RENCONTRE AVEC NORA ROBERTS
ASHFORD CASTLE - CONNEMARA - IRLANDE
18 AOÛT 2019 Pour voir
l'ALBUM DE LA RENCONTRE J’ai rencontré Nora Roberts et je n’arrive toujours pas à le croire. J’ai grandi avec ses romans, je suis une fan inconditionnelle de ses séries (je suis moins accro à ses stand alone. J’aime tellement son idée de la famille, des amis et toutes les intrigues et touches paranormales de ses histoires), elle m’a fait vivre mille et une aventures, m’extasier sur des métiers qui m’indifféraient totalement (qui n’a pas voulu devenir souffleur de verre après avoir lu Maggie la Rebelle, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres) et surtout donné tellement envie de visiter l’Irlande, parcourir le comté de Clare, aller boire un verre dans un pub à Ennis et Galway… Et aujourd’hui c’est chose faite, pour elle, grâce à elle…
Avec Sofia, quand on a su que Nora Roberts organisait cet été une rencontre en Irlande, on s’est dit que c’était juste impossible de passer à côté de ça ! On a tout booké en moins d’une heure, cochant du même coup deux rêves sur notre liste : visiter l’Irlande, rencontrer la reine de la romance.
L’événement s’est déroulé le dimanche 18 août à Ashford Castle, en plein Connemara, entre deux lacs, non loin de Galway. Et l’endroit est juste enchanteur. Dès que nous sommes arrivés nous en avons pris plein la vue et en avons profité pour nous détendre au soleil avant la rencontre avec The Queen. Tout était parfaitement organisé, nous étions très peu nombreux et un sac rempli de goodies nous attendait sur nos chaises. Avec Sofia, nous nous sommes assises devant, histoire d’en profiter au maximum. Et durant plus d’une heure, Nora Roberts a répondu aux nombreuses questions qui lui étaient posées, d’abord celles de la modératrice, une auteure locale, puis celles du public. Et tout était juste PASSIONNANT ! C’est incroyable à quel point elle est droite dans ses bottes, elle sait où elle va, sait comment y parvenir et fait tout pour réussir.
On a surtout parlé de sa carrière et de la manière dont elle parvient à écrire si vite. Nora a enfin écrit plusieurs centaines de romans et ça n’a rien d’un miracle. On a l’habitude de rager ses écrits en trois catégories : ses trilogies (même si parfois cela va au-delà des trilogies), ses stand alone et sa série Eve Dallas dont le 50e tome va bientôt sortir et que nous avions en exclusivité. Ecrire, c’est comme pour tout, cela demande de l’entrainement et de la constance. Toutes ses journées se ressemblent. Elle écrit du matin au soir, 7 jours sur 7, sauf cas particuliers et n’y dérogent que rarement. Et du coup elle ne connait que très rarement le syndrome de la page blanche. Quand l’esprit est habitué à travailler sans cesse, il continue encore et encore. Et à la fin de chaque journée, elle fait du sport pour se dépenser. Elle a d’ailleurs fait cette analogie : quand il lui arrive d’être malade et de sauter sa séance de sport, le surlendemain c’en est que plus dur, autant pour s’y mettre que pour tenir. Ecrire c’est pareil. Plus on écrit, plus tout coule de source. Ce n’est pas facile, parfois c’est tortueux, parfois on se rend compte qu’on est parti dans une mauvaise direction mais au moins on ne s’arrête jamais d’écrire et n’a pas de blocage. Même quand rien ne vient, il faut écrire et même si c’est mauvais on pourra toujours y revenir après, en attendant cela ne peut que débloquer l’esprit et l’imagination. C’est donc ce conseil qu’elle a toujours donné aux aspirants écrivains qui n’osent pas : « juste pose ton cul sur une chaise et écris ». Elle peut très bien passer deux semaines sans voir la lumière du jour quand elle est lancée. Et une fois son mari le lui a fait remarquer et elle lui a juste répondu : « et… ? Quel est le problème… ? ». Et même si on n’a pas la possibilité de passer toute la journée à écrire parce qu’on travaille à côté, il faut écrire tous les jours.
Elle s’abandonne donc complètement dans l’écriture d’un roman et ne peut donc en écrire qu’un seul à la fois. Elle est admirative de ces auteurs qui peuvent jongler en même temps sur plusieurs romans.
Si elle connaît l’intrigue générale, elle ne connaît pas par contre tous les détails et elle les laisse juste s’inventer au fur et à mesure qu’elle écrit.
