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 Rencontre avec Lauren OLIVER 17 mars 2011

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Karen
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Karen


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MessageSujet: Rencontre avec Lauren OLIVER 17 mars 2011   Rencontre avec Lauren OLIVER 17 mars 2011 Icon_minitime1Mar 2 Aoû - 22:05

Rencontre avec Lauren Oliver au Salon du Livre et chez Black Moon



Lauren Oliver nous a fait le plaisir de se rendre en France pour discuter du succès de son premier roman édité en Français, Delirium, et pour la promotion de son second roman (le premier qu’elle ait écrit en fait), Le dernier jour de ma vie.

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A cette occasion, elle a tout d’abord participé à une conférence au Salon du Livre, le vendredi 17 mars dans l’après-midi, sur le thème : Nouvelles lectures pour grands ados. Vaste programme qui intéresse particulièrement tous ceux qui, comme nous, sommes de grands lecteurs de la littérature Young Adults. Etait aussi présent aux côtés de Lauren Oliver, Eric l’Homme, auteur de A comme Association, écrit en collaboration avec le très regretté Pierre Bottéro. La conférence a justement commencé par le constat du succès de ce genre de littérature : cela représente 60 millions d’exemplaires vendus par an, et presqu’un livre sur 5 vendu en France est un Jeunesse. Alors que dans les années 1970, les adolescents n’avaient d’autre choix que d’emprunter les livres de leurs parents aujourd’hui c’est l’inverse. C’est sans doute dû au fait que l’adolescence se prolonge de plus en plus tard et que la littérature Y/A est très généraliste. Même si les acteurs sont des adolescents, les thèmes proposés sont universels.

L’intervention de Lauren Oliver a été captivante. Elle considère que l’adolescence n’était auparavant envisagée que comme une étape de transition entre l’enfance et le monde adulte, et au cours de laquelle devaient se dérouler les transformations nécessaires à l’insertion dans la « vraie vie ». Aujourd’hui, l’adolescence est vraiment considérée comme un état à part entière. Et les transformations que doivent subir les adolescents durant cette phase sont de plus en plus considérés. Ecrire pour les adolescents permet donc de se poser avec plus de force et d’acuité des questions qui intéressent aussi les adultes : des questions de valeurs, de moralité, de sentiments… Et au final, écrire sur des adolescents et pour des adolescents n’est pas fondamentalement différent que pour des adultes. La seule obligation peut être est de finir obligatoirement sur une note optimiste, sur un sentiment d’espoir et sur l’idée que quoi qu’il arrive la rédemption est possible (la fin heureuse n’est pas nécessaire pour cela !).

Aussitôt la conférence terminée, on prend la direction des bureaux de Black Moon. L’accueil a été plus que chaleureux et une ambiance détendue, joyeuse, voire festive est d’emblée installée. Et après les présentations d’usage, l’interview commence.

Lauren Oliver tient surtout à nous présenter Le dernier jour de ma vie, qui paraît en France le 6 avril. J’ai reçu les épreuves la veille, aussi avais-je de prime abord décidé de le parcourir rapidement en diagonale pour en connaître les lignes générales. Je l’ai au final dévoré d’une traite et finit assez tard dans la soirée. Il est vraiment passionnant, assez déroutant non dans son sujet mais dans le choix de ses héros. Et je pense l’avoir même préféré à Delirium qui pourtant m’a beaucoup emballé ! De toute façon il s’agit de deux romans fondamentalement différents qui peuvent ravir tous les goûts.
Lauren Oliver : Je viens des Etats Unis, de New York plus précisément. Et ce deuxième roman est en fait mon premier et il sort en France en avril. C’est un roman très différent de Delirium. Il concerne le personnage de Sam qui a 17 ans. Au début du roman Sam n’est pas vraiment quelqu’un de sympa. C’est même une « pétasse ». Le roman parle de la transformation de son caractère. Il nous permet de découvrir qu’est-ce qui doit arriver pour qu’une « pétasse » devienne quelqu’un de sympa, de généreux et qu’elle change sa façon d’agir. C’est pour ça que j’ai écrit ce roman.

Lauren Oliver nous lit alors de façon très fluide le premier chapitre, alors que c’est la première fois qu’elle le découvre en français. A la fin de ce premier chapitre, Sam et sa bande d’amies ont un accident de voiture et elle meurt.


