RAHOLA Pilar - Rose de cendres

Rose de cendres
Pilar Rahola

Éditeur : Belfond
Sorti le 8 novembre 2018

Quatrième de couverture :

Prix Ramon Llull 2017, un roman historique passionnant qui nous plonge, à travers le tumultueux destin d'une dynastie familiale, au cœur d'un épisode sanglant de l'histoire de Barcelone : la " Semaine tragique ".

D'origine modeste et issu d'une famille républicaine, Albert Corner a combattu lors de la première guerre d'indépendance de Cuba. À son retour au pays, il n'a plus qu'une idée en tête : s'enrichir, quitte à verser dans la criminalité. Des années plus tard, il jouit d'un statut d'homme d'affaires reconnu.
Mais, en 1909, la révolte est aux portes de la ville : le syndicalisme ouvrier affronte violemment le gouvernement espagnol au sujet de la mobilisation pour la guerre au Maroc. Et dans cette Catalogne au bord de l'explosion, les enfants Corner pourraient bien trahir les idéaux fraîchement bourgeois de leur père. Entre les aspirations révolutionnaires des uns et les désirs d'émancipation des autres, l'équilibre de la famille et des affaires est en danger...

Ou comment emporter le lecteur dans les méandres de l'Histoire

Mon avis :

Ce livre est tout simplement magistral. A travers la destinée d'une famille, l'auteure nous emporte dans la Semaine tragique de Barcelone. Cela n'a rien d'une leçon d'histoire ennuyeuse, bien au contraire ! Les actes et positions politiques des différents membres de la famille Corner nous permettent de comprendre comment cette terrible semaine a pu se produire. Peu familière de l'histoire espagnole, ce livre m'a également permis de mieux appréhender les événements qui se sont déroulés il y a quelques mois en Catalogne, et qui découlent d'un antagonisme ancien, qui, je le crains, ne s'effacera pas de sitôt.
Quant aux personnages, je ne me permettrais d'en juger aucun. Tous pensent bien agir, tous ont leurs raisons. Peut-on en vouloir à Albert de refuser que les siens connaissent ce qu'il a connu à Cuba ? Ou à son fils aîné de se conformer aux enseignements de l’Église, lui qui a été élevé selon ses principes ? N'oublions pas que nous ne sommes qu'au début du 20e siècle, et que l’Église a toujours eu une très forte influence en Espagne... Alors oui, c'est vrai, ma préférence va à Enric, qui n'accepte pas son homosexualité - encore une fois, le poids des règles sociales... - et qui ne s'acceptera jamais vraiment lui-même, ou alors pendant de trop courts moments, mais elle va surtout à Merceneta, la douce et effacée Merceneta, qui se révèle en réalité d'une force insoupçonnée, et qui, à sa manière, mènera sa propre révolution.
#PilarRahola
#NetGalleyFrance