Montessori.
Un mot que l'on associe à la pédagogie et aux écoles du même nom, à une autre manière d'éduquer, d'appréhender l'enfant, de l'accompagner sur le chemin de l'autonomie, de la confiance en soi, à sa maxime célèbre "apprends-moi à faire seul"... Mais que sait-on de celle qui est à l'origine de tout cela ?
Avec ce film, c'est à la rencontre de Maria que nous partons, de cette femme passionnée, engagée, courageuse, blessée aussi. 3h30 que l'on ne voit pas passer !
1892, c'est une jeune femme de 22 ans déterminée qui fait son entrée à la
Sapienza, la faculté de médecine de Rome, bastion jusque là exclusivement masculin. Issue de la haute bourgeoisie, Maria Montessori a bravé le scepticisme paternel et osé l'affirmer haut et fort, elle sera médecin, qu'importe les obstacles sur son chemin. Brillante scientifique, travailleuse acharnée, pleine d'audace, elle y parvient en 1896 et sera la première femme diplômée en médecine en Italie.
Au coté du professeur Giuseppe Montesano, avec lequel elle vit une histoire d'amour passionnée mais secrète, elle s’intéresse de plus en plus aux enfants, plus particulièrement ceux que l'on dit attardés, que l'on abandonne dans des orphelinats, que l'on cache. En les observant, en se mettant à leur hauteur, en les stimulant, elle les sort peu à peu de leur mutisme, leur rendant dignité et joie de vivre. C'est le début de l'aventure de la
Casa dei bambini en 1907, première "école" Montessori au cœur du quartier pauvre et populaire San Lorenzo de Rome.
Des ateliers simples, des meubles à la taille des enfants, de la lumière, du matériel adapté mais issu du quotidien, des enfants plus libres de faire, d'agir, d’expérimenter,...
La pédagogie de Maria Montessori fait des merveilles sur ces enfants délaissés mais elle énerve aussi les élites romaines. D'autant plus que la jeune médecin est plutôt radicale dans ses convictions et qu'elle n'hésite pas à dire haut et fort ce qu'elle pense.
Contrainte à l'exil avec l'arrivée de Mussolini au pouvoir, elle partira loin de l'Italie mais continuera jusqu'à la fin de sa vie à se consacrer aux enfants et à œuvrer pour leur bonheur.
Certes le film est romancé mais il permet de découvrir qui était la jeune Maria, bien loin de l'image de la femme vieillissante que l'on connait davantage.
C'était une femme déterminée, courageuse, brillante, qui a lutté avec passion pour la cause des enfants. On touche du doigts aussi ses fêlures: son histoire d'amour secrète et contrariée avec le séduisant Giuseppe et Mario, l'enfant hors mariage qu'elle aura avec lui et qui lui sera enlevé pour être élevé loin d'elle. Chaque semaine, elle lui rendra visite et ne pourra le récupérer qu'après la mort de ses parents, alors que Mario a 12 ans. Pédagogue lui aussi, marié, père de 4 enfants, il restera près de sa mère et l’accompagnera à travers le monde jusqu'à la fin.
Je n'ai pas vu passer le temps et j'ai adoré ce film. On plonge dans l'Italie des années 1900, la réalisation est soignée, le casting parfait, les costumes superbes et c'est vivant, émouvant, plein de passion et d’enthousiasme. un très joli moment !