Voilà enfin le dernier tome de l’excellente saga familiale des Huxtable. Mary Balogh, égale à elle-même, nous a concocté une très bonne histoire, mais elle aurait pu être bien meilleure. Donc un brin décevant, moi qui attendait beaucoup pour ce tome sur Constantin. Le début est lent et plaisant sans être passionnant. Heureusement l’histoire ne fait que s’améliorer au fil des tomes pour nous offrir un final éblouissant.
Hannah, duchesse de Dunbarton vient de finir son année réglementaire de veuvage. A 19 ans, elle a épousé le duc qui approchait des 80 ans. Evidemment, l’opinion générale affirme qu’elle l’a fait pour son argent et son titre en espérant qu’il meurt vite. Mais manque de chance il lui a fallu supporter 10 ans de mariage avec ce vieil homme. Encore que de très nombreux amants l’auraient aidé à passer le temps. Voilà ce que le tout Londres affirme sur la très belle mais très scandaleuse duchesse de Dunbarton. Et pourtant il n’en est rien. Hannah a très sincèrement aimé son mari et le pleure encore. Mais elle a décidé de s’offrir enfin la passion qui lui a toujours manqué. Et pour cela quoi de mieux qu’une liaison avec un homme excitant, une liaison sans complications, entièrement basée sur le sexe. Hannah a mûrement réfléchi à cette idée, et le nom de Constantin Huxtable s’est tout de suite imposé à elle. Il est beau, riche, indépendant, et surtout connu pour changer de maîtresse à chaque saison. Un homme donc qui partage sa vision des choses.
Mais voilà, rien n’est jamais aussi simple. Certes Constantin comprend très vite ses invites et ils ne tardent pas à s’engager dans une liaison. Cependant au fur et à mesure qu’ils apprennent à se connaître, se cantonner au sexe devient de plus en plus difficile. Chacun découvre une profondeur dans l’autre, une autre personnalité qui pourrait s’avérer dangereux pour leur cœur. Et quand le temps du secret</I> est révolu, il sera temps de prendre les bonnes décisions….
Constantin nous avait interpelé dès le premier tome. Il est le cousin du comte de Merton et de ses soeurs. Celui qui a été dépouillé du titre parce que ses parents se sont mariés deux jours après sa naissance. Celui qui aurait volé son jeune frère trisomique et tenté de séparer Vanessa et Eliott. Mais celui qui au fil des tomes s’est révélé bien plus complexe et énigmatique encore. Constantin est-il un ange ou un démon ? Cette même question, Hannah se la pose également et découvre contre toute attente qu’il se rapproche plus de l’ange que du démon. Evidemment vous vous en doutiez. Mais on apprend enfin le fin mot de l’histoire et le détail des relations qu’il a entretenu avec Jonathan et le vide que sa mort a créé en lui. Et c’est à partir de cet instant que le roman devient enfin intéressant, poignant et émouvant. D’ailleurs pour la petite anecdote je lisais ce passage dans le métro et au moment où Constantin fond en larmes j’ai failli moi-même éclater en sanglot et j’ai dû interrompre ma lecture les larmes aux yeux. Inutile de s’afficher davantage dans le métro…
Etrangement aussi, alors qu’ils nouent très vite une liaison, les scènes de sexe sont très rapides ou inexistantes. Et c’est bien dommage car ça ôte au récit de nombreux caractères. On lit les 200 premières pages de façon assez détachée et froide. Heureusement ça s’améliore ensuite et à tous les niveaux.
Donc un final quelque peu décevant quoique plaisant malgré tout….