Elle refuse aussi de se laisser distraire. Du coup, pas de réseaux sociaux pour elle. Juste ses moments avec sa famille et ses amis.
Elle habite dans une maison très isolée au milieu des bois et des montagnes et peut très bien s’isoler complètement sans être dérangée.
Quand quelqu’un lui a demandé comment elle arrive à se tenir à autant de rigueur et de discipline, elle a répondu qu’elle remercie chaque jour les bonnes sœurs de l’école où elle allait de lui avoir inculqué cela. Et aujourd’hui elle a encore bien trop peur d’elles pour y dévier…
Au départ, elle était assez réticente à prendre un autre pseudonyme pour sa série Eve Dallas (J.D. Robb) avant d’y adhérer complètement.
Chacun de ses romans sort de ses tripes et il faut vraiment qu’elle visualise l’histoire et les personnages pour les coucher ensuite sur le papier. Donc, même si ça l’amuse de lire les réactions des lecteurs qui lui demandent d’écrire sur tel ou tel personnage, c’est quelque chose qu’elle n’a jamais fait si ça ne vient pas d’elle d’abord. Et cela ne lui est arrivé qu’une fois : pour la série Chesapeake (Les frères Quinn – l’une de mes préférés !) qui ne devait être à la base qu’une trilogie. Et tout le monde lui demandait d’écrire sur Seth et elle se disait que les gens étaient malades, ce n’est qu’un garçon de 11 ans. Et puis son histoire lui est apparu un jour comme une évidence et elle a écrit ce fameux 4e tome que nous adorons tous…
Elle se considère à la fois comme une auteure et comme une conteuse et se sent juste bénie et chanceuse de pouvoir vivre de cela et continuer à raconter encore et encore les milliers d’histoires qui lui viennent en tête. Et ça continue sans cesse, elle est persuadée que son imagination travaillera toujours et qu’elle aura toujours des histoires à raconter.
Beaucoup de ses romans se déroulent en Irlande et elle a un rapport particulier avec ce pays qu’elle aime de tout son cœur. Ses grands parents sont Irlandais et ont émigré vers les Etats Unis et ils lui ont transmis cet amour pour ce pays, ses paysages et son folklore.
Quelqu’un lui a demandé s’il lui arrivait de douter et elle a répondu : « Tous les Jours ! » Mais c’est ce qui lui permet d’être meilleure et de rechercher le meilleur. Elle a beau se dire qu’elle n’arrivera pas à coucher comme elle le veut l’histoire qu’elle a en tête, elle travaille, elle essaye et fait de son mieux. Sans s’arrêter. Sans laisser ses doutes l’arrêter.
Elle a également cité des auteurs qu’elle aime beaucoup, dont Stephen King (qui a répété lui aussi beaucoup de fois qu’il admire le travail de Nora).
J’ai sans doute oublié plein de choses, mais j’étais vraiment trop concentrée et pendue à ses lèvres pour penser à prendre des notes. Désolée…
Ensuite est venue
la séance de dédicaces. Des livres étaient disponibles à la vente avant l’event et sur le site il avait été spécifié qu’il était inutile d’apporter nos livres et qu’il fallait en acheter. J’en ai acheté un mais j’ai quand même apporté deux romans, deux tomes de ses deux séries Irlandaises que je préfère et elle les a signés sans sourciller. J’ai regretté de ne pas avoir aussi apporté avec moi mon Intégrale des Frères Quinn. Ce sera pour une autre fois…
Tout était assez calibré pour que tout le monde puisse la voir. Nous devions nous installer à ses côtés, un de ses assistants lui passait les livres à la bonne page et son autre assistante prenait les photos, sans temps morts. J’étais tellement émue quand mon tour est venue. J’avais tellement de chose à lui dire. Ma voix tremblait, j’avais la gorge nouée et j’étais au bord des larmes. J’ai pu lui dire tout ce que ses livres représentaient pour moi, lui parler de certains livres en particulier qui ont eu un gros impact, qu’elle m’avait inculqué cet amour de l’Irlande et que je n’arrivais juste pas à croire que je me retrouvais au fin fond du Connemara, avec elle, grâce à elle. J’ai pu aussi visiter une grande partie de l’Ile et en particulier le comté de Clare et le Shannon et à chaque paysage je visualisais une scène de ses livres.
Elle a été juste adorable, tellement gentille et humble. Bref, une grande dame, et je rêve de pouvoir la rencontrer à nouveau…