Mon avis : Une magnifique histoire d’amour qui se crée et grandit dans l’adversité et la terreur. Amheliie explore encore de nouveaux territoires, très actuels, qui nous touchent à l’âme et au cœur. C’est angoissant, c’est poignant, c’est émouvant, mais au final on ne retient que le message d’amour et d’espoir, la foi en l’Humanité…
Voilà des mois que les destinées d’Ella et Sloane se sont croisées sans que jamais l’un d’eux ose faire le premier pas. Des mois qu’ils ne sont que la fille du siège E19 et le gars du siège E17, les places qu’ils occupent systématiquement au cinéma. Tous deux cinéphiles passionnés, ils se sont rendus compte rapidement qu’ils partagent les mêmes goûts, en plus de la terrible habitude toujours au même endroit. Et ils se plaisent physiquement mais aucun d’eux n’a encore osé briser leur routine en abordant l’autre. Jusqu’à ce jour fatidique où l’Horreur frappe Londres en son cœur…
Ella et Sloane se retrouvent à cinéma et, grâce à Maddie, sa meilleure amie, Ella prend enfin son courage à deux mains en s’installant en E18 et se présentant à Sloane. Mais soudain des coups de feu éclatent et le cauchemar débute. Un cauchemar qu’ils vont tenter de surmonter ensemble sans espoir vraiment d’y parvenir…
"A quel moment nous avons emprunté le chemin de la reconstruction à travers celui de l’amour ?"
Après des premiers chapitres percutants et très durs, le roman prend une tournure beaucoup plus lente. Une nécessité absolue au vu de l’histoire. Ella et Sloane se retrouvent et s’échappent ensemble pour s’éloigner de la folie et des cauchemars. Ella surtout ne parvient pas à remonter la pente et se sent sombrer. Sloane devient son ancre et sa planche de salut. Quant à Sloane, il se rend compte que seule Ella est capable de le calmer la nuit quand ses pires souvenirs remontent à la surface. Ils n’étaient que des inconnus mais des circonstances tragiques les ont poussés à se rapprocher comme jamais, à se découvrir enfin, à se soutenir et s’aimer. Et c’est d’autant plus long et difficile que les événements de Londres n’ont fait que se rajouter à d’anciennes blessures tout aussi traumatisantes. Pour tous les deux. Blessures dont on découvre la teneur au fil du récit.
C’est donc vraiment complètement différent de ce à quoi Amhéliie nous a habitué dans ses précédents romans. Cette lenteur, cette douceur, cette quasi absence de sexe. Et c’est juste ce qu’il fallait. Et cela n’en reste pas moins incroyablement intense et émouvant, d’autant que c’est couplé avec son style percutant et si juste. J’ai particulièrement adoré toutes les métaphores autour de la musique et du cinéma.
Bref, un grand roman qui m’a énormément touché et qu’il faut lire absolument !