maintenant. Le petit monde littéraire des métamorphes étant massivement représenté par les histoires de loups-garous, j’avais été particulièrement enjoué de découvrir dans les sorties de mai qu’un auteur avait opté pour une histoire de tigres-garous. Surtout que celle-ci promettait de se passer au plus près de l’habitat naturel de leur contrepartie animale : Sumatra, ce qui promettait un véritable choc de culture et des possibles intrigues, difficultés et revirements de situation dus à la mentalité des habitants de l’île et de son cadre social, sociétal et politique. Bref j’en salivais d’avance.
Pour vous faire un résumé rapide de l’histoire, le livre suit la romance et les aventures de deux personnages principaux : Donovan McGinnis, un vétérinaire et conservateur anglais travaillant dans un centre de recherche à Sumatra et Kersen, un jeune métamorphe tigre de la tribu de Harimau Jadian vivant recluse au tréfonds du foret humide. Donovan, 100% humain au début du roman va, suite à une morsure infligée par Gemi, la sœur de Keren, se retrouver infecté par le gène métamorphe et par ce biais devenir lui-même un tigre-garou. Changement qui va être le déclencheur des péripéties développées par la suite dont, la rencontre entre Donovan et Kersen, leur attirance immédiate, la confrontation de notre vétérinaire avec les autres membres de la tribu et aussi, entre autres, si je puis dire ainsi, l’appropriation et l’acceptation par Donovan de son tigre intérieur et de sa nouvelle condition.
Les choses se présentaient donc bien pour Forest of Thorns and Claws et pour le coup j’ai débuté ma lecture avec un certain entrain et j’étais assez conquis. L’écriture est fluide et est rendue agréable par le style de l’auteur assez léger, mais qui n’abandonne pas pour autant les descriptions. Celles-ci sont simples, mais permettent une très bonne visualisation des lieux et une bonne caractérisation des personnages tout en évitant les lourdeurs et le too-much. L’auteur a aussi privilégié l’utilisation d’un vocabulaire simple, mais riche, et des syntaxes de phrases assez classiques, ce duo fonctionnant à merveille pour le lecteur francophone que je suis et pourrait même être assez accessible pour des personnes ayant une pratique de la langue anglaise plus faible. Le récit bénéficie aussi de l’alternance de points de vue des deux protagonistes. C’est une pratique dont je suis assez friand, car elle permet de bien rentrer dans l’histoire et de se sentir proche des différents héros, et elle est ici justement utilisée. Le texte évolue naturellement et grâce à cette alternance on assiste aux situations à différents moments et endroits qui viennent enrichir l’histoire et son développement. Toujours dans les points positifs, JT HALL a fait un travail de recherche conséquent sur la région de Sumatra, que cela soit sur les données géographiques, sociales ou politiques et cela se ressent fortement par des présentations justes et crédibles des séances politiques et du travail des organisations de protection la faune et de la flore avec entre autres leur combat face au braconnage et au lobbyisme des puissances étrangères. Franchement là-dessus, je lui titre mon chapeau.
À la lecture de tout cela, vous vous demandez sûrement où cela s’est gâté ? Ce titre semblant disposer de toutes les composantes d’une lecture agréable, une histoire de base sympathique et originale, un auteur qui m’était encore inconnu, mais disposant d’un nombre important de titres plutôt bien notés à son actif et un nombre de page convenable comme je ne suis pas fan des nouvelles courtes. Et bien c’est simple, malgré un bon début et des qualités que l’on ne peux renier, le livre additionne une bonne dose des clichés qu’on peut retrouver dans les livres histoires de métamorphes dont certains en totale inadéquation avec le félin dont il est l’objet. Alors, si vous êtes fans des Âmes sœurs avec des je t’aime au bout d’une pipe, vous serez servis. Par contre moi, je n’ai même pas attendu la première sodomie pour être blasé et commencer à lire en sautant des paragraphes. Et je peux vous assurer que malgré ça je n’ai pas loupé grand-chose de la fin de l’histoire. C’est d’ailleurs sur ce point que je parlais de non-respect du caractère du tigre. L’auteur a bien essayé d’expliquer que là-dessus les métamorphes divergeaient, mais ça fonctionne mal et le livre perd en crédibilité. Le tigre est un animal solitaire qui n’est pas monogame à vie et on s’attend généralement dans une bonne histoire de métamorphe que les particularités de l’animal se retrouvent dans sa composante humaine. C’est d’ailleurs dommage que la romancière est volontairement fait fis de cet héritage au profit d’un excès de romantisme, car jusqu’à présent elle avait réussi à sortir de l'édulcoration que l’on retrouve régulièrement et à conserver un caractère dur et bestial très réaliste qui se rapprochait par exemple de celui dans Hemlock Grove. L’infection et la mutation sont des étapes douloureuses tout comme l’est la transformation de l’Homme à la bête. Pourquoi ce travail si c’est pour le rendre caduc par l’utilisation de clichés sur des points qui auraient gagné à être traités avec autant de réalisme. En parlant fellation et pénétration, idem, c’est bourré de déjà vu et de situations préconçues sorties tout droit du sexe gay pour les nuls. On y retrouve même le coup des ciseaux. Amis auteurs, si vous me lisez, arrêtez avec ce mouvement des deux doigts ou tentez-en la pratique sur vos partenaires, c’est difficile à moins qu’il soit doté d’un orifice très fortement dilaté. Et si vous écrivez une histoire de garou quelque chose, je vous en conjure, arrêtez de justifier le non-port d’un préservatif par leur soi-disant immunité aux MST. Autre point qui joue en la défaveur de cet ouvrage, le contenu. À partir du milieu du livre, on est limite dans du remplissage et certains points qui auraient pu servir de départ à de nouveaux développements pour enrichir l’histoire, se sont vu balayés d’un revers de plume ou contés en quelques lignes. Pour ne citer qu’un élément qui aurait pu être intéressant, mais que l’auteur a traité uniquement en surface, la question de l’homosexualité dans cette région du globe. JT HALL nous fait quelques allusions ici et là, que c’est tabou, voire complètement condamnable, mais au final elle fait s’embrasser Kersen et Donovan devant le domicile de ce dernier et règle tous les possibles problèmes par un « chez les métamorphes, il n’y a pas de soucis ». Sérieusement What The Ever Loving Fuck ? Enfin et je terminerai sur cela, si vous disposez d’un tic de langage, je vous en supplie, évitez de les incorporer dans vos écrits. Je n’ai pas compté le nombre de fois que l’auteur a utilisé le terme « cripes », mais c’était suffisant pour que je m’en pose la question.
Vous l’aurez compris, ce titre de JT HALL est au final une déception pour moi. J’ai d’ailleurs dû lui mettre la note de 2,5 étoiles (sur 5) sur Goodreads à la fin de ma lecture et ça m’a fait mal. Oui ça m’a fait mal, car j’en attendais tellement plus et que le début était fortement prometteur, mais l’addition des clichés, la superficialité et la longueur de sa deuxième partie ont eu raison des qualités de ce texte et de son idée de base originale et alléchante. Au final Forest of thorns and Claws s’adresse plus à un public amateur de romance légère qu’à celui des mordus de métamorphes et de romance paranormale avec un minimum de contenu. Pour synthétiser je le recommanderai plus aux fans des sorcières de Waverly Place qui aiment les pornos de Cocky Boys qu’à ceux de Teen Wolf qui préfèrent les scènes de chez TimTales.
Dernière édition par lowooh le Jeu 22 Juin - 9:22, édité 3 fois | |
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