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Lauren Oliver : Après Sam continue de se réveiller le matin du dernier jour de sa vie et ce, durant 7 fois. Et chaque fois elle essaye de faire des changements. Au début ils ne sont que superficiels et au fur et à mesure elle se rend compte qu’il lui faut faire des changements plus profonds. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourrait ne pas mourir à la fin. Il est donc très différent de mon premier roman. J’ai un roman qui concerne la mort et un autre l’amour.



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Que pensez-vous de la traduction française du titre ?

En fait, pour garder l’esprit du roman, il faut parfois faire de grands changements dans les traductions ; des changements structurels, de vocabulaire… Et Le dernier jour de ma vie j’aime bien. Cela représente bien le roman, c’est très direct et ça va de pair avec l’image de la couverture française qui est plus symbolique.

Vous dîtes que Sam est une « pétasse ». L’est-elle vraiment ou s’agit-il plutôt d’une fille qui s’ennuie et qui choisit de suivre ses meilleures amies ?
Les deux. Je crois que c’est quelqu’un au début qui se dit : moi je suis une fille sympa mais mes amies ont des idées horribles et comme ce sont mes amies je les suit et fais comme elles. Elle ne prend pas la responsabilité de ses actes. En fait Sam est très perdue.
Le caractère de Sam m’est venu parce que quand j’étais ado j’étais aussi très « pétasse », mais en fait j’étais perdue. J’étais malheureuse, j’avais de grands problèmes avec mes parents. C’est aussi parce que je ne crois pas que les gens heureux soient méchants, c’est impossible. Ce n’est pas pour l’excuser, mais elle a perdu le fil du sens de sa vie, et comme elle est perdue elle fait ces choses méchantes. Je crois donc que c’est les deux.
Mais dès le début j’indique au lecteur avec des indices que Sam peut changer, que c’est une possibilité. Mais certains ne les ont pas vus. J’ai des lecteurs qui ont 12/13 ans, qui prennent tout au premier degré et qui ne sont pas aussi doués que vous pour voir les indications laissées. Et aux Etats Unis certains détestent, mais détestent vraiment Sam. Et c’est grâce à la blogosphère que le roman a eu finalement autant de succès. Les bloggeurs qui l’avaient vraiment aimé ont bien dit qu’il fallait absolument continuer le lire et ne pas se laisser décontenancer par le caractère de Sam au début. Sans ça, beaucoup de monde l’aurait abandonné après un chapitre ou deux et ne l’aurait jamais continué. J’ai donc vraiment pu voir l’effet que la blogosphère a eu sur mon livre.

Et pour le sujet, le fait que ce soit toujours la même journée qui se reproduit, avez-vous pensé au film « Une journée sans fin » (avec Bill Murray) ?
J’ai détesté ce film. Mais de toute façon en général je n’aime pas les films. Mais effectivement c’est impossible de ne pas y penser et Sam y fait même une petite référence.
Mais je crois que dans toutes les histoires il y a de grands thèmes, un nombre limité de sujets. Mais la façon de les aborder est illimitée. Comme l’amour par exemple.

Justement comment vous est venue cette idée de la répétition pour aborder l’histoire ? Parce que pour un premier roman c’était prendre un grand risque.
En fait c’est le personnage qui m’est venu en premier. Je voulais vraiment faire un roman sur la possibilité de changer et de grandir, de mûrir. Je pensais à la manière de comment le faire dans un roman petit et de façon convaincante. Et comment réussir à changer quelqu’un de façon aussi rapide. J’ai pensé à des solutions bizarres d’abord. Et l’idée des 7 jours et qu’elle mourrait à la fin ne m’est vraiment pas venue tout de suite. J’avais pensé par exemple qu’elle pouvait rentrer dans la peau des personnages qu’elle a torturées pour en voir les effets. Mais après c’était finalement plus simple de la tuer. C’est ma solution pour tout… (Eclats de rire)

Pourquoi 7 jours ?
J’ai fait un grand planning pour chacun des jours, parce qu’il fallait que des choses se passent absolument chaque jour. C’était donc vraiment nécessaire pour ne pas que ce soit le bordel. Et finalement je suis arrivée au chiffre de 7 par hasard. Mais je suis vraiment contente parce que c’est un chiffre qui est très symbolique dans de nombreuses religions. Mais maintenant je crois que je dirais aux autres que je l’ai fait exprès à cause du symbolisme religieux ! (éclats de rire)

