GREEN Simon R. - TRAQUEMORT - Tome 3 : la guerre

Traquemort tome 3 : la guerre
Simon R. Green

Sorti le 17 février 2017

Quatrième de couverture :

« Je te vois, Traquemort. Tu auras beau te débattre, la destinée te tient entre ses griffes. »

Et cette destinée a fait d'Owen Traquemort un proscrit dans un empire interstellaire où règne la tyrannie, l'injustice et la corruption. Mais la rébellion est lancée et il en est aujourd'hui la figure emblématique. Les forces de la révolution sont en marche, l'heure est venue de frapper. Et le chemin se dessine qui conduit de la planète rebelle de Brumonde à la capitale Golgotha, noyau de l'Empire, où se terre l'impératrice Lionnepierre au coeur de son palais souterrain.

C'est un chemin de sang. Armes terrifiantes, pièges malicieux, trahisons et revirements, il ne sera rien épargné au Traquemort et ses compagnons pour aboutir à l'ultime affrontement contre la « Garce de fer ». Allumer le feu d'une révolte est une chose, gagner la guerre en est une autre.

Voici la troisième époque de la geste Traquemort.


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En apnée...

Mon avis :

Question : est-il possible d'écrire un livre de quasiment 800 pages qui ne parle que de combats et de guerre sans que le lecteur trouve cela lassant ?
Réponse : oui, Simon R. Green l'a fait, avec ce troisième tome de l'éblouissant space-opéra qu'est la série "Traquemort". Franchement, adapté au cinéma, ça pourrait être grandiose, même si une telle adaptation laisserait forcément de côté les aspects les plus fins de l'histoire (comme cela a été le cas pour "Dune" de Frank Herbert).
Dans chacune des quatre parties du livre (il n'y a pas vraiment de chapitres, juste quatre plus ou moins longues parties), la guerre est là, omniprésente, avec ses excès, ses revirements de situation et ses surprises. Entre les changements opérés chez les héros par le Labyrinthe de la Folie - et qu'ils n'ont pas encore tous découverts eux-mêmes -, les retournements d'alliance, les traîtrises, les complots, les intérêts personnels, impossible de s'ennuyer une seule seconde dans ce livre. Parfois même, il faut le reposer pour respirer un peu, et retrouver un semblant de calme en observant un environnement familier avant de replonger au milieu des combats.
J'ai lu bien des livres parlant de guerre, mais celui-ci remporte sans doute la palme, en particulier avec sa deuxième partie, profondément glaçante, et qui démontre une fois de plus le talent que possède l'auteur en matière de manipulation d'un environnement familier. Je parie que vous ne regarderez plus jamais certaines choses en principe rassurantes après avoir découvert Hacelmada...
Heureusement, l'humour so british de l'auteur permet de désamorcer la tension. Ses personnages ont le chic pour dire LA phrase qui tue... Rubis Voyage est étonnamment douée à ce jeu-là, mais elle n'est pas la seule. Hazel d'Ark se défend bien, elle aussi.
Car oui, contrairement à bien des auteurs en SF, Simon R. Green accorde une part importante aux femmes dans ses livres, qu'il s'agisse de Lionnepierre, la Garce de Fer, ou de Jenny Psycho, qui a survécu à l'enfer du Ver, et tant d'autres encore. Ses personnages féminins sont aussi complexes que ses personnages masculins ; à part quelques-uns, il est difficile de complètement les haïr ou de complètement les aimer. En ce qui me concerne, ma préférence va à Kit Estivïle, le Petit Tueur, réputé pour être froid et sans âme, mais qui, avec son ami David Traquemort, va découvrir des sentiments qu'il ne croyait pas posséder. Eh oui, déjà lorsque j'avais lu cette série pour la première fois (rappelons qu'elle a été écrite en 1997), j'avais été frappée par les diverses allusions à l'homosexualité de certains des personnages. À l'époque, ce n'était pas si courant.
Enfin, dernière chose que j'ai appréciée, c'est que l'auteur ne s'arrête pas à la fin de la guerre ; l'épilogue est, à ce sujet, très clair : les prochains tomes parleront de la reconstruction de l'Empire, et il est est déjà dit que tout n'ira pas pour le mieux dans le meilleur des mondes...