SPERA Deb - Le chant de nos filles

Le chant de nos filles
Deb Spera

Éditeur : Charleston
Sortie : 21 janvier 2020

Quatrième de couverture :

Un fascinant conte sudiste

1924, Caroline du Sud. Trois femmes à la croisée des chemins.

Alors que la région se remet encore de l'infestation de charançons qui a dévasté les plantations et l'économie, Gertrude, une mère de quatre enfants, doit prendre une décision immorale pour sauver ses filles de la famine et échapper à la mort aux mains d'un mari violent.
Retta navigue dans un monde difficile en tant qu'esclave affranchie de première génération, toujours employée par les Coles qui ont autrefois été propriétaires de sa famille.
Annie, la matriarche de la famille Coles, doit faire face à la terrible vérité qui a déchiré sa famille.
Ces trois femmes n’ont apparemment rien en commun ; elles sont pourtant liées par les terribles injustices qui sévissent depuis longtemps dans leur petite ville et auxquelles elles décident de faire face.

Trois destins de femmes qui s'entrecroisent

Un roman à trois voix, qui nous fait entrer dans la vie de trois femmes : Gertrude, victime d'un mari violent et alcoolique, et qui se bat pour nourrir ses filles. Retta, esclave affranchie de première génération, qui, d'une certaine manière, vit encore sous le joug de ceux qui ont été les propriétaires de sa famille. Et enfin, Annie, qui emploie Retta, et qui, a priori, semble la moins malheureuse des trois, même si ses deux filles ne lui parlent plus depuis quinze ans.
Elles vont se rencontrer à un moment crucial, alors que la diphtérie décime la région, et de là, leur destin à chacune va basculer. On les voit se rapprocher peu à peu, en dépit de tout ce qui les sépare : l'une est noire, les deux autres blanches, l'une est riche, les deux autres pauvres. Et au début du XXe siècle, dans l'Amérique sudiste, ce n'est pas rien...
Les histoires de ces femmes se dévorent, les pages se tournent toutes seules, jusqu'au dénouement final, complètement inattendu. L'auteur a un style agréable et fluide. De plus, elle se glisse parfaitement dans la peau de ses personnages. Selon que ce soit Gertrude, Retta ou Annie qui parle, le style et le vocabulaire changent. Un exercice difficile, qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Et un roman qui restera dans ma mémoire : pour protéger ses enfants, une mère est capable de tout... Mention particulière pour Gertrude à ce sujet.