CABROL Marion - La lionne rouge

La lionne rouge
Marion Cabrol

Éditeur : Hugo Roman
Sortie : 4 juin 2020

Quatrième de couverture :

Le zoo d'Amnéville. Dans le froid de l'hiver lorrain, deux veilleurs font leur ronde de nuit. Rien d'inhabituel, semble-t-il, dans le parc animalier endormi... jusqu'à ce qu'un scintillement attise leur curiosité. Celui d'une lampe torche allumée, braquée sur le bassin des ours polaires.

Au fond duquel semble les scruter le regard terrifié, figé dans une expression d'épouvante, d'un corps sans vie, à moitié dévoré, bercé par le remous de l'eau désormais teintée de sang.

Une plongée dans l'univers sombre du zoo : le quotidien des soigneurs, la vie des animaux en captivité, les trafics, les mouvements activistes...

Un thriller prenant, écrit à plusieurs voix

Si j'ai eu envie de lire ce livre, c'est parce qu'il se passe dans un endroit que je connais bien, puisque j'habite à seulement quelques dizaines de kilomètres du zoo d'Amnéville. Il m'était donc facile de visualiser les lieux, en particulier l'enclos des ours. Et l'histoire m'a d'autant plus interpellée qu'elle s'appuie en partie sur des faits réels, puisque le zoo a effectivement connu des problèmes financiers, qui ne sont d'ailleurs pas tous résolus (mais ceci est un autre débat !). Le fait est aussi que l'auteure décrit très bien l'importance du zoo et des infrastructures qui se sont construites autour pour la région. Là où je suis moins d'accord, c'est quand elle parle du climat lorrain (non, il ne pleut pas tout le temps en Lorraine !! Ces dernières années, on a eu des taux d'ensoleillement records...) et du fait que la région n'est pas attractive pour les touristes (bien au contraire, le tourisme de mémoire est très développé chez nous, qu'il s'agisse des champs de bataille ou de la sidérurgie).

Cela mis à part, l'histoire est prenante et bien construite, même s'il n'est pas très compliquée de deviner l'identité de l'assassin d'Alan. Ce sont ses motifs qui restent énigmatiques jusqu'aux tout derniers chapitres, où le voile se lève sur tout les mystères rencontrés par les enquêteurs, en premier lieu par Éric, ce flic parisien alcoolique qui voit dans sa mutation à Metz une mise au placard (ce qui n'est pas tout à fait faux vu les raisons de sa mutation...) et qui arrive avec toute l'arrogance que les gens de la capitale réservent aux provinciaux. Petit à petit, il se retrouve cependant happé par les mystères qui semblent fleurir dans le zoo : trafic d'animaux, incendie, brève apparition d'activistes, les secrets du directeur, qui, entre autres choses, cache les difficultés financières de l'établissement, et surtout, l'équipe de soigneurs et de vétérinaires, qui est véritablement au centre de l'histoire, avec le zoo, bien sûr. Il découvre leur travail, leur dévouement pour les animaux, les coulisses du zoo, tout un monde qu'il ne soupçonnait pas, et comme il s'agit d'êtres humains, il découvre aussi que certains ont des secrets à cacher, des secrets qu'ils ne sont pas prêts à partager avec lui...

S'il y a un peu trop de descriptions complaisantes de l'état du corps d'Alan après son petit séjour chez les ours, la lecture reste fluide et plaisante (même si je la déconseille fortement aux amoureux des animaux ; j'ai eu du mal avec certains passages, notamment les atroces plongées dans la psyché de l'assassin, qui est, n'ayons pas peur des mots, une psychopathe, ce que savaient ses parents, qui n'ont absolument rien fait pour mettre la société à l'abri de leur fille). Une relecture plus attentive aurait aussi été souhaitable : il reste trop de coquilles, de fautes de grammaire, et même d'incohérences (comme un enterrement en 2019 pour un décès ayant eu lieu en 1997...).

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