Et pour Delirium quelle a été votre source d’inspiration ?
Il y a plusieurs dystopies qui ont abordé le sujet d’une société où les émotions sont régulées. Et dans notre société il existe aussi des médicaments pour ne pas ressentir certaines émotions. Mais en fait l’idée pour Delirium est venue de deux choses. La première est que j’avais lu que tous les bons romans concernent soit la mort soit l’amour. Donc je me suis dit que j’avais déjà écrit un roman sur la mort donc… Et je pensais justement à écrire quelque chose sur l’amour. J’écris depuis l’âge de 5 ans, mais je n’avais encore rien écrit quelque chose où l’amour est au centre. Je me demandais si je pouvais écrire quelque chose de ce genre de façon moderne. Le lendemain je suis allée au gymnase pour faire du sport. Et j’ai vu que les activités parlaient de la grippe aviaire et de la panique que cela avait créé à New York. J’ai trouvé ça bizarre parce que tous les ans quelque chose de ce genre apparait et même s’il n’y a pas de suite ça crée quand même la panique. On peut finalement convaincre les gens que n’importe quoi est une maladie. Et comme je pensais justement à ce que je pouvais faire dans le roman je me suis dit : et si l’amour devenait aussi une maladie ! Je suis rentrée chez moi et j’ai tout de suite écrit le premier chapitre de Delirium.
Deux mois après, un article paru dans le New York Times disait que les scientifiques ont réussi à isoler les cellules du cerveau qui ressortent quand les gens sont amoureux. Et ils pensaient pouvoir parvenir à créer des médicaments pour faire que les gens ne soient pas trop amoureux et éviter ainsi les dépressions consécutives aux ruptures et les cœurs brisés. Donc ce n’est pas très loin…
En fait ce qui m’a frappé, c’est vraiment la différence qu’il y a entre les deux héroïnes. Léna est une fille plutôt banale, timide et gentille ; tandis que Sam est une « pétasse » comme vous avez dit. Les deux romans parlent certes d’évolution : Léna qui doit devenir moins gentille et s’affirmer ; et Sam qui doit devenir plus gentille. Donc pourquoi vous être intéressée à deux caractères si différents ? Et finalement est-ce une coïncidence que la « pétasse » représente la mort, et la gentille l’amour ?
En fait, moi je les trouve très similaire. Elles paraissent certes opposées. Mais en fait toute les deux au début des romans elles vivent par rapport à ce qu’elles croient que les autres veulent pour elles. Elles n’ont pas trouvé leur propre identité. Les romans sont donc des évolutions, pour leur faire prendre conscience qu’il ne faut pas écouter les autres et penser par soi-même. Et c’est la même évolution, c’est juste qu’elles évoluent dans des endroits superficiellement différents.
Et là raison pour laquelle Sam meurt, d’abord c’est au début, et aussi parce que pour que son évolution soit complète aussi rapidement, il a fallu qu’elle meurt. Mais évidemment la fin complètement heureuse est différente de celle de Léna. Et à ce propos, je ne vous dirais pas ce que devient Alex ! (éclats de rire)
Est-ce que tu as voulu critiquer un peu les adolescentes américaines dans Le dernier jour de ma vie ? Parce que c’est quand même très stéréotypé « adolescentes américaines » avec la Saint Valentin, l’histoire des popularités, le groupe des filles populaires mais pétasses …
En fait ça c’était juste mon expérience. On avait le même principe à la Saint Valentin où l’on donnait des roses, et c’était vraiment un moyen de mesurer sa popularité. On avait des soirées où on fumait et on faisait même beaucoup plus de choses que je n’ai pas pu écrire dans le roman (éclats de rire) ! Alors c’était mon expérience.
Mais je tenais vraiment à intégrer les personnages de Pauline (une jeune fille martyrisée par Sam et ses amies au début du roman) ou de Juliette (martyrisée aussi) parce que c’est vraiment un très gros problème aux Etats Unis. Oui je veux critiquer les gens méchants mais en fait je ne crois pas à la méchanceté pure. C’est surtout parce que c’est ce que j’ai vu dans mon lycée. Et mon copain par exemple a vraiment détesté le lycée parce qu’il n’y était pas très populaire. Et quand il a lu Le dernier jour de ma vie qui est d’ailleurs son roman préféré, il a dit que cela l’a rendu nostalgique parce que le réalisme lui a rappelé ses années de lycée.


Donc même si elle revit sans cesse son dernier jour c’est vraiment un roman réaliste, au moins aux Etats Unis

Justement, comme tu as dit que tu étais toi-même à cette époque un peu « pétasse », est-ce qu’écrire ce roman n’est pas moyen de te racheter ?
D’abord je n’étais pas « un peu pétasse » mais « très pétasse » !
En fait, il y eut l’année de ma sœur au lycée une fille comme Juliette. Elle était très belle. Et c’est à elle que j’ai pensé quand j’ai créé ce personnage et elle s’appelait d’ailleurs Juliette. Il y avait vraiment des gens abusés et mon lycée étais d’ailleurs connu pour avoir le plus fort taux de suicide dans les années 1990 dans l’Etat. Donc c’est vraiment un fait réel. Et je voulais parler de ces choses là et je crois que ça ouvre des discussions, ça permet aux ados de leurs propres expériences. Je reçois pleins de mails à ce sujet.
Donc oui c’est un peu une rédemption parce que maintenant je suis quelqu’un qui peut parler à ces ados, les aider, alors qu’à leur âge je n’étais pas gentille avec eux. Ça m’aide donc à devenir quelqu’un que je voulais être et que je n’étais pas.

C’est pour ça que vous écrivez sur les ados ?
En fait je n’ai pas fait exprès. C’est à cause du personnage de Sam qui m’est apparu et qui est âgé de 17 ans. Mais en fait j’adore écrire pour les ados ! Les ados sont trop trop mignonnes. J’ai eu par exemple un mail d’une ado qui me demandait de l’aider pour une rédaction. Donc quand ils ne sont pas paresseux, les ados sont vraiment adorables. Et j’adore leur parler ! L’adolescence est vraiment un moment d’intensité pour eux, avec beaucoup de ruptures et de problèmes. J’ai des adolescents, des bloggeurs avec qui je parle depuis deux ans. Il y en a une en particulier qui était déscolarisée parce qu’elle était trop abusée dans son école. Et j’écris avec elle depuis deux et demi, et elle entre à l’université. Et j’étais la deuxième personne à avoir été informé de sa réussite. Je lui ai envoyé des fleurs. Donc c’est cool ça !

J’ai vu que récemment la Fox t’avait contacté pour adapter au cinéma Le dernier jour de ma vie? Et si tu devais choisir les acteurs pour incarner tes personnages ce serait qui ?
Oui j’ai signé avec la Fox hier soir ! Et pour le reste c’est un secret.
En fait en deux ans j’ai dû voir un film. Je ne regarde pas la télé et je ne vais pas au cinéma. Je n’arrive pas à connecter. Le dernier film que j’ai vu était Avatar. Alors je n’ai aucune idée sur les acteurs. Et justement on en a rit avec la femme de la Fox hier soir au dîner. On parlait des directeurs pour le film et elle m’a demandé si je pensais à quelqu’un et la seule personne que j’ai pu citer c’est James Cameron

J’ai lu le script du Dernier jour de ma vie. C’est très bon. Et le studio ne pense pas qu’il faille de grandes stars et je suis d’accord. On ne va pas prendre Justin Bieber.

Donc si tu ne vois pas de films et que tu ne vas pas au cinéma, que fais tu de tes loisirs ?
Je lis, je cuisine, je mange… En fait si je n’arrive pas à voir de film c’est parce que je n’arrive pas à me projeter dans ce monde, c’est comme s’il y avait un mur. Et quand je lis par contre je peux imaginer que j’y suis.
Je lis beaucoup de livres qui ne sont pas des fictions. Les derniers par exemple étaient sur Mme Tussaud ou un livre scientifique, parce que ma sœur est philosophe de neuroscience. Donc je lis au moins un livre tous les deux semaines, et le reste du temps j’écris.
Par contre quand j’écris je ne vais jamais lire des livres qui sont un peu similaires. Par exemple, quand j’écris Delirium je ne lis pas de dystopies. Parce que même sans faire exprès on se laisse inconsciemment influencer par le langage des autres, des images…

Vous écrivez dans le genre Young Adults, mais est-ce que vous envisagez un jour d’écrire de la littérature plus générale, plus réservée aux adultes ?
Oui bien sûr, pourquoi pas. Je suis très jeune, je suis juste au début de ma carrière et je n’aime pas écrire des histoires similaires. J’ai déjà écrit deux romans qui sont très différents et je suis en train d’écrire un roman pour les plus jeunes, entre 8 et 12 ans. Et après je suis sûre que je vais écrire un jour des romans pour les adultes. Mais en fait je ne fais pas attention à ce genre de choses. Les catégories ne m’intéressent pas. Par exemple quand les gens me demandent pourquoi j’ai écrit une dystopie. En fait je m’en fous des dystopies, du paranormal… J’écris tout simplement ce que je veux écrire. Et d’ailleurs je trouverais très bizarres que je n’écrive que pour les jeunes adultes toute ma vie parce qu’on s’intéresse obligatoirement à des thèmes différents à des âges différents de notre vie.
Mais pour maintenant je vais juste continuer dans ces thèmes, parce que c’est ce qui me vient et parce que j’ai la chance que mes éditeurs me donnent beaucoup de libertés pour écrire sur ce que je veux.
Et c’est par exemple un choix de ma part de faire trois tomes pour Delirium. Mais j’ai toujours dit que c’est la seule fois où je ferais une trilogie ! Mais je voulais le faire une fois. Et j’ai aussi toujours dit que j’écrirai un roman de mystères ; j’adore les mystères d’Agatha Christie et j’en ferais obligatoirement un !
Un jour sur Goodreads j’ai lu une critique sur par une personne qui a adoré Le dernier jour de ma vie mais qui a détesté Delirium. Elle a écrit : mais pourquoi Lauren Oliver ne pouvait-elle pas continuer à faire ce qu’elle sait faire au lieu de se lancer dans quelque chose de différent. Bien sûr j’ai pas répondu. Mais je voulais répondre et dire que d’abord j’ai 27 ans ! Et que est-ce que ça signifie que je ne fais bien que des histoires où des gens meurent et revivent la journée de leur mort ?!? Que je dois écrire que ça ?!? Je ne sais pas ce qu’elle a voulu dire… Mais j’aime bien me dépasser, évoluer et obligatoirement je vais écrire des romans horribles et qui n’auront pas de succès. Je peux aussi très bien écrire des romans pour adultes quand j’aurais 30 ans et revenir aux Jeunes adultes quand j’aurais 45 ans. Il n’y a pas de règles !
Intervention d’un journaliste de sexe masculin : En tout cas je voudrais vous remercier, en tant que garçon, de ne pas avoir écrit seulement un roman centré sur l’amour, et encore moins de vampires. J’ai eu vraiment un réel plaisir à lire Le dernier jour de ma vie !
Oui je crois vraiment que Le dernier jour de ma vie peut aussi intéresser les garçons ! Et de rien…
En fait j’ai conçu Delirium comme ma trilogie sur l’amour. Et il est peu probable qu’après je réécrive des romans vraiment centrés sur l’amour. Mais je tiens quand même à dire que le 2e et le 3e tomes sont très violents !

Après la mort et l’amour, quel autre thème vous intéresserait ?
Le temps ! J’aime bien aussi les personnages qui sont un peu abimés, qui croient qu’ils ne sont pas aimables mais qui découvrent finalement au fil du roman qu’ils ne sont pas abimés, que tout va. Il y a toujours quelqu’un dans mes romans qui correspond à ce profil.

De savoir que tu es traduit en 22 langues, est-ce qu’il y a une langue dans laquelle tu as été traduite qui t’a surpris ?
C’est 28 langues !
Et oui toutes les langues m’ont surpris ! je ne m’attendais pas à un tel succès. Mais c’est vrai que la traduction en Indonésie, ou aux Emirats Arabes Unis m’ont vraiment surprises. En Allemagne, ce n’est pas la traduction qui m’a surprise mais le titre : je jure qu’il fait à peu près 40 mots !!!! trop bizarre….
En fait je crois que c’est un bon roman et que c’est bien écrit, mais ça concerne un lycée américain donc je ne pensais pas que ça intéresserait autant de lecteurs dans autant de pays ! Il doit donc y avoir autre chose parce que 28 ce n’est vraiment pas normal, surtout pour un premier roman, pour jeunes adultes, et qui ne parlent pas de vampires ! Non mais c’est vraiment pas normal… Finalement on y retrouve des thèmes universels ! Et puis les frontières sont tellement explosées que le fait que cela se passe aux Etats Unis n’a finalement aucune importance. Je suis sûre que c’est à cause de Facebook ! ça entraine une globalisation et c’est plus facile de publier des romans étranger maintenant qu’avant. Je reçois par exemple des mails du monde entier et ça c’est nouveau et génial. La blogosphère permet de générer une littérature mondiale !

Comment se fait-il que tu parles aussi bien le français ?
Vous mentez bien !
J’ai vécu à Paris quand j’avais 9 ans avec mes parents et ensuite je suis revenue pour faire un échange universitaire à Nanterre. J’avais 19 ans. Et j’essaye de revenir tous les ans, au moins pour deux semaines, parce que j’adore Paris, j’adore bouffer à Paris et j’y ai rencontré beaucoup d’amis.

Quand tu étais en France tu écrivais déjà ?
Oui bien sûr ! En fait ma mère nous a donné à ma sœur et moi des devoirs. Par exemple un jour nous sommes partis à Versailles et le devoir était : Imaginez que vous êtes un paysan pauvre au XVIIe-XVIIIe siècle et que vous voyez Versailles pour la première fois. Ecrivez ce que vous avez pensé…
Et puis ma mère est prof de littérature et mon père écrit. Ma mère s’occupe aussi d’un magazine littéraire. Alors tout le monde dans ma famille écrit un peu.
Et finalement ce n’était pas le premier devoir ! Je me souviens que ma mère nous donnait beaucoup de devoirs d’écriture et d’imagination. Et au dîner, mon père lisait un poème et il fallait ensuite discuter du sens du poème ! J’avais 5 ans ! Et dans ma maison il y avait des milliers de livres, partout ! Mes parents m’ont donc toujours encouragé à être très créatif, à imaginer des histoires… Et c’est peut-être pour ça que j’écris maintenant. Même si mes parents voulaient que ma sœur et moi devenons avocat et docteur. Et je suis devenue écrivain et ma sœur philosophe !

Quelles sont vos habitudes d’écriture ?
J’écris d’un coup, en fonction de mes disponibilités et de mon inspiration. Dans le métro par exemple j’ai écrit sur mon blackberry. Pareil Le dernier jour de ma vie je l’ai écrit quasiment entièrement dans mon blackberry dans le métro à New York parce que j’étais sur deux boulots et je n’avais pas de temps.

Tu fais souvent référence à la musique dans tes deux romans, quel est ton style musical ?
En fait j’ai des goûts horribles. Par exemple j’adore Britney Spears! Et Justin Bieber! En fait j’aime beaucoup la pop mais aussi d’autres styles de musiques: le classique parce que je faisais de la danse classique étant jeune ; le blues, Nina Simone notamment ; mais pas le jazz ! En fait si j’aime autant la pop c’est parce que j’adore danser et la musique pop le permet !

Tu as dit que tu n’aimes pas les films, alors comment vas-tu faire pour ton film ? Tu ne vas pas le regarder ?
Je pense que je serais bien obligé ! Mais la bonne chose c’est que je pourrais acheter pour les avant-premières des chaussures et des robes fabuleuses ! Et s’il y aura en plus Justin Bieber ce serait encore mieux !

Est-ce que vous voulez vous impliquer dans la réalisation du film ?
Ils m’ont donné le script pour leur donner un avis mais en fait je ne suis vraiment pas qualifié pur cela. Les films ce n’est pas mon métier, je n’en regarde même pas. Et finalement le film ce n’est plus mon œuvre ; mon œuvre c’est mon roman. Tant qu’ils gardent l’esprit général ça me convient. Dans le film il y a par exemple 6 jours au lieu de 7, mais ils ont été obligés de faire ça pour la réalisation mais ce n’est pas grave. Et en plus il n’est pas nécessaire que cela soit exactement pareil : il n’y a aucun intérêt à faire un film exactement pareil que le livre. Autant se contenter de lire le livre…. Et j’ai vraiment confiance dans la Fox !

Et veux-tu faire une apparition dans le film, comme Stephenie Meyer dans Twilight ?
Oui !!! Obligé !
L’interview s’est soldée par un moment extrêmement sympathique dans les bureaux de Black Moon autour d’un apéritif. Lauren Oliver, tout comme les employées Black Moon, se sont montrées très accessibles, ouvertes et souriantes. En bref toute la soirée a été vraiment agréable et je les en remercie ! Cela a été un réel plaisir de bout en bout, de la lecture des romans, à l’interview et la rencontre….


Une auteure à découvrir vite si cela n’est pas déjà fait !



Les bureaux Black Moon